Rendez-vous le 12 novembre

La troisième saison est celle de tous les dangers pour un coach à Anderlecht. En fonction depuisle 12 novembre 2007, Jacobs franchira-t-il ce cap ?

Il y eut un temps où les entraîneurs s’inscrivaient dans la durée à Anderlecht. La preuve par l’Anglais Bill Gormlie ou le Français Pierre Sinibaldi qui ont eu sous leurs ordres les joueurs mauves durant respectivement dix et six saisons au cours des années 50 et 60. Suite à l’avènement du professionnalisme dans les années 70, la situation a changé du tout au tout. A l’analyse, cette longévité n’excède jamais les trois ans. Parfois elle est même plus éphémère encore, comme avec l’Allemand Herbert Neumann qui n’a £uvré que 51 jours à peine en tout début de campagne 1995-96. Ou avec René Vandereycken, renvoyé au bout de six mois, en 1997-98.

Mais pourquoi donc les coaches au Sporting doivent-ils craindre pour leur avenir au bout d’un bail triennal ? Plusieurs facteurs sont probablement susceptibles de l’expliquer. A commencer par le niveau d’exigence de la maison. Dans un club qui carbure à la fantastique moyenne d’un titre sur deux ans depuis plus d’un demi-siècle, on s’accommode mal de jouer les utilités. Le Néerlandais Hans Croon, pourtant vainqueur de la Coupe des Coupes en 1976, fut ainsi prié de céder sa place à un certain Raymond Goethals parce que ses ouailles n’avaient pas tenu la distance face au Club Bruges en championnat.

Pour d’autres, ce ne sont pas tant les points que le manque de panache qui aura été fatal. Demandez plutôt à Luka Peruzovic, qui caracolait carrément en pole-position avec 5 points d’avance sur le plus proche poursuivant lorsque la direction le limogea à l’entame des matches retour en 1992-93. Pourtant, l’équipe affichait un joli total de 31 sur 36. Une troisième catégorie fut, quant à elle, sacrifiée sur l’autel des résultats. A l’image de Georges Leekens en 1987-88 ou du Hollandais Arie Haan lors de son deuxième mandat en 1998-99. Pour lui, c’est un cinglant 6-0 à Westerlo qui fit désordre.

La lassitude, aussi, fait qu’une expérience de mentor tourne parfois court à l’ombre de Saint-Guidon. Après 18 mois de régime spartiate avec l’Allemand George Kessler, en 1971 et 72, les Sportingmen eurent subitement besoin d’une approche beaucoup plus douce avec le brave Hippolyte van den Bosch. Même topo, une décade après, avec le fanatique Tomislav Ivic, remplacé par le moins autoritaire Paul Van Himst. De même, après le règne de la terreur imposée par les deux Moustaches de Fer, Aad de Mos et Peruzovic, c’est le jovial Johan Boskamp qui prit le relais en 1993. Avec trois titres de rang à la clé !

Un cas n’est cependant pas l’autre. Pleins feux, dès lors, sur ces meneurs d’hommes qui, au cours des 30 dernières années, n’ont sévi que l’espace de 3 saisons (voire 3 ans). Avec, pour chacun d’entre eux, un aperçu du contexte, suivi de leurs propres commentaires ou des vues de ceux qui ont bossé sous leurs ordres.

TOMISLAV IVIC (1980- 27 septembre 1982)

Le Croate (dont l’excellente interview est publiée dans Témoin n°1 page 12) engendre une rupture de style brutale. Avec lui, le réalisme prend le pas sur l’académisme. Il n’hésite pas à déployer son équipe en 5-4-1 avec le seul Danois Kenneth Brylle en pointe. Du jamais vu dans un club porté sur l’offensive à tout crin. Des quotidiens flamands parlent de Schanderlecht (Anderlecht-la-honte) après un match où le RSCA s’est contenté du strict minimum (0-1) à Courtrai. Dans un premier temps, la méthode Ivic porte ses fruits et l’équipe boucle la campagne 1980-81 avec 11 points d’avance sur son plus proche poursuivant, Lokeren. En 1981-82, le rusé Raymond Goethals, à la tête du Standard, trouve la parade au système mis en place par le coach anderlechtois et remporte le titre. En début de saison 1982-83, lâché par l’un ou l’autre joueur, Ivic est finalement sacrifié.

 » Le président Constant Vanden Stock était à la fois très sensible à la vox populi et à la presse « , observe le T2 d’alors, Martin Lippens.  » Certes, Ivic avait réalisé de très beaux résultats, avec une accession en demi-finales de la C1 contre les Anglais d’Aston Villa entre autres, mais la manière de jouer posait manifestement problème. Afin d’inverser la tendance, la direction avait acheté pendant l’été 82 ce qu’il y avait de mieux comme avants en Belgique : Erwin Vandenbergh et Alex Czerniatynski. Ivic était toutefois gêné par ce luxe, lui qui la plupart du temps ne s’appuyait que sur une seule pointe. Lors d’un déplacement à Waregem, il a voulu changer son fusil d’épaule sous la pression ambiante et a joué avec Brylle, Vandenbergh, Czerniatynski et Juan Lozano. Ce virement de bord aura été sa perte car l’équipe fut battue 2-1.  »

PAUL VAN HIMST (27 septembre 1982- 12 décembre 1985)

Qui mieux que Van Himst, icône du RSCA et en charge des juniors UEFA du club en 1982, pouvait remplacer Ivic ? Personne, sans doute et c’est pourquoi Popol fut appelé à la rescousse après cette fameuse défaite au Gaverbeek. Sous sa coupe, Anderlecht retrouve un style qui colle à la maison. Sa mission est couronnée d’emblée de succès car le Sporting s’impose en Coupe de l’UEFA face à Benfica au terme de cette saison : 1-0 au Heysel et 1-1 à Lisbonne. Le quadruple Soulier d’Or sait s’y prendre aussi avec le blé en herbe car, sous sa férule, quelques jeunes talents s’affirment : Enzo Scifo et Georges Grün notamment. En 1983-84, le Sporting accède à nouveau en finale de la C3 où il est battu aux tirs au but par Tottenham. Au cours de la campagne suivante, les premières critiques fusent après une cinglante défaite 6-1 au Real Madrid en C1. Le titre obtenu au bout de cette campagne avec 11 points d’avance sur le Club Bruges sauve les apparences. Mais quelques mois plus tard, Van Himst doit céder sa place à Haan.

 » Après avoir vécu deux finales européennes dont une gagnée, il est difficile de se satisfaire de moins « , souligne Jacky Munaron.  » La raclée prise au Real Madrid aura laissé des traces. Jusqu’alors, l’équipe avait toujours vécu sur un petit nuage. Avant ce fameux couac à Santiago Bernabeu, on avait encore atomisé la Fiorentina 6-2 sur notre terrain. Et au match aller contre les Madrilènes, on l’avait emporté 3-0. En principe, on aurait dû être sur le velours là-bas. Cet échec, le président Constant Vanden Stock, ne l’a jamais vraiment pardonné. Quand le prestige était en jeu, il aimait se situer dans le bon camp. C’est ce qui fut fatal à l’entraîneur une année plus tard : l’équipe tenait bien la route en championnat, avec des victoires par 7-0 contre le RWDM notamment ou un 0-5 au Lierse jusqu’à ce qu’elle s’incline de justesse au Standard sur un terrain à la limite du praticable. Cet échec-là était de trop et le coach fut obligé de passer la main.  »

AAD DE MOS (1989-1992)

Entraîneur à succès du FC Malines qu’il a mené tour à tour à la victoire en Coupe de Belgique (1987), en Coupe des Coupes (1988 face à l’Ajax Amsterdam, 1-0) et en championnat, Aad de Mos est appelé à la barre après un intermède assuré par le duo Raymond Goethals-Martin Lippens. Non sans succès car sous ses ordres, le RSCA parvient en finale de la Coupe des Coupes (sa dernière finale européenne à ce jour) où il est battu par la Sampdoria après prolongations (2-0). En 1991, le Néerlandais mène les Mauves au titre après un mano a mano spectaculaire avec les Sang et Or. Il termine son mandat l’année suivante, par une deuxième place après le Club Bruges et en restera là.

 » Je pense très sincèrement qu’après trois saisons passées sous la férule d’ Aad de Mos, quelques-uns étaient arrivés à saturation « , avoue Marc Degryse.  » Il est vrai que le Hollandais n’y allait pas avec le dos de la cuiller. Pour tirer le meilleur parti de ses joueurs, il n’hésitait pas à les monter les uns contre les autres. Et, en match, il n’épargnait rien ni personne. Il lui arrivait même de retirer du jeu l’un ou l’autre joueur qui venait à peine de débuter la partie ou qu’il avait tout juste fait monter au jeu. Stephen Keshi et Patrick Vervoort, entre autres, étaient bien placés pour en parler. Sa méthode ne recueillait pas l’adhésion de tout le monde, manifestement. Après une saison avec lui, des garçons tels que Georges Grün et Henrik Andersen décidèrent déjà d’aller tenter leur chance ailleurs. Il a failli dégoûter du football également Pär Zetterberg, sous prétexte qu’il était diabétique et qu’il n’arriverait dès lors à rien au plus haut niveau. Dans un même ordre d’idées, il a tué Charly Musonda, qui devait jouer même en étant blessé au genou, ou Nii Lamptey, qu’il utilisait de façon inconsidérée pour un jeune de 16 ans. Au bout de trois campagnes, la séparation était inéluctable. Il était à ce point exigeant que le groupe avait besoin de souffler. Il est d’ailleurs symptomatique de constater que partout où il est passé par la suite, de Mos ne s’est plus jamais inscrit dans la durée « .

JOHAN BOSKAMP (15 janvier 1993-1995 et 29 août 1995-1997)

Le Bos est appelé à la rescousse un peu contre toute attente car Anderlecht, sous la conduite de son ancien défenseur croate, Luka Peruzovic, était bien accroché à la première place. Mais au même titre que son compatriote Tomislav Ivic, Peru n’avait pas que des partisans du côté de la presse néerlandophone, avec qui il devisait en anglais alors que la plupart maniaient pourtant aisément le français, comme lui. En charge d’un groupe des plus talentueux, composé notamment de Philippe Albert, Johan Walem, Marc Degryse, Johnny Bosman, Luc Nilis, Musonda et Danny Boffin, le Hollandais réalise ce qui reste à ce jour le dernier triplé du club (1993, 94 et 95) avant de céder le sceptre à Neumann.

 » Je suis revenu fin août cette année-là car Neumann n’avait pas réussi à franchir l’écueil de Ferencvaros au tour préliminaire de la Ligue des Champions « , dit Boskamp.  » J’étais frais comme un gardon car j’avais eu l’occasion de me changer les idées pendant quelques semaines. Quel contraste avec la fin de mon mandat, que j’avais réellement terminé fourbu. Nerveusement, j’étais complètement lessivé. Ces trois années m’avaient anéanti parce qu’il faut toujours plus au Sporting. Mais là, j’aurais pu difficilement faire mieux puisqu’on avait été trois fois champion de rang. Les dirigeants espéraient un truc en Coupe d’Europe. Mais, à ce niveau, le recul se dessinait quand même petit à petit. On a fait deux fois un nul vierge contre l’AC Milan et on a même battu le FC Porto 1-0. Ce serait impensable de nos jours. A cette époque, cependant, tout était encore considéré comme normal. A la limite, un titre entrait dans la logique des choses. C’est à peine si on avait fêté le dernier en 1995, d’ailleurs. « 

AIMÉ ANTHUENIS (1999-2002)

A l’image de ce qui s’était passé avec de Mos dix ans plus tôt, Anderlecht jette son dévolu sur le coach en vogue qu’est alors Anthuenis, vainqueur de la Coupe de Belgique avec Genk en 1998 et du titre l’année suivante. La symbiose est placée sous le signe du succès puisque le Sporting rafle en l’an 2000 le 25e titre de son histoire et qu’il récidive l’année suivante. Cette campagne-là se double en outre de prestations d’anthologie en Ligue des Champions, avec des victoires face au PSV, Dynamo Kiev, Manchester United, Lazio et Real Madrid, excusez du peu. La troisième année est moindre avec une 3e place en championnat et deux dégelées sur la scène européenne : 4-1 à Chamartin et 1-5 au Parc Astrid devant le modeste Lokomotiv Moscou. Au cours de cette saison, le Lokerenois résiste à un putsch fomenté par Glen De Boeck. En fin d’exercice, il est gentiment poussé vers les Diables Rouges.

 » Les soirées de gala, en Ligue des Champions, n’avaient pas été sans conséquences lors du mercato d’été 2001 car l’équipe avait alors été pillée « , raconte Bertrand Crasson.  » Pas moins de quatre titulaires, à savoir Didier Dheedene, Bart Goor, Jan Koller et Tomasz Radzinski étaient partis, privant l’équipe de 80 % de sa puissance offensive et, pour les remplacer, le club n’avait pu mettre le grappin que sur une seule valeur sûre : Nenad Jestrovic. Les autres, Mark Hendrikx, Tarek El Said, Ki-Yeon Seol et Ode Thompson avaient encore tout à prouver. Après deux années euphoriques, on avait tous le sentiment, entraîneurs et joueurs-cadres, que c’était plutôt mal engagé. Et le Sporting est rentré logiquement dans le rang. Un ressort s’était cassé. Nos prestations laissaient à désirer tant en championnat que sur la scène européenne. A un moment donné, après un succès 3-1 face à l’Eendracht Alost, où nous avions très mal joué, le capitaine Glen De Boeck et l’influent Filip De Wilde étaient montés aux créneaux. Ils en avaient marre aussi bien du laisser-aller de l’équipe que du coach, qui se réfugiait de plus en plus dans son bureau, laissant le terrain à ses assistants. La réaction d’Anthuenis fut de poser la question de confiance à tout le monde, dans le vestiaire, sur-le-champ. Plus personne n’a bronché et c’est ce qui a sauvé sa peau. Il restait une dizaine de matches à jouer à ce moment et il a invité tout le monde à se serrer les coudes jusqu’en fin de saison. C’est ce qui s’est produit car nous n’avons plus perdu un seul match. Mais il était acquis aussi qu’on ne poursuivrait pas la route avec lui.  »

HUGO BROOS (2002- 8 février 2005)

Ancien de la maison, Broos sent d’emblée la pression s’abattre sur lui suite à une contre-performance en Coupe des Coupes face à Stabaek (0-1) au Parc Astrid. Heureusement pour lui, les Mauves renversent la vapeur en Norvège (1-2). Plus tard, dans cette même compétition, les joueurs anderlechtois se distingueront encore face aux Girondins Bordeaux avant d’être évincés par le Panathinaïkos. En 2003-04, le RSCA est sacré champion et se distingue une dernière fois en Ligue des Champions via des succès contre Lyon (1-0) et le Celtic Glasgow (1-0). L’année suivante, la machine se grippe en championnat et doit lâcher prise face au Club Bruges. Dans le vestiaire, c’est la grogne. Notamment dans le chef de l’idole locale, Zetterberg, réduit souvent contre son goût à un rôle de simple réserviste.

 » J’ai dû composer à la fois avec un Pär Zetterberg qui arrivait en fin de carrière et un Walter Baseggio qui avait tendance à s’embourgeoiser « , se remémore Hugo Broos.  » Le public anderlechtois, qui n’avait d’yeux que pour ses deux chouchous, voulait que je les aligne. Mais pour une question d’équilibre de l’équipe, ce n’était pas possible. Il fallait que je mette l’un ou l’autre sur le banc, au grand dam des fans. Après le titre en 2004, je me souviens avoir été très chaudement félicité par le secrétaire général, Philippe Collin, pour ma gestion du groupe dans des circonstances difficiles. Mais quelques mois plus tard, je n’ai plus eu droit au même soutien des dirigeants après avoir été confronté à Nenad Jestrovic. Le Serbe, qui revenait de blessure, s’accommodait encore moins du banc que les deux autres. Et quand une vedette a des problèmes relationnels avec l’entraîneur en place au Parc Astrid, celui-ci sent généralement souffler le vent du boulet. A l’époque où j’étais encore moi-même joueur là-bas, j’ai vécu le même phénomène entre George Kessler et Paul Van Himst ou encore entre Tomislav Ivic et Ludo Coeck. A deux reprises, c’est le coach qui a sauté.  »

FRANKIE VERCAUTEREN (8 février 2005- 12 novembre 2007)

Après avoir officié comme T2 dès 1998-99 au côté de Jean Dockx et être confirmé dans ce rôle auprès d’Anthuenis et Broos, Frankie Vercauteren prend le relais de ce dernier le 8 février 2005. Il ne peut résorber le retard sur le Club Bruges, finissant deuxième mais en 2006 et 07, l’ex-Petit Prince du Parc mène ses troupes par deux fois au titre. En Ligue des Champions, il doit toutefois déchanter : 3 points seulement sur 18 (récoltés lors d’un match pour du beurre au Betis Séville lors de la 6e et dernière journée en 2005-06), et à peine une unité de plus la saison suivante suite à des nuls contre Lille (1-1 et 2-2) et face à l’AEK Athènes (1-1 et 2-2 aussi, après avoir pourtant mené 2-0). Ses errances à domicile (contre les Français, il avait retiré du jeu Lucas Biglia, cédant par là même l’entrejeu au LOSC) auront été les premiers clous de son cercueil. Il faut encore y ajouter une maigre moisson en championnat en 2007-08. Malgré la mise sur pied de deux conférences de presse à la faveur desquelles la direction clama son soutien à l’entraîneur, Vercauteren fut démis de ses fonctions à l’automne.

 » A l’époque, on pouvait vraiment parler de crise « , dit Silvio Proto.  » Contrairement à ce qui a pu se passer aujourd’hui, il y avait une réelle dissension entre certains joueurs et l’entraîneur. L’ambiance n’était pas au beau fixe non plus à l’intérieur du groupe. A l’entraînement, les tacles volaient parfois très haut. On était parfois à la limite de la bagarre. A présent, c’est différent. La qualité du football déployé cette saison est peut-être moins bonne qu’à ce moment-là, mais le climat est autrement meilleur. On est tous unis et on est tous derrière l’entraîneur. Cette bonne atmosphère de travail explique aussi une plus grande solidarité qu’autrefois entre toutes les composantes, joueurs et staff technique « .

PAR BRUNO GOVERS – photos: reporters

 » Il est symptomatique de constater que partout où il est passé de Mos ne s’est jamais inscrit dans la durée.  » Marc Degryse

 » Le président Constant Vanden Stock était à la fois très sensible à la vox populi et à la presse  » Martin Lippens

 » A l’époque de Vercauteren, il y avait une réelle dissension entre certains joueurs et l’entraîneur.  » Silvio Proto

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