Club : Deportivo La Corogne

Inauguration : 28 octobre 1944 (Deportivo-Valence 2-3)

Capacité : 35.800 places

Record d’assistance : 34.600 spectateurs contre le FC Porto (2004)

Cher Magazine,

 » Vous pourriez avoir ici le plus beau stade du monde… « 

Ces propos sont ceux que Peter Eisenman, architecte de renommée internationale, a tenus au président du Deportivo La Corogne après être véritablement tombé amoureux du site exceptionnel du repère du Depor.

Situé à la fois en plein centre-ville et au bord de l’Atlantique, l’endroit l’inspira tellement qu’il proposa à Augusto Cesar Lendoiro de lui dessiner un écrin révolutionnaire en simple échange d’un maillot de Djalminha !

Aujourd’hui, la direction du club tente de faire aboutir le projet, censé devenir une icône et un symbole international pour la ville. Il est vrai que les plans (visibles en tapant Nuevo Riazor dans un moteur de recherche) font rêver : de la majeure partie des places, on pourra admirer de concert le génie footballistique et la splendeur de l’océan, comme aime à le souligner le dessinateur de l’£uvre.

Le football est arrivé par la mer, rendons-le à celle-ci, telle est l’idée conceptuelle de l’architecte de New Jersey, une manière de rendre hommage aux équipes de marins britanniques ayant disputé les premiers matches ici.

Ce bijou donnera la priorité au design par rapport à sa capacité, laquelle restera proche des 36.000 spectateurs. Il comprendra une aire de promenade et de loisirs, des commerces, des bureaux, un musée, un hôtel, des restaurants, un cinéma, des parkings et une garderie.

Le Riazor actuel, avec son nom qui claque comme celui d’un barbare ou d’un catcheur (en réalité, celui de la plage voisine), ne manque pourtant pas d’allure. Il dispose d’une jolie toiture pointue, soutenue par un maillage métallique rouge lui conférant un réel cachet. Et les bandes verticales de sièges bleu et blanc, entrecoupés d’escaliers de couleur jaune, sont aussi une réussite.

Ses entrailles recèlent également quelques pièces artistiques marquantes, comme ce trophée gigantesque en forme de pièce de monnaie garnie d’un char romain (remporté au tournoi de Cartagena) ou la série de peintures d’artistes catalans, lesquels s’étaient exprimés de cette manière contre la violence suite au décès d’un supporter lors d’une rencontre contre Barcelone.

A l’origine, Riazor était un stade d’athlétisme (le champion marocain de demi-fond Said Aouita y a notamment réussi de belles performances), comme le rappelle un genre d’obélisque de 45 mètres de haut, appelé Tour de Marathon, qui se dresse derrière l’une des tribunes de but. Il a subi de nombreuses transformations (1982, 1996, 1998) qui aboutirent finalement à la suppression de la piste d’athlétisme. Ces multiples adaptations n’ont toutefois pas encore permis au secrétariat du club, situé à dix minutes à pied dans un appartement de l’hyper centre de la cité galicienne, de disposer de locaux suffisamment spacieux. Chaque porte de bureau qui s’ouvre donne lieu au même spectacle : des trophées partout, semblant pousser comme des champignons, y compris à même le sol. Le musée prévu par Eisenman ne devrait pas connaître de problème de remplissage !

par Rudi Katusic

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