Rêve de dream team

Le coach norvégien laisse entendre qu’on n’a pas encore vu le meilleur de son équipe.

Après l’élimination, à Moscou, du Club pour le deuxième tour de la Ligue des Champions et son repêchage en UEFA, Trond Sollied a déclaré: « Nous avons disputé dix bons matches européens, auxquels vont s’ajouter au moins deuxautres »,

Il va affronter le VfB Stuttgart. « Nous avons joué contre lui pendant notre stage, l’année dernière. Nous avons été battus 2-1 mais je ne me souviens plus du détaildu match. Il est quatrième en Bundesliga, ce qui est éloquent. Généralement, les équipes allemandes nous réussissent bien. Stuttgart a l’avantage de jouer d’abord en déplacement. J’aurais préféré l’inverse, ne serait-ce que parce que mes deux backs, Olivier De Cock et Peter Van der Heyden, sont suspendus à l’aller, alors que Hans Cornelis et Birger Van de Ven, deux doublures potentielles, sont opérés ».

Bruges compte d’autres blessés: Rune Lange, Bengt Saeternes, Marek Spilar, Sergiy Serebrennikov, Alin Stoica, Tjörven De Brul. On est loin d’un dream team. Spilar et Saeternes ont effectué leur retour face à Galatasaray mais ont rechuté.

C’est le Lokomotiv qui va affronter le Real, l’AC Milan et le Borussia Dortmund. « Il n’y a pas de honte à échouer. Tout le monde a vu quels joueurs atteignaient le niveau requis ou non mais à mes yeux, l’essentiel est que le groupe est capable de montrer de bonnes choses à ce niveau. Nous devons considérer chaque match comme un apprentissage et pouvons être satisfaits de nos prestations. Nous avons atteint notre objectif, la troisième place. Nous pouvions faire mieux mais nous avons raté cette opportunité à domicile ».

Le Club a pris cinq points sur 18 à l’occasion de sa première campagne de Ligue des Champions depuis dix ans: une victoire, deux nuls, trois défaites.

Barcelone

« Barcelone (3-2) a été super à domicile. Dans une telle forme, il peut gagner l’épreuve », poursuit Sollied en revenant sur les six matches. « Nous étions stressés. En deux secondes, nous perdions le ballon. Jamais encore je n’avais vu ça. J’ai attendu notre premier tacle une demi-heure. Quand vous ne contrôlez pas le ballon et que vous tardez à le passer, vous courez après. Nous n’avons pas exploité nos atouts mais nous n’avons pas non plus été si mauvais que ça. Tout le monde ne marque pas deux buts au Camp Nou et nous aurions pu égaliser car le Barça a paniqué, à la fin. C’est éloquent.

Notre match retour (0-1) n’a pas été négatif. Regardez la faute commise par Puyol dans le rectangle. Nous n’avons pas obtenu ce que nous méritions. Si nous avions ouvert la marque, nous aurions gagné par plus d’un but d’écart car Barcelone jouait le nul. Dany Verlinden n’a pratiquement pas eu de travail. Nous n’avions pas peur mais la classe technique des Espagnols leur permet de laminer l’agressivité adverse. Nous ne sommes pas parvenus à les placer sous pression, nous avons trop procédé à un contre un. Nous avons rarement réussi à leur causer des problèmes ».

Lokomotiv Moscou

« Contre Moscou (0-0), nous avons été bons, très bons même en deuxième mi-temps. Nous méritions de gagner par trois buts d’écart. J’ai revu 100 fois le but annulé de Verheyen: il était valable. A Moscou (2-0), nous n’avons pas mal joué mais le but concédé a permis au Lokomotiv d’user de son arme favorite, le contre. Même dans nos meilleures périodes, nous n’avons rien réussi. Trop de joueurs ont souffert des conditions: s’entraîner par moins dix degrés et jouer dans la neige… »

Galatasaray

« Nous nous sommes bonifiés au fil des minutes, à Galatasaray (0-0).Nous avons souvent été en supériorité numériquetout en manquant du sang-froid et de la précision nécessaires dans la dernière passe. Nous avons encore été privés d’un penalty à la fin. A domicile (3-1), nous avons disputé notre meilleur match, avec des tas d’occasions ».

4-3-3 souple

L’entraîneur a adapté plusieurs fois son occupation de terrain mais pas son système: « C’est comme de modifier la disposition des chaises dans le foyer des joueurs. Les principes demeurent. Je comprends que, de la tribune, on ne comprenne pas pourquoi j’ai lancé Philippe Clement au médian offensif, en fin de match, à Moscou, mais le groupe l’a compris. En seconde période, nous avons joué trop latéralement, sans profondeur. Philippe devait placer l’axe de la défense sous pression, grâce à sa taille, derrière les deux avants, Sandy et Gert. éa a failli nous réussir.

En deux ans, nous avons aligné différentes formations. Nous sommes flexibles, individuellement et collectivement. Si nous ne commençons pas en 4-3-3, c’est peut-être à cause de l’adversaire, mais surtout en fonction des joueurs disponibles ou non. Je ne joue pas à la roulette russe ».

Nouveaux objectifs

Restent l’UEFA, la Coupe de Belgique et le championnat. Samedi, le Club a battu le SV Wevelgem City, pensionnaire de D3, 2-0. Le week-end prochain, le leader reçoit le Lierse, un de ses plus proches poursuivants. Une fois de plus, il est nettement détaché du reste du peloton, bien que Sollied affirme n’avoir jamais pu aligner son dream team.: « Nous sommes actuellement les meilleurs en Belgique mais le football n’est pas une science exacte. Au cours d’une saison, on connaît de moins bons moments. Tout l’art est de prendre des points quand même. Durant la première saison,nous n’avons perdu que deux matches, nous avons pris 78 points mais une autre formation a fait mieux encore. Au second tour, je n’avais plus d’attaquants. L’année dernière, ce sont mes défenseurs qui ont été indisponibles. Il faut du temps pour leur trouver des remplaçants. S’ils ne réussissent pas de suite, ils ne sont pas à l’aise. C’est ce qui s’est produit. Cette année, la différence entre les titulaires et ceux qui les concurrencent est moins grande ».

Le jeu de Trond Sollied est-il tellement exigeant physiquement et mentalement qu’un contrecoup est inévitable, quand les terrains s’alourdissent? Sollied: « Non. Nous essayons justement d’économiser nos forces en contrôlant le ballon, en mettant la pression à des niveaux différents, en essayant de récupérer le ballon très haut. Il est plus dur de courir chaque fois jusqu’à son rectangle parce qu’alors, les distances sont plus longues ».

Quand le succès boude l’équipe, le risque de frottements s’accroît, comme on l’a vu la saison passée. « Aucune famille n’est constamment en harmonie. Ce groupe est fantastique mais… la presse provoque certains problèmes. J’explique aux joueurs qu’ils doivent vivre avec elle, qu’elle peut commettre des erreurs et qu’elle doit vendre. Evidemment, il n’y a pas de fumée sans feu, même si la presse peut gonfler les problèmes. Elle vit avec le Club,loge même dans notre hôtel pendant la Ligue des Champions. Parfois, je n’en crois pas mes yeux, en lisant certains articles. Toutefois, les joueurs apprennent à se comporter en professionnels sur ce plan aussi. C’est un plus ».

Christian Vandenabeele

« On change de formation mais pas de système »

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