RETROUVER le foot

Qui est l’homme d’affaires Roland Duchâtelet et quels sont ses projets pour les Canaris ?

Le jour même où on a appris que Roland Duchâtelet allait reprendre St-Trond, on a publié le bilan de sa plus brillante société, Melexis, qui fabrique des chips intelligents pour le secteur automobile. Elle a réalisé 25 millions de bénéfices l’année dernière !

L’homme avait une fortune de 527 millions d’euros en 2000. Son empire compte quatre entreprises de haute technologie cotées en Bourse : deux belges, une allemande et une américaine. Il emploie 4.000 personnes dans le monde, dont 300 en Belgique.

 » J’ai lancé Melexis il y a 14 ans « , rappelle Duchâtelet.  » Avant, je n’étais qu’un simple employé, ingénieur civil de formation. Je sais ce que ça représente, comme je sais ce que c’est de se retrouver sans un franc « .

St-Trond aussi, d’où l’opération de reprise. Chiffres et parts sont soigneusement tus. Duchâtelet :  » Les gens n’ont pas besoin de le savoir. Sinon, ils se focaliseraient là-dessus, sans savoir ce qu’ils représentent « .

L’ASBL est coiffée par une SA du groupe Duchâtelet, au préalable vidée de sa substance.  » C’est la meilleure formule. Nous sponsorisions le club depuis trois ans. En injectant du capital, nous permettons au club de continuer sur une base saine. La nouvelle structure facilite la prise de décisions. C’est pour ça que nous avons mis la barre haut : pour qu’il y ait une unité de décision. L’autre problème, c’était la sous-capitalisation du club. Or, il n’était pas possible de mener une gestion financière valable avec une ASBL. Nous avons rectifié le tir et nous allons continuer, avec la collaboration de Herman Schueremans, qui s’y connaît en organisation d’événements « .

Pourquoi reprend-il St-Trond ? Pour assurer sa promotion personnelle, celle de ses idées, de ses firmes ? Il affirme que c’est avant tout par amour du football. Il a joué en équipes de jeunes du White Star et éprouve de la sympathie pour St-Trond, son ambiance et sa politique de jeunes.  » C’est un exemple, bien que d’autres clubs m’intéressent aussi -NDLA : l’homme d’affaires est en négociations avec le Germinal Beerschot à l’heure actuelle. Je n’injecterai pas à fonds perdus au STVV et je ne me limiterai pas à lui. C’est la maladie du football belge : une personne, entrepreneur ou bourgmestre, qui investit constamment. Ça fausse le championnat. Que devient le football ? Une question d’argent. Celui qui en a le plus achète les meilleurs joueurs. Je suis contre les transferts massifs, surtout d’étrangers. Un club doit s’appuyer sur ses jeunes. Il y en a beaucoup, qui doivent avoir la perspective de jouer en D1. Un club a besoin d’argent mais aussi d’organisation. Je me ferai représenter. Mon nom n’apparaîtra nulle part. De toute façon, je n’ai pas le temps de siéger « .

Pas comme Vaessen

 » Je ne veux pas être comme Jos Vaessen à Genk. Mon objectif est d’assainir le championnat. On gère beaucoup de clubs comme si c’était un hobby. Les structures ne sont donc pas adaptées à l’importance de cette activité et elles dissimulent une évidence : on a besoin de capitaux. On ne pense plus en termes de bon sens : à combien s’élèvent les rentrées et les dépenses. On sépare aussi les décisions sportives des considérations budgétaires et on achète des joueurs trop coûteux « .

St-Trond ne devrait pas beaucoup changer :  » Nous assurons sa survie et son avenir. Des gens comme Herman et moi sommes là pour donner des conseils, un coup de main et rectifier le tir ici et là « .

Roland Duchâtelet est le fondateur du parti Vivant, qui participera à une campagne commune avec le VLD aux élections de juin.  » Imaginez que nous ayons vécu au 20e siècle comme du temps du 19e. C’eût été catastrophique, non ? Nous ne pouvons pas davantage travailler au 21e comme au 20e. Un exemple concret : il y a 50 ans, il n’y avait ni ordinateurs ni robots. Voilà pourquoi tant de gens sont sans travail. C’est pour ça qu’on ne peut plus lever de contributions, par exemple pour payer les pensions des gens qui ont fait ces produits. Il faut donc taxer les produits. Je ne dis pas que ça doit arriver dans un mois ou dans un an. Nous devons y tendre, à terme. Afin de conserver notre prospérité, de continuer à boire une bière et à assister aux matches de St-Trond !  »

Duchâtelet revient au foot :  » Je suis partisan d’un championnat à 18 clubs, avec deux montants et deux descendants. Il ne faut pas réduire le nombre de clubs. Il y aurait moins de matches, donc moins de possibilités pour les supporters et de rentrées pour les clubs. Et puis, un club qui termine huitième sur 18 gagne généralement plus qu’il ne perd. Celui qui serait huitième sur 14 perdrait davantage qu’il ne gagnerait. Les grands clubs doivent comprendre les petits, en sachant qu’ils peuvent un jour dégringoler. Grand ou petit, c’est une notion très relative « .

Christian Vandenabeele

 » Je veux PLUS D’UN CLUB « 

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire