REVERS ET EUPHORIE

Quel est le résultat le plus surprenant des matches de qualification pour la Coupe du Monde disputés le week-end dernier? La courte mais fatale défaite des Pays-Bas en Irlande? La défaite 3-1 des Tchèques à Reykjavik, qui les contraint à rentrer dans le rang du groupe 3? Le nouveau nul des Ecossais sur leur terrain, dans le groupe des Diables Rouges? La défaite à domicile des Etats-Unis, la première en 16 ans, à Washington, face à l’insatiable Honduras, récent tombeur du Brésil? Non, le 1-5 des Anglais à l’Olympiastadion de Munich laisse tout le reste dans l’ombre.

Nous avions prévu que les résultats des matches officiels pourraient être radicalement différents de ceux des rencontres amicales. Ce fut le cas. Si cette prévision se confirme pour l’équipe de Robert Waseige ce mercredi contre l’Ecosse, les choses se présenteront bien pour les Belges. Certes, c’est maintenant la Croatie qui est la grandissime favorite du groupe 6. D’aucuns pensaient que l’équipe vieillissante de Blazevic, depuis lors limogé, ne serait pas en mesure d’honorer sa médaille de bronze de 1998 mais elle a su puiser des forces dans son honneur national. Prosinecki et consorts ont pris une unité à Bruxelles et une autre à Glasgow. Le match sans doute décisif des Diables Rouges -s’ils battent l’Ecosse- se disputera le mois prochain à Zagreb.

Si les Belges gardent espoir, les Pays-Bas ne peuvent quasiment plus espérer ne fût-ce que la deuxième place de leur poule. Il y a quelques semaines, la formation de Louis van Gaal a signé une véritable démonstration de combinaisons réussies, face à l’Angleterre, à Londres. La confiance des joueurs et de l’entraîneur a évolué vers une forme de sentiment d’invulnérabilité, avant le match à Dublin. Il leur a été fatal. A Lansdowne Road, le raisonnement simpliste selon lequel plus on aligne d’attaquants, plus on se crée d’occasions, a été une fois de plus démonté. Un moment donné, les Bataves alignaient six attaquants spécifiques. Face à des adversaires réduits à dix, ils n’ont fait que se marcher sur les pieds en assiégeant le but irlandais. Où sont donc passés les ailiers qui ont fait la force des équipes néerlandaises pendant des années?

L’Angleterre footballistique, elle, vit sur un nuage. Elle n’avait plus gagné en Allemagne depuis 1965 et en 61 matches de qualification, la Mannschaft n’avait concédé qu’une seule défaite sur ses terres, contre le Portugal. Sans jouer de manière impressionnante, l’équipe de Rudi Völler, bombardé sélectionneur, avait gagné cinq matches dans le groupe 9, ne réalisant qu’un seul nul en Finlande. Après ce qui s’est passé face à l’Angleterre, il semble que l’équipe allemande soit retombée au piètre niveau qui était le sien lors de son élimination de l’EURO 2000. L’Allemagne n’a plus guère de joueurs de grande classe. Quand Mehmet Scholl est forfait, elle n’a aucun meneur de haut niveau. Plus que tout autre pays, l’Allemagne souffre de l’import massif de talents étrangers dans ses clubs. La manière dont les joueurs couraient parfois après un ballon insaisissable faisait peine à voir. Pourtant, on ne peut dire que les Anglais soient des spécialistes de la circulation de ballon.

En tout cas, ce résultat va mettre fin aux critiques de quelques fanatiques britanniques à l’égard de Sven-Göran Eriksson, le sélectionneur suédois de l’Angleterre. Il a repris l’équipe des mains de Kevin Keegan après la défaite de l’Angleterre face à l’Allemagne, l’année dernière, à Wembley. Il faut espérer que Michael Owen reste épargné par les blessures, afin qu’il devienne ce qu’il promet depuis longtemps: l’avant le plus prolifique du monde.

Mick Michels

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