Reparlons de  » L’ennemi public « 

John Baete

Quelques réflexions utiles suite aux critiques adressées à notre couverture du 19 janvier.

Les critiques n’ont pas manqué à l’égard de notre couverture  » L’ennemi public, le Standard de Van Damme dans la gueule des Mauves « , datée du 19 janvier, juste avant le Clasico d’Anderlecht.

Le Standard trouva la couverture tellement  » peu apaisante  » (ce sont ses mots) qu’elle annula la conférence de presse du joueur le vendredi avant le match. Mais était-ce le rôle de Sport/Foot Magazine d’apaiser les choses ou d’être, simplement, un reflet de l’actualité ?

Le grand Jelle était-il le bienvenu à Anderlecht ? N’y était-il pas plutôt l’ennemi du public ? Comme tous ces ex-Anderlechtois, d’ailleurs, qui reviennent jouer au Parc Astrid sous un autre maillot… qui plus est, ici, celui du Standard, sans omettre le flirt appuyé entre ce club et le joueur il y a 18 mois.  » L’ennemi public  » était un bon titre au sens sportif (Van Damme a été sifflé et insulté dès l’échauffement) et le Standard n’avait pas besoin d’utiliser notre couverture pour justifier l’interdiction à Van Damme de s’adresser à la presse. Etant donné le stress vécu par Sclessin à l’approche de l’événement, c’était tout simplement stratégiquement bien vu de laisser le joueur dans l’ombre.

A Anderlecht, on s’est aussi ému du caractère  » beaucoup trop provocateur  » de la couverture… alors que, dans le même temps, le président local déclarait que le Standard n’était pas un adversaire à la hauteur dans la lutte pour le titre ! Les relations entre les deux clubs resteront à jamais tendues, il nous semble, et ce depuis un certain Gand-Standard il y a trois ans et un triple  » beaucoup  » du coach mauve. Pas besoin de la presse pour créer une situation électrique.

Et bien sûr, alertée par des collègues bien pensants, la Cellule football du ministère de l’Intérieur a eu son mot à dire :  » De telles couvertures ne provoquent pas le hooliganisme mais la presse, en général, peut être un catalyseur de la violence « .

Mais la presse doit toujours dire ce qu’elle pense et ce qu’elle voit, en respectant bien sûr la loi et sa déontologie. En plus, ici, nous ne parlons que de sport : ce n’est pas Le Vif/L’Express qui mit la tête de Van Damme à la une avec le titre  » L’ennemi public « , non plus !

Jusqu’à preuve du contraire, on a le droit de créer des couvertures allégoriques et d’avoir une opinion qu’on exprime de façon imagée. C’est tout simplement un des principes sur lesquels se base la liberté de la presse.

Pas d’accord, donc, avec ceux qui – de tous bords – ont critiqué notre couverture ; la trouvant trop provocatrice, excessive, grossière, maladroite ou infondée. Au nom de quoi pouvait-on la contester ? Les réponses évoquées sont insatisfaisantes car basées seulement sur le discours du politiquement correct. Un parti pris qui, classiquement, réduit la liberté d’opinion.

JOHN BAETE

Au nom de quoi pouvait-on contester cette couverture ? Au nom du politiquement correct, un parti pris qui réduit la liberté d’opinion.

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