REMISE en jeu

Depuis le début de la saison, le Standard était à la recherche de son identité, du style de jeu qui a fait sa fortune en 2008 et en 2009 : une défense qui ne lâche rien et une reconversion offensive très rapide avec une recherche de profondeur (verticalité) gênante pour l’adversaire. Privée de Milan Jovanovic, Igor de Camargo et Dieumerci Mbokani, l’attaque liégeoise du début de saison était trop jeune et inexpérimentée pour assurer la relève. Le Standard s’est cherché avec un gars en pointe et deux ailiers ou deux attaquants ; et Luigi Pieroni ou Christian Benteke aux premières loges, etc. C’était un menu forcément incertain, ni chair ni poisson avec un effectif trop juste pour ses ambitions. Le Standard a changé son fusil d’épaule.

 » L a direction a fait fort en engageant toute une attaque qui n’aura pas besoin de temps d’adaptation « , certifie Léon Semmeling, ex-joueur vedette et longtemps T2 à Sclessin, qui ne rate pas un match de son ancien club.  » Aloys Nong, Mbaye Leye et Mémé Tchité connaissent le foot belge sur le bout des doigts. Tous trois sont des joueurs de contre qui plongent bien dans les espaces. C’est une nouvelle attaque mais rien ne dit qu’ils joueront de concert et il reste encore Zorro Cyriac et Pieroni. Ce dernier apportera sa taille dans le rectangle, principalement à domicile face à des défenses plus regroupées. La division offensive a été renforcée de façon impressionnante et le Standard doit jouer un rôle en vue dans la lutte pour le titre. Ils auront eu une bonne semaine de travail avant d’aborder le match contre le Cercle. C’est suffisant même s’il y aura forcément de nouveaux équilibres.  »

Robert Waseige estime que  » la pression était probablement trop pesante sur les épaules de Benteke : il y a une énorme différence entre Courtrai et le Standard. Il a encore du temps devant lui. Il est préférable pour lui de jouer à Malines que d’user le banc au Standard.  »

 » C’était une bonne idée de penser à Tchité  » (Semmeling)

En attendant, le Standard ne peut pas musarder.  » Je suppose que Tchité s’installera tout de suite en pointe « , souligne Waseige.  » Tout le monde garde le souvenir d’un attaquant rapide, très direct à la conclusion. Il a certainement élargi le champ de ses compétences en Espagne. « 

Semmeling :  » Santander a rechigné à le lâcher. C’était une bonne idée de penser à lui. Il doit tout au Standard. Il devrait être l’homme du dernier geste. Et en focalisant l’attention sur lui, il créera des espaces pour ses équipiers. Je ne sais pas si le nouveau trio offensif fera oublier la triplette Jova-Dieu-Igor mais cela de l’allure. Si Laszlo Bölöni utilisait ses trois forces de frappe ensemble, Michel Preud’homme optait souvent pour la paire Jovanovic-Mbokani avec de Camargo en réserve de la république. Maintenant, le staff technique a cinq ou même six combinaisons possibles.  »

Waseige a toujours apprécié Nong :  » Il va au charbon et assumait un rôle important à Malines grâce à sa puissance et sa vitesse. Par contre, Leye a raté pas mal de buts à Gand. Mais cela prouve aussi qu’il a du nez, qu’il sent les coups, lit bien le jeu, est intelligent. C’est une forte personnalité et le Standard a besoin de caractères bien trempés. Il ne suffit cependant pas de détenir la sainte trinité. Le reste doit suivre pour que la messe soit belle et le Standard détient des arguments au centre de la pelouse. Mais là aussi, il faudra bien distribuer les rôles. Au centre, Steven Defour et Axel Witsel sont incontournables. Ils aiment bien le ballon, l’un plus que l’autre, et trouveront plus facilement les chemins vers l’attaque. Mais il s’agira de les aider à la récupération. Deux attaquants devront se replier en perte de ballons avec, de plus, un rôle important pour les deux backs.  »

Semmeling embraye :  » Eliaquim Mangala peut les aider. De plus, il ne faut pas oublier Tom De Mul et Franck Berrier qui seront bientôt prêts. Cela fait encore de la vitesse et de l’esprit de décision au niveau de la ligne médiane. S’ils sont prêts pour début octobre, le Standard sera armé pour aborder ce mois de vérité.  »

Waseige nourrit beaucoup d’estime pour Berrier :  » C’est la classe : assists, conduite du ballon, jeu court, jeu long, frappe à distance, etc. Le jeu devrait être plus complet avec lui. « 

 » Je suis épaté par Opare  » (Waseige)

Le bastion défensif liégeois a souvent été indiqué du doigt.  » Au centre, Felipe et Ramos ont tout pour former un grand duo « , explique Waseige.  » Ils parlent la même langue et ont du répondant dans ce secteur : la finesse technique et le soin à la relance suivront, je n’en doute pas même si Ramos se cherche depuis le depuis le début de la saison. Mangala y rend de grands services mais son enthousiasme lui pose des problèmes. Il a encore besoin d’un filet derrière lui. J’ai été épaté par Daniel Opare. A gauche ou droite (où il y a aussi Sebastien Pocognoli et Laurent Ciman), il peut apporter ce qu’on attend d’un back moderne : complémentarité et complicité avec les milieux, montées, centres de qualité et repositionnement instantané. Opare pourrait jouer un rôle important dans ce nouveau Standard qui ne devra pas confondre vitesse et précipitation. C’est prometteur.  »

Semmeling approuve :  » On retrouvera vite les grandes lignes du football des deux titres. Bölöni avait opté pour plus de liaisons dans la ligne médiane. Le jeu sera désormais plus rapide, plus direct, plus profond. C’était la clef du succès : Lucien D’Onofrio ne l’a pas oublié en faisant ses courses…  »

par pierre bilic

« Le jeu sera à nouveau rapide, direct et profond. (Léon Semmeling) »

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