Réveil BRUTAL

Jan Hauspie
Jan Hauspie Jan Hauspie is redacteur bij Sport/Voetbalmagazine.

Dimanche dernier, le club hesbignon a perdu son coach et son directeur technique.

Après la semaine passée, plus rien ne pouvait maintenir Marc Wilmots en selle à St-Trond. On pouvait déjà qualifier sa politique de transferts d’échec et comme entraîneur aussi, il avait commis des bourdes. La semaine dernière, la coupe a débordé. Suite aux fortes pluies, le noyau A s’est entraîné au centre de jeunes trudonnaire, le lundi. Deux terrains ont été labourés, au grand dam des responsables des jeunes. Pourtant, le même jour, l’entraîneur a refusé une invitation de Thomas Caers, un ancien joueur, de s’entraîner gratuitement sur le terrain artificiel du Sporta à Tongerlo.

Le club a obligé Wilmots à accepter. On a réservé deux séances et un repas de midi le mercredi mais après le lunch, tout le monde est parti : Wilmots était attendu au Sénat….

Il a perdu le peu de crédit qui lui restait plus tard dans la semaine en commençant a déblatérer des joueurs. Suite à la visite de Benjamin De Ceulaer au NAC Breda, Wilmots a minimisé les buts inscrits par la révélation trudonnaire de la saison. Contre Ostende, il l’a mis sur le banc, en expliquant qu’un avant-centre ( Samuel Ipoua) était plus indiqué. Tout le monde n’a pas compris car on pouvait s’attendre à ce que le STVV soit condamné au contre, samedi, et exploite la vitesse de De Ceulaer. Plus tard, l’attaquant a laissé libre cours à son mécontentement. C’était éloquent car jusque-là, Benji avait été un des rares à reprendre régulièrement en faveur de son entraîneur.

Le jour du match, Wilmots s’était encore épanché, à propos de Tom Van Imschoot et Christopher Baratto, dans les colonnes du Belang van Limburg. Van Imschoot avait plaidé pour plus de sécurité en défense. C’est tout juste si Wilmots ne lui a pas imputé la responsabilité de la lourde défaite contre Beveren.

Avant le match crucial contre Ostende, les déclarations de Wilmots ont été le seul sujet de conversation. Un joueur :  » Lui qui ne cessait de répéter que tout devait rester dans le vestiaire, il s’est lâché. Ce n’est pas marrant. Cela nous a poursuivis juste avant le match. Cela ne pouvait pas être permis. Pourtant, sur le terrain, nous nous sommes battus « .

Wilmots en position intenable avant Ostende

 » Ce qui est positif, c’est que NickyHayen est de nouveau en forme « , déclarait aussi Wilmots.  » Ainsi, je peux faire glisser LassinaDiabate dans l’entrejeu. C’est là sa place et pas en défense mais faute d’alternatives, j’ai été obligé de le poster là « . Nul n’avait le c£ur à rire de ces foutaises. Diabate a toujours été destiné à organiser la défense. Contre Beveren, cet ancien coéquipier de Wilmots à Bordeaux a sombré comme un fer à repasser, ce qui n’a pas empêché le Franco-Malien, au repos et après le match, de faire la leçon à ses coéquipiers dans le vestiaire. Comme souvent, Wilmots était là mais faisait semblant de rien. Le fait qu’il comble de louanges Diabate tout en enfonçant d’autres joueurs, qu’il n’a pas transférés lui-même, a rendu sa position intenable.

Guy Mangelschots a eu sa part de claques. Wilmots ayant reçu carte blanche, la position de Mangeslchots au sein du club était très vague. Puis, à la fin de l’année, un glissement de pouvoir discret s’est opéré.

 » A gauche, c’est allé tellement loin que je dois aligner Van Imschoot « , déclarait encore Wilmots.  » Ce n’est pas ma faute, soyons clair. J’ai tiré la sonnette d’alarme pendant la trêve hivernale. Nous aurions pu avoir MustaphaOussalah mais d’autres ne l’ont pas estimé nécessaire. Maintenant, suite au forfait de LandryMulemo, nous voilà en pleine misère. Ou mieux, c’est moi qui y suis. Mais je ne me laisserai pas avoir une deuxième fois « .

Une sortie à peine voilée contre Mangelschots. Wilmots, directeur sportif du STVV en plus de son poste d’entraîneur, s’est fait dépasser pour la première fois, en janvier, par son prédécesseur. Sur l’avis de Mangeslchots, le club n’a pas transféré un Français du PSV que Wilmots souhaitait.

 » Je persiste : je ne puis rien obtenir de plus avec le groupe dont je dispose pour le moment. Je peux me regarder tous les matins dans le miroir, la conscience en paix.  » : Wilmots s’est lavé les mains. A nouveau une claque pour ses joueurs. Peut-être parce qu’il savait que la messe était dite. A la fin, aucune concertation entre les deux hommes n’était plus possible. Après le stage hivernal, Wilmots a d’ailleurs soupçonné Mangelschots d’avoir fait état de l’insatisfaction du club quant à ses méthodes de travail à Sport Foot Magazine.

Duchâtelet a été impitoyable

Le limogeage de Wilmots n’est pas tombé du ciel. Pendant le stage de janvier, une délégation de joueurs avait déjà tiré la sonnette d’alarme. Cinq semaines plus tard, d’après ce qu’on dit, peu de choses avaient changé, de sorte que dix mois après sa présentation, on peut dire que l’engagement de Wilmots n’a pas été le coup le plus heureux de la brillante carrière de Roland Duchâtelet. Le joueur mythique ne s’est pas révélé aussi fort que d’aucuns l’avaient cru. Le réveil est brutal.

En décidant de concentrer tout le pouvoir sportif entre les mains d’un seul homme, Duchâtelet misait sur la clarté. Si ça ne marchait pas, un seul homme en serait responsable. Dimanche matin, Duchâtelet n’a pas dû réfléchir longtemps au sujet de ce renvoi. En vrai manager, dans de tels moments, il peut être impitoyable. Les observateurs savent que l’homme fort du STVV avait compris son erreur depuis un moment. Plusieurs sources lui avaient soufflé qu’en Mangelschots, le ciment le plus important du club, avait été oublié.

Mangelschots doit maintenant restructurer St-Trond sportivement. Il ne montera plus sur le terrain. Le staff actuel assume provisoirement toutes les tâches mais il ne recèle malheureusement pas d’entraîneur de terrain, d’homme capable d’effectuer des choix tactiques. Wilmots ne voulait pas d’une telle personnalité après le limogeage de Zoltan Kovacs, trop léger, en début de saison. Quand le club a ensuite voulu adjoindre Thomas Caers au staff technique, après la fin de sa carrière active, il s’est heurté au niet de Wilmots. D’après certains, parce que Caers était trop populaire auprès de ses anciens coéquipiers et donc considéré comme une menace. Il a préféré s’entourer de personnalités faibles comme Kovacs et Vince Briganti. Seul le préparateur physique, Mario Innaurato était apprécié des joueurs pour son professionnalisme.

Jan Hauspie

LE JOUEUR MYTHIQUE ne s’est pas révélé aussi fort que d’aucuns l’avaient cru

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire