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Ricciardo : gentil mais impitoyable

Deux grands prix pour Lewis Hamilton et deux pour Sebastian Vettel. Rien de neuf sous le soleil. Si, quand même : Daniel Ricciardo (28 ans) s’est imposé en Chine et à Monaco. Portrait de la surprise australienne.

Daniel Ricciardo était sur un petit nuage. Il allait disputer sa première saison chez Red Bull Racing, après que son compatriote Mark Webber avait mis un terme à sa carrière en F1 en 2013. L’attaché de presse de sa nouvelle écurie voulait savoir comment il avait géré ses crashes, durant sa jeunesse.  » Je ne compte plus les accidents, surtout en kart mais c’était surtout très dur pour mon père. Il devait payer les dégâts, le pauvre. L’avantage, c’est que maintenant, c’est vous qui payez « , a-t-il plaisanté.

C’est typique de l’Australien. Il profite de la vie et se balade en souriant dans le paddock les week-ends de course. Quelques heures avant celle-ci, toutefois, son sourire fait place à un visage de marbre. Il écoute de la musique hard et se métamorphose en machine impitoyable. Son entraîneur Stuart Smith le surnomme Honey Badger ( ratel en français, ndlr).  » C’est une petite bestiole qui a l’air très gentille mais qui est impitoyable et qui ne recule devant rien.  »

C’est dans cet état d’esprit qu’il dispute sa première saison chez Red Bull (2014) et qu’il remporte les trois premiers GP de sa carrière.  » D’une manière impressionnante « , a jugé Fernando Alonso, qui n’est pourtant pas prompt à complimenter ses adversaires. Il est passé de zéro podium en trois saisons en HRT Formula 1 Team dans la Scuderia Toro Rosso à trois succès dans une écurie formée autour du quadruple champion du monde Sebastian Vettel, plaçant immédiatement son sceau.

D’une volonté de fer, héritée de son père. Giuseppe Ricciardo ( Joe) a émigré de Sicile en Australie à sept ans. Il a gagné de l’argent dans les mines de fer, pour financer son coûteux loisir, les courses de motos. Il a fini par faire fortune et s’est offert toute une collection d’anciennes voitures de course.

Daniel, dont la mère vient de Calabre, a grandi à Perth et se sent pleinement australien, malgré ses origines italiennes. Son père se fait appeler Rit-chi-ardo, à l’italienne, mais Daniel, interrogé, est clair :  » Appelez-moi Ricardo, à l’anglaise.  »

Il a appris à conduire à quinze ans, dans le jardin paternel. Trois ans plus tard, en 2007, il a mis le cap sur l’Europe, pour réaliser son rêve. Il a gagné la Formule Renault 2.0 (2008) et le British Formule 3 Championship (2009). En 2011, il a rejoint Hispania Racing, une filiale de Red Bull, et a débuté en F1. Grâce aux millions de papa, qui lui a acheté un siège.  » Que ferai-je de mon argent quand je serai mort ? « , a-t-il récemment plaisanté. Après quatre saisons chez Red Bull, le compteur du fiston est à onze victoires et son père est content.  » Ça en valait la peine.  »

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