REPRISE en mains

Même si le médian est en confiance, son club est toujours concerné par la relégation.

Le dossard 10 de Heusden-Zolder est dans le top-cinq du classement individuel de Sport/Foot Magazine. DimitrideCondé :  » L’entraîneur veille à ce que je reste affûté. Si je lève le pied à une ou deux séances, il me convoque. Il veut que je sois un leader. C’est une pression positive, dont j’ai besoin. On peut se demander si c’est nécessaire à l’entraînement. Mais bon, c’est un moment où on se remet en question avant de se donner à fond. Il m’aide à rester vigilant, même si d’autres estiment que j’atteins un bon niveau. On est vite sur la mauvaise pente. Je peux mieux qu’avant prendre une équipe en mains, c’est clair « .

Selon de Condé, c’est une combinaison de facteurs :  » Avant tout, l’âge. J’ai acquis une certaine expérience. J’ai retrouvé ma confiance car je peux retravailler normalement, ce qui n’est pas négligeable. J’exprime cette saison ce que je pensais apporter bien avant. Même quand ça va moins bien, j’essaie d’entraîner l’équipe dans mon sillage. Ce ne fut pas toujours le cas, dans le passé. Peut-être n’était-ce pas réaliste de l’attendre de moi, car j’étais trop jeune. J’ai également joué à diverses positions dans ma carrière mais je suis meilleur dans l’axe. Je le constatais à l’entraînement mais ça ne s’exprimait pas toujours en match. Maintenant oui, parce que j’évolue pratiquement toujours dans l’axe « .

Au premier tour, de Condé a affirmé : -Alignez Baseggio chez nous et ça ne changera pas grand-chose « . Il rit :  » Je ne me focalise pas sur lui mais j’ai retrouvé mon assurance et je pense pouvoir continuer sur ma lancée jusqu’à la fin de la saison. Pourquoi vivrais-je un passage à vide ? Avant, j’ai connu des contrecoups. Je commençais à me sentir bien à Lommel quand il est tombé en faillite. Idem à Alost. Ça m’a sans doute coûté trois ans. Ces dernières saisons, j’étais surpris : tout se passait bien à l’entraînement mais pas en match. Je sais maintenant que je suis capable d’évoluer à un niveau supérieur à l’actuel. Il est parfois plus facile de jouer dans une équipe mieux classée, où les autres compensent un jour sans, que dans une formation de bas de tableau « .

Heusden-Zolder est flexible tactiquement.  » Nous avons déjà pratiqué beaucoup de systèmes : avec deux médians défensifs, avec un seul… Jouer défensivement ne signifie pas nécessairement encaisser moins de buts « .

A trois reprises, Heusden-Zolder a galvaudé un avantage alors qu’il alignait deux médians défensifs.  » Voilà. C’est ce que je veux dire. Nous n’avons pas une équipe pour jouer derrière. Nous le remarquons semaine après semaine. Nous devons presser, même quand nous menons. Nous devons essayer de faire le jeu nous-mêmes, ce qui n’est évidemment pas facile. Nous avons eu des problèmes avec ces deux aspects primordiaux du football durant deux périodes. Pour l’heure, l’aspect défensif est un thème délicat. Nous devons le résoudre collectivement alors que nous n’avons pas une équipe capable de jouer défensivement. Partout où nous allons, nous sommes complimentés pour la qualité de notre football. Après, les gens viennent nous dire : -Je ne savais pas que vous jouiez aussi bien. Ce football ne peut évidemment être développé au détriment des résultats mais je pense malgré tout que nos qualités footballistiques constituent notre principal atout, par rapport à nos concurrents directs. Mais bon, au début, nous marquions difficilement alors que maintenant, nous encaissons trop « .

Trop pénalisés ?

 » Nous avons pris huit cartes rouges aussi, mais je n’ai pas d’explication réelle. A certains moments, on nous a quand même fort pénalisés. Nous manquons peut-être de robustesse. Nous sommes aussi la seule équipe qui ait dû attendre aussi longtemps un coup de réparation. Un club comme le nôtre compense aussi plus difficilement les blessures. Notre noyau est trop étriqué. Dès que quelques-uns sont blessés, nous nous retrouvons à dix à l’entraînement. Je n’ai pas raté une minute cette saison û j’ai besoin de beaucoup de rythme pour jouer, d’ailleurs û mais certains sont plus exposés à un contrecoup. Comme Igor De Camargo, ce qui est d’ailleurs logique : on peut difficilement espérer qu’il supporte le poids de l’attaque toute une saison. Quand, à 18 ans, j’ai rejoint le Standard, on a aussi attendu de moi que je porte l’équipe. Mais parfois, espoir et réalité sont trop éloignés « .

Et les transferts réalisés au mercato ( Souleymane Oulare, Frank Atsou, HansLeenders et N’Gom Camara) ?

 » Oulare est important car il est susceptible de forcer quelque chose à lui tout seul, ce qui nous est précieux. Il garde mieux le ballon qu’Igor, qui est plus mobile. Il faut jouer en vitesse sur lui alors qu’il est préférable de servir Oulare aux abords du rectangle et de le soutenir. Derrière, grâce à sa personnalité, LoganBailly constitue un atout. Mais il est blessé. Il peut devenir un grand gardien s’il persévère. Si je le compare à Gilbert Bodart, qui récupérait beaucoup de ballons grâce à son jeu de position, je constate qu’il manque d’expérience. Eric Matoukou était le pilier de la défense au premier tour. Rien que pour les automatismes, son départ a été une mauvaise chose. D’un coup, nous avons perdu l’impression que tout était solide. Et après le premier match, Leenders s’est blessé. Tout ça a fait un tort considérable à l’équipe « .

Joueurs et entraîneur étaient d’accord : il ne servait à rien de se lamenter, que du contraire.  » La question est, évidemment : quelle est la bonne politique ? J’ai vécu assez de faillites comme ça. Je me pose des questions au sujet de certains clubs. On entend qu’ils ont des problèmes puis, deux semaines après, ils enrôlent six ou sept joueurs. Heusden ne le fait pas. A mes yeux, c’est mieux ainsi. A terme, parier peut coûter très cher « .

Par rapport à ses concurrents directs, le satellite de Genk bénéficie d’un intérêt populaire très médiocre. C’est pour cela que contre Gand, il a offert l’entrée gratuite aux supporters du RC Genk et qu’au match suivant, il réédite l’opération, cette fois au profit des 30.500 habitants de la commune.  » Disputer nos matches à domicile devant un public aussi clairsemé est de fait un gros inconvénient. Le groupe est obligé de puiser en lui le surcroît de motivation normalement apporté par le public. Certaines équipes, comme l’Antwerp, s’appuient sur leur douzième homme. Contre nous, c’est ainsi qu’il est revenu. Il n’y serait jamais parvenu s’il avait joué dans les mêmes conditions que nous « .

Raoul De Groote

 » Je n’ai pas peur D’UN NIVEAU SUPéRIEUR « 

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