RENÉ TAELMAN

Continuant sa découverte de l’Afrique, le coach bruxellois s’est lancé dans une aventure difficile: relancer l’équipe nationale du Bénin, un petit pays d’Afrique occidentale de près de 5 millions d’habitants. Pas évident car le Bénin avait été suspendu trois ans par la FIFA suite à de gros problèmes administratifs. Le premier défi était de composer une équipe valable pour les qualifications de la CAN 2004.

Quelle fut la réaction au Bénin suite à votre succès 4-0 face à la Tanzanie?

René Taelman: Après 40 ans de vaches maigres – 8 victoires sur plus de 60 matches -, cela a fait beaucoup de bruit, tout en prouvant que mes choix tactiques et de recrutement étaient les bons. A Cotonou, le stade était comble. Du jamais vu au Bénin. On ne s’y souvient pas d’un tel score et la manière fut très appréciée. J’ai joué comme très souvent avec trois attaquants. Les deux premiers buts ont été inscrits par mon arrière gauche, Anicet Adjamonsi (20 ans, espoir à Bordeaux), et les deux autres par mon meneur de jeu, Moussa Latoundj (Energie Cottbus, D1, Allemagne), et Oumar Tchomogo, un attaquant latéral (Valence, qui réalise un bon parcours en D2 française pour le moment). Je mise sur la jeunesse et je fais appel aux Bninois qui évoluent en Europe.

Avez-vous une chance de terminer en tête du Groupe 3 qui comprend aussi le Soudan et la Zambie?

La Zambie est le favori du groupe. Mais la réalité du 4-0 du Bénin existe. Nous nous rendons en Zambie à la mi-octobre et nous ferons alors le point à propos de nos ambitions. Après, il faudra attendre mars 2003 pour notre troisième match au Soudan. L’essentiel était de relever la tête et de bien entamer ce périple. Il y a beaucoup de travail derrière tout cela, et quand je ne m’occupe pas de l’équipe A, je sillonne le pays pour découvrir le talent. Quand j’étais au Burkina Faso, qui savait qu’il y avait de bons éléments là-bas? J’ai lancé Dagano dont le talent, lors d’une tournée en Belgique, n’a pas échappé à Paul Courant. D’autres n’y ont pas cru…

N’avez-vous pas préparé la CAN en Belgique?

Oui, notre QG se situait à l’Euro Volley Center de Vilvorde, où nous avons été très bien reçus et soignés. Nous avons joué plusieurs matches amicaux contre Saint-Trond, les Espoirs d’Anderlecht, Tournai et Ath, où Georges Heylens nous a accueillis gentiment. Par contre, j’ai été étonné par l’indifférence qui nous a été réservée dans un petit club que je ne citerai pas. Il n’y avait même pas un dirigeant sur place pour souhaiter la bienvenue à une équipe nationale. Ce sera probablement ma dernière expérience en Afrique. Après cela, j’aimerais entraîner un club en Amérique latine, probablement au Chili, ou aux Etats-Unis. Cela me permettrait d’avoir coaché dans quatre continents: Europe, Asie, Afrique et Amérique. (P. Bilic)

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