Robert Waseige

Après une escale à Amsterdam, Lyon ou Bâle, l’expo Au nom du foot a pris ses quartiers au Musée de la Vie wallonne de Liège. Elle s’intéresse aux liens entre le foot et la religion. Déguisé en prêtre, l’ancien entraîneur des Diables y a tourné une vidéo d’introduction qui produit son effet sur le visiteur !

Comment avez-vous débarqué dans cette aventure ?

Via Frédéric, mon fils, qui s’occupait de la réalisation. En réalité, je pensais me rendre à une expo sur les…125 ans du Football Club liégeois !

A quoi est due cette méprise ?

Il y a un décalage entre mon fils et moi. Fred évolue à 3000 tours minute et moi… à 300 ! Il vit au rythme des gens de sa génération. Il m’a dit :  » Pa, jeudi, je passe te prendre pour faire ça.  » Il ne m’en a plus reparlé et, comme de mon côté, il m’arrive d’oublier ce qui a été dit…

Comment s’est passé le tournage ?

Il a duré une demi-journée. Et j’ai fait ça très sobrement. Le jour même, j’ai reçu deux coups de téléphone pour me dire :  » Et alors Monsieur le curé, on t’a vu ! Tu étais bien dans ton déguisement !  » Un participant a dû diffuser une séquence sur les réseaux sociaux. Je ne joue pas avec l’informatique et j’étais loin d’imaginer que cela aurait un tel écho. Une conférence de presse était organisée par la Province de Liège. La vidéo a été montrée et tout le monde a applaudi. Désormais, je ne sais plus ce que je dois faire : devenir religieux ou acteur de film ! J’ai juste eu droit à quelques remarques désobligeantes de supporters irréductibles car, dans le film, je porte une écharpe du Standard et du FC Liégeois sur chaque épaule. Pour le reste, j’ai visité l’exposition et elle est de qualité. Elle propose des photos, des trophées tout en abordant une véritable réflexion : le foot est-il une religion ?

Et c’est le cas ?

Oui. C’est sans doute plus marqué dans d’autres latitudes, comme en Italie par exemple. Le joueur qui marque, 4 fois sur 5, il va regarder vers le ciel. C’est le cinéma des footballeurs modernes.

Quand on lie le foot à la religion, on pense aux superstitions…

Il m’est arrivé de garder le même vêtement les jours de match. C’est parfois puéril, idiot mais c’est comme ça. J’ai connu des joueurs qui mettaient leur protège-tibia juste en dessous du genou, d’autres qui relevaient l’arrière du col de leur vareuse et veillaient à avoir une mèche de cheveux tombante, etc. La religion catholique semble toujours présente alors que la majeure partie de ces gars ne la pratique pas ! Ces gestes rassurent mais, comme aucune équipe ne fait preuve de régularité, on ne voit heureusement plus d’entraîneur avec un costume bleu ciel fin novembre !

par Simon Barzyczak

 » J’hésite entre une carrière religieuse ou cinématographique.  » Robert Waseige

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