Riga change trop souvent de concept

Après la claque de Hanovre, José Riga a voulu parler individuellement avec chaque joueur. Pour savoir si son message était bien passé. Quand un entraîneur agit de la sorte, c’est en général qu’il y a quelque inquiétude sur l’exécution des directives. Il y avait de quoi discuter après le très étonnant non-match du Standard en Europa League, qui lui a valu son bon de sortie. Jusque-là, les Rouches y avaient tenu leur rang mieux que n’importe quelle équipe belge.

Mais à Hanovre, le Standard a joué comme s’il se rendait à l’abattoir. Sa passivité a été payée cash. Au-delà du cliché sur la question du mental, impossible de ne pas se poser de questions sur la manière dont Riga avait préparé ce match. On peut toujours pointer des défenseurs du doigt, mais ce sont toujours eux qui portent le poids d’une partie quand leurs attaquants ne parviennent pas à mettre la pression sur l’adversaire. Quand tout le monde commence un match en reculant, on finit par trébucher. Quand on ne se prépare pas à gagner, on doit s’apprêter à perdre.

José Riga est un bon entraîneur mais il change trop souvent d’avis. Et c’est dommageable pour lui parce qu’il possède une finesse assez rare. Il est capable de faire évoluer son équipe de manière raffinée et offensive et de créer un nombre important d’occasions de but.

La preuve en a été donnée quand Mémé Tchité a été blessé avant la nouvelle année. C’est à cette époque que le Standard a le mieux joué sur le plan de la qualité du jeu avec des vrais ailiers comme Mujangi Bia, Michy Bathsuayi et Luis Manuel Seijas. C’était un joli 4-3-3 dont bénéficiait Cyriac. Mais quand Tchité est revenu, ce 4-3-3 a été jeté aux orties et le Standard a progressivement pataugé, abusant des longs ballons comme à Hanovre sans que le coach ne parvienne à intervenir. En Allemagne, on a aussi revu Jelle Van Damme extérieur gauche ! On pensait pourtant être débarrassé de cet anachronisme footballistique qui avait eu la vie dure en début de saison.

On dit souvent qu’un coach meurt avec ses idées. Mais ce ne sera pas le cas de Riga actuellement. Il change trop souvent de concept. D’accord, il a subi des absences de joueurs-clés, mais est-ce une raison pour modifier son style aussi souvent ? Si le Standard parvenait à se qualifier pour l’Europa League, il aura réussi sa saison. Même si sa direction prend des précautions oratoires fleurant la  » saison de transition après rachat « , le noyau monté en deux mercatos par Jean-François de Sart a quand même suffisamment de gueule pour figurer dans le top 3 belge. Trop de qualité, en tout cas, pour accepter l’élimination infâmante en Coupe contre le Lierse ou le fait de ne plus gagner pendant huit matches avant-son 4-0 contre Louvain qui lui assurait – enfin – une place dans les play-offs 1. Dimanche dernier, en jouant avec trois vrais attaquants, Riga a pris Louvain à la gorge comme le Standard devrait toujours le faire.

Cela dit, au moment où les play-offs s’annoncent, on repense à la politique financière petit bras de Roland Duchâtelet. Il est l’un des hommes les plus riches de Belgique et reprenait le Standard pour réaliser (même inconsciemment) certains rêves de grandeur. Aujourd’hui, il est certes devenu une figure nationale en football et a débordé le cadre provincial de Saint-Trond dans ce domaine. Cela lui a aussi permis de nouer de nouveaux contacts politiciens et financiers. Voilà ce que le Standard a fait pour lui. Mais en quoi a-t-il fait évoluer le club ? Il est sans doute en passe d’atteindre ses deux objectifs : aérer le club et le rendre financièrement auto-suffisant. Mais pour un type de sa stature, on s’attendait à ce qu’il offre une équipe encore meilleure à son staff.

PAR JOHN BAETE

La politique financière de Duchâtelet ? Petit bras…

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