» Richard Orlans, sacré… klachkop « 

NÉ EN 1941, HEYLENS FUT UN EXCELLENT BACK DROIT (67X DIABLE ROUGE, ÉQUIPE D’EUROPE 65, MONDIAL 70 AU MEXIQUE, 7 TITRES ET 3 COUPES DE BELGIQUE AVEC ANDERLECHT). COACHA UNE DOUZAINE DE CLUBS (PASSA 5 ANS AU LOSC ET FUT COACH BELGE 1984 À SERAING)

 » Les gardiens de but feront peut-être la différence dans la lutte pour le titre. Ils sont plus que jamais les derniers défenseurs et les premiers attaquants. Et il arrive de temps en temps que Sinan Bolat et Silvio Proto réalisent même une passe décisive grâce à leurs longs dégagements. Tous deux ont déjà marqué de la tête, il faut le faire. Le keeper du Standard pourrait tenir sa place dans le jeu en D3 ou en Promotion, dit-on. Mais de là à le voir diriger la man£uvre durant tout une rencontre à la place d’Axel Witsel, il y a de la marge. Des joueurs de champ se sont parfois installés dans la cage comme ce fut le cas du défenseur de Charleroi Franck Signorino après l’exclusion de Rudy Riou à Eupen parce que son équipe avait effectué tous ses changements.

Mais un coach a-t-il déjà titularisé un attaquant au poste de gardien de but ? Non ? Moi, j’ai vécu cela à Anderlecht. En 1962-1963, Pierre Sinibaldi, avait beaucoup insisté pour que les Mauves transfèrent Richard Orlans, l’attaquant du CS Bruges (ex-Gand, 21 fois international A, 5 buts) qui avait déjà 30 ans. Notre coach estimait que son vécu ferait du bien à un effectif talentueux mais très jeune. Richard était toujours très positif, vivait sans problème dans l’ombre des stars de l’équipe, dépannait avec le sourire. On l’appelait le klachkop (chauve en dialecte bruxellois) et cela ne l’offusquait pas du tout : il était même fier de sa… couronne de cheveux.

Pour la visite du Daring le 16 décembre 1962, Sinibaldi hérita d’un solide problème : Jean Trappeniers et Arpad Fazekas, ses deux portiers, étaient blessés. Devait-il aligner un Junior ? A l’entraînement, le technicien corse avait noté qu’Orlans aimait bien mettre les gants pour s’amuser. C’était  » la  » solution qui fit pas mal de bruit dans la presse. Les directives du staff étaient précises : Orlans ne devait surtout pas avoir trop de travail. J’étais le back droit de cette équipe et cela s’est bien passé : nous jouions très haut, ce qui nous permettait de faire le jeu dans le camp adverse. Orlans s’en est tiré sans trop de casse. Anderlecht a gagné 2-1 et le bon Richard est entré dans l’histoire.

Les vieux de la vieille se souviennent de Jean Mathonet, un grand attaquant et buteur du Standard des années 50, qui adorait jouer au goal. Mathonet remplaça plusieurs fois le légendaire Ferdi Boogaerts (ex-White Star, le premier joueur bruxellois adopté et adoré par le public de Sclessin) en cours de match. Mais, à ma connaissance, Orlans, qui joua deux saisons au Sporting de 1962 à 1964, est le seul joueur de champ de l’après Deuxième guerre à avoir joué tout un match dans le but de son équipe.  »

PROPOS RECUILLIS PAR PIERRE BILIC

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