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RENÉ WEILER MARQUE DES POINTS

Un coach qui ose, ça nous fait du bien. René Weiler aurait pu miser sur un point à Genk parce que son Anderlecht était méchamment malmené. Pendant toute la première mi-temps, ce Genk a surclassé les Mauves. Au lieu de viser le nul, le coach a eu de l’ambition. Combien d’entraîneurs auraient introduit un deuxième attaquant à un moment aussi délicat ? Weiler a tranché, il a fait sortir Stéphane Badji et a lancé Hamdi Harbaoui.

Et le match a vite basculé. Harbaoui a directement mis une grosse pression vers l’avant. Tactiquement, c’était bien vu. Il avait déjà très bien réagi contre Gand, à domicile, alors que ce jour-là aussi, son équipe se faisait balader. Weiler prend des décisions qu’on n’attend pas et il faut bien reconnaître que ça fonctionne. Il sent les matches.

C’est clair que sa griffe est en train de prendre. Il a des méthodes bien à lui, elles ne plaisent pas à tout le monde, mais maintenant on voit clair, on voit où il veut en venir : on le suit ou on vole dehors. Tous les joueurs semblent l’avoir compris entre-temps. René Weiler a maintenant un groupe pour réussir quelque chose, et des transferts sur lesquels on a pu avoir des doutes au départ, sont occupés à s’installer dans l’équipe.

Ce Genk – Anderlecht m’a beaucoup plu, c’était un des matches les plus agréables depuis l’ouverture du championnat. Il y avait tout : intensité, vitesse, attractivité, envie de gagner dans les deux camps. Et je comprends tout à fait que les Limbourgeois se sentent volés. Jonathan Lardot n’a pas fait la meilleure prestation de sa carrière d’arbitre. Il y a eu quatre ou cinq moments délicats lors desquels il devait décider blanc ou noir, et il a le plus souvent choisi le noir alors que ça aurait dû être blanc.

Et ce sont des décisions qui ont probablement orienté la rencontre. Quand l’arbitre devient la vedette d’un match, ce n’est jamais bon. Il peut se tromper mais il a au moins le devoir d’être conséquent, de prendre la même décision quand il y a deux phases semblables, dans un camp puis dans l’autre. Un hands éventuel doit toujours être interprété et tranché de la même façon, dans le même match. Le fait que Lardot ait dû être rappelé à l’ordre par un de ses assistants, ça confirme qu’il n’était pas du tout dans son match.

Aujourd’hui, je vois un Genk à une place qui ne lui correspond pas du tout dans le classement. Les Limbourgeois méritent d’être bien plus haut. Cette équipe continue sur sa lancée entamée en début d’année mais ça ne se traduit pas chaque fois par des résultats positifs. Le Genk qu’on a encore vu ce dimanche mérite de jouer avec les grands. Comme Weiler, Peter Maes ne se contente jamais d’un point. On n’a jamais eu l’impression, pendant une heure et demie, que ces deux équipes avaient joué le jeudi en Coupe d’Europe.

L’arrivée de Tino-Sven Susic à Genk, on va sûrement en reparler. Il donne à lui seul un surplus technique à cette équipe. Offensivement, c’est costaud, ça peut toujours gicler dans tous les sens. Leon Bailey, Alejandro Pozuelo, Thomas Buffel, Nikos Karelis, Susic : c’est beau à voir. Le classement actuel de Genk s’explique surtout par le fait que ces joueurs spectaculaires ne parviennent pas à mettre leurs occasions au fond. Si Karelis fait un choix plus judicieux, Anderlecht ne gagne peut-être pas ce match, par exemple. Ça combine bien, et c’est beau de voir qu’un gars comme Thomas Buffel continue à évoluer à un niveau pareil. Son art de donner des ballons tranchants qui font paniquer une défense entière, c’est joli à voir.

RECUEILLI PAR PIERRE DANVOYE

 » Le Genk qu’on a encore vu ce dimanche mérite de jouer avec les grands. Comme René Weiler, Peter Maes ne se contente jamais d’un point.  »

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