RETOUR à la normale

Le coach Claudy Chauveheid fait le point un an après sa saison en surrégime des Frontaliers.

L’AS Eupen éprouve quelques difficultés sportives cette saison… c’est le moins qu’on puisse écrire. Mais n’est-ce pas logique ? On se rappelle son formidable parcours durant le précédent exercice. Le club frontalier avait en effet participé au tour final pour la montée en D1. Mais son entraîneur, Claudy Chauveheid, se veut (étonnamment ?) plutôt rassurant.

 » L’année dernière, nous avions évolué en total surrégime « , avance-t-il.  » Par cela, je ne renie absolument pas notre parcours brillant. Cependant, il faut bien avouer que nos présents résultats sont plus logiques. Au niveau du jeu pur, on évolue de pareille manière que la saison dernière. Mais nous manquons cruellement de réalisme et sommes beaucoup moins chanceux. On continue à se produire une demi-douzaine d’occasions par rencontre mais la réussite fait défaut. Heureusement que mon groupe reste solidaire et animé par l’engagement. Le mental et la motivation sont des points forts. Notre défense constitue également une assurance de solidité, elle est une des meilleures de la série. Le problème réside dans le fait que ses rares erreurs portent fortement à conséquence étant donné notre difficulté à marquer.

La qualité de jeu qu’on développe me satisfait, c’est vrai. Depuis fin septembre, elle s’est d’ailleurs stabilisée. Je pense honnêtement qu’on vaut la première moitié de la série. J’espère que nous allons enfin parvenir à jouer de manière plus libérée devant le but. Pour le moment, nos attaquants sont bloqués et même frustrés. Légitime lorsque notre meilleur buteur, Marcin Gdowski, n’a inscrit que sept buts alors que l’an dernier à la même époque, trois joueurs en avaient inscrit chacun une dizaine. C’est vous dire ! Désormais, l’objectif est de prendre les points nécessaires à assurer mathématiquement notre maintien au sein de l’antichambre. C’est-à-dire atteindre les 35-36 points. En fait, on souhaite encore pouvoir jouer les trouble-fêtes dans la tranche « .

Tactiquement, le système eupenois a quelque peu évolué au cours de la saison.

Chauveheid :  » Au début, on évoluait en 4-4-2 classique. Les résultats étant fort mitigés, j’ai décidé de revenir au système qui avait fait recette précédemment : le 4-4-3. La stabilité de notre assise défensive est assurée par des joueurs tels que François Rouffignon, Pascal Jost et Christophe Verbeeren. Ces joueurs fournissent l’expérience comme MarcChauveheid et Marcin Gdowski en attaque « .

 » La D1 ? Un peu déçu pour mes joueurs  »

Suite à ces propos, Claudy Chauveheid ne semble pas réellement regretter les fantastiques résultats de son club. Ce dernier n’a d’ailleurs pas effectué une demande de licence pour la D1.

 » L’année passée fut fantastique. On était tout proche d’une montée parmi l’élite. Mais on évoluait au-dessus de nos moyens à tous les niveaux. Il faut que le club garde sa pérennité. Si nous avions eu la possibilité de joindre la D1, on l’aurait fait pour le sport. Mais objectivement, c’eût extrêmement risqué. Eupen est une petite ville qui compte seulement 17.000 habitants. Nous n’avons donc pas la population suffisante pour avoir un club qui évolue parmi l’élite. Les sponsors manquent déjà actuellement. Alors, imaginez la situation que nous aurions pu vivre en D1. Eupen n’a pas sa place parmi celle-ci ! Personnellement, je ne regrette pas trop que nous ne soyons pas montés. Au niveau sportif, la promotion aurait été magnifique mais aujourd’hui, il y a d’autres paramètres à prendre en considération. Je suis en fait plus déçu pour mes joueurs car l’envie était présente. Quand on voit les néo-promus Heusden-Zolder et le Cercle Bruges qui éprouvent les pires difficultés sportives et peut-être financières en conséquence, il y a de quoi être inquiet. Bien sûr, il y a des clubs comme Mons et La Louvière qui se sont récemment installés en D1 mais leur histoire y est très courte. Peut-être descendront-ils bientôt. Trop de pensionnaires de D1 n’ont pas les moyens d’y évoluer. D’ailleurs, la preuve est qu’on parle de fusions à tout bout de champ. C’est dangereux ! On assiste à un football à deux vitesses. Il y a trop de clubs à petit budget. Les grands ont presque un budget atteignant 25.000.000 d’euros. Si Eupen était monté, le nôtre n’aurait même pas dépassé le million. Il faut absolument normaliser notre championnat par rapport à l’économie. L’argent nous rattrape toujours. Le sport n’est plus le principal critère. Un club est devenu une véritable entreprise qui doit assurer sa rentabilité. C’est une évolution logique et inéluctable. En cela, rien ne me déçoit. Ce sont plutôt les excès qui me déçoivent. Par exemple, les joueurs très mauvais qui profitent du système en exigeant un salaire mirobolant. Ou encore, les managers intéressés qui pourrissent le milieu. Comme partout, il y a des hommes véreux et vénaux « .

Et l’avenir ?  » Il faut asseoir Eupen en D2. Pour se faire, il va falloir faire un effort au niveau de nos infrastructures. Surtout en ce qui concerne nos terrains d’entraînement. Il faut également se concentrer sur la formation des jeunes. Cette dernière se précise mais le résultat est encore fort éloigné de nos objectifs. On ne va pas créer de centre de formation mais, d’année en année, on espère intégrer un maximum de nos jeunes en équipe Première. Personnellement, je serai encore à la tête de l’équipe l’année prochaine. Pour la suite, je ne me pose pas de trop de questions « .

Tim Baete

 » IL FAUT ASSEOIR EUPEN en D2 « 

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