Rendez-vous sur l’herbe

Deux semaines après leur demi-finale à Roland Garros, elles se sont retrouvées en finale à Rosmalen.

Justine Henin a pris sa revanche. Depuis quelques semaines, la planète entière a appris à connaître les nouveaux talents du tennis féminin belge. Après avoir fait parler la poudre à Paris, en se disputant une place en finale contre Jennifer Capriati, Justine Henin et Kim Clijsters se sont à nouveau illustrées en atteignant les finales du tournoi de Rosmalen, aux Pays-Bas. Cette fois, c’était sur gazon.

Alors que la terre battue était apparemment plus favorable au style de jeu de la Rochefortoise, c’est Kim Clijsters qui s’était imposée à Paris. Cette fois, sur une surface qui correspond mieux aux qualités intrinsèques de la Limbourgeoise, c’est Justine Henin qui l’a emporté, en trois manches.

La Rochefortoise a pu ainsi exorciser le souvenir de sa demi-finale aux Internationaux de France à Roland Garros. Son duel perdu à Paris a trotté dans sa tête dans le troisième set de la finale entre les deux Belges à Rosmalen. « J’ai tiré les leçons du tournoi parisien », a confié Justine Henin. « Cette victoire est très importante pour ma confiance. Cela représente plus pour moi qu’un simple match gagné ». Et c’est vrai qu’il était important qu’elle l’emporte, sous peine de commencer à nourrir un sérieux complexe par rapport à Kim qui l’avait battue à Indian Wells cette année. Mais cette fois, Justine n’a pas craqué lorsqu’il a fallu conclure la rencontre.

Dans un scénario similaire -dans sa première partie en tous cas- à la demi-finale de Roland Garros, Justine Henin s’était montrée d’entrée plus entreprenante face à Kim Clijsters sur le gazon de Rosmalen samedi dernier. Avec un break réalisé d’emblée sur le service de la Limbourgeoise, Henin avait remporté le premier set 6 à 4. Bien dans le match, la Rochefortoise a pourtant laissé Clijsters revenir dans la partie et égaliser à une manche partout (3-6 dans le second set).

Dans la manche décisive, Henin a forcé un premier break avant de perdre son service. « Paris m’est revenu à l’esprit », a-t-elle reconnu.  » Mais à 4-3, j’ai de nouveau pris le service de Kim pour ne plus lâcher prise ». En fait, Justine Henin aime les finales. Le dernier rendez-vous des tournois lui a toujours été favorable. C’est le cas pour la quatrième fois. « Une fois que je suis en finale, je n’ai plus peur ».

Kim Clijsters était toute heureuse de pouvoir confirmer sur la lancée de sa finale héroïque face à Jennifer Capriati. Les festivités et les obligations qui ont suivi Roland Garros lui ont coûté pas mal d’énergie. Après ses succès sur Henin à Indian Wells et à Paris, Clijsters partait pourtant favorite sur le gazon de Rosmalen.

« Vous savez, on disait que Justine était favorite sur terre battue… Cette fois, c’était l’inverse. Cela prouve que nous pouvons bien nous défendre sur les deux surfaces. Ce fut en tout cas une excellente semaine pour préparer Wimbledon ».

Le rendez-vous de Londres est l’un de ses tournois préférés et son nouveau statut de joueuse du Top 10 lui offre certain avantage, comme celui d’hériter du vestiaire qui a accueilli d’anciens vainqueurs à Wimbledon comme Martina Navratilova ou Steffi Graf, son idole. « C’est génial », sourit Kim Clijsters.

Invaincue cette année sur herbe, Justine Henin aborde aussi le tournoi de Wimbledon avec un large sourire. « Je sais maintenant que je peux très bien jouer sur herbe. Cela me donne des idées pour Londres. J’avoue que j’étais très triste après avoir perdu contre Kim à Roland Garros et, cette fois, je me suis montrée agressive et je n’ai pas été envahie par la peur de gagner. J’ai servi une double faute sur ma première balle de match mais j’en ai également frappé à d’autres moments. Je pense que je ne pouvais rêver meilleure préparation pour Wimbledon. Je n’avais joué que trois matches sur gazon dans toute ma carrière jusqu’ici et même si je considérais que je pouvais être performante sur ce type de surface, cette victoire à Rosmalen va me procurer énormément de confiance. Je crois que j’ai appris une leçon à Roland Garros. Je me suis mise à gamberger après avoir manqué l’occasion de me détacher à 5-2 dans le deuxième set. Ici, je n’ai pas douté après la perte de la deuxième manche. A la limite, c’est presque comme si je m’en foutais! Ceci étant, je crois également que la pression était moins forte qu’à Paris. A Roland Garros, tout le monde m’attendait en finale. Ici, j’étais l’outsider ».

Laurent Gérard

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