Remember Vidmar

En 1995, le Socceroo terminait meilleur buteur de D1 et vice-champion avec les Rouches. On l’a revu chez lui, à Adélaïde, où il est devenu coach.

« J’ai vu le match qui a sacré le Standard contre Anderlecht la saison passée « , raconte avec enthousiasme l’Australien.  » J’étais évidemment très heureux pour le club et les supporters : cela faisait si longtemps qu’ils attendaient ce moment… « 

Pas mal d’eau a effectivement coulé sous les ponts depuis que le buteur océanien a failli décrocher un titre (déjà) tant attendu : 14 années exactement depuis cette fameuse saison 1994-95 où le Standard s’était laissé doubler par Anderlecht dans la dernière ligne droite pour le titre…

C’est par un temps couvert et humide que nous retrouvons Aurelio Vidmar à Adélaïde, sa ville natale.  » C’est assez rare ce temps pour l’Australie méridionale, c’est plutôt un temps à la belge « , plaisante d’emblée l’entraîneur d’Adelaide United FC.  » C’est un signe que la Belgique me manque !  »

Figurez-vous qu’il n’y a plus jamais retourné depuis qu’il a quitté Liège.  » Mais je suis toujours avec attention l’évolution du championnat où certaines choses ont changé : le Racing Genk est devenu champion un peu après et s’est imposé comme une nouvelle bonne équipe, certains ont disparu ou fusionné, c’est maintenant Zulte Waregem, qui joue en D1 et je sais que la compétition est également en train de changer de format… « 

Viddie, comme on l’appelle, n’a plus les longs cheveux ni l’habitude de plonger à plat ventre sur les pelouses pour exprimer sa joie comme à son époque liégeoise. Mais il semble être resté le même, malgré la grande notoriété dont il bénéficie : souriant, visiblement en forme et toujours concentré sur ce qu’il fait. Après une longue et belle carrière, l’ancien meilleur buteur de notre compétition a raccroché ses crampons pour enfiler, avec talent, le costume d’entraîneur. A 42 ans, Vidmar est aujourd’hui l’une des personnes les plus importantes du foot australien : en deux saisons comme entraîneur principal à Adelaide United FC, il a atteint la finale de la Ligue des Champions asiatique et a été élu meilleur entraîneur du dernier championnat. Pourtant, malgré les honneurs et la reconnaissance accumulés durant sa carrière, l’Australien regrette toujours de ne pas avoir gagné le titre avec le Standard :  » Evidemment, je suis très satisfait de ma carrière mais, comme tout fooballeur professionnel, je désirais gagner des trophées et dans ce domaine je n’ai malheureusement pas eu beaucoup de réussite… Pourtant avec le Standard, on était tellement proches du titre. 94-95 fut un grand moment, on avait une équipe fantastique. On a fait une très belle saison, on avait été très réguliers et jusqu’au bout on a cru pouvoir être champions mais la balance a basculé au dernier moment du coté d’Anderlecht. C’est vraiment dommage parce qu’on formait un groupe très compétitif : j’avais d’excellents coéquipiers comme GilbertBodart, Régis Genaux, Guy Hellers, Marc Wilmots ou MichaëlGoossens et on était dirigés par un très bon entraîneur en la personne de Robert Waseige. C’était vraiment une très bonne cuvée, on formait un vrai groupe.  »

Le seul problème est qu’à cette période, Anderlecht était également emmenée par une talentueuse génération : FilipDe Wilde, BertrandCrasson, Celestine Babayaro, DannyBoffin, Johan Walem ou MarcDegryse pour ne citer qu’eux…  » On méritait d’être champions, tout comme Anderlecht cette saison-là. La décision s’est jouée lors de la 31e journée. Suite à l’exclusion de De Wilde, on aurait dû gagner le match.  »

Comment il s’est imposé au plus haut niveau belge

Vidmar a été désigné Joueur océanien de l’Année en 95 et ses 22 buts lors de la saison 94-95 font toujours de lui le dernier joueur du Standard à avoir été sacré meilleur buteur :  » Vraiment ? Ils ont pourtant eu quelques autres bons attaquants entre-temps. Tant mieux pour moi. On doit donc encore se souvenir de moi. « 

Côté souvenirs, Aurelio ne tarit pas d’éloges sur le club liégeois :  » Tout le staff du Standard a été fantastique avec moi. J’avais beaucoup d’amis dans le vestiaire mais si je devais remercier une personne en particulier ce serait mon entraîneur de l’époque, Waseige. Il a été très important et m’a permis de m’imposer au plus au niveau en Belgique. « 

Plus vraiment habitué aux grosses ambiances (le soccer n’est que le quatrième sport après le football australien, le cricket et le rugby), le coach d’Adelaide United ne peut s’empêcher de rendre également hommage aux bouillonnants supporters liégeois :  » Des fans incroyables, tellement passionnés : c’était simplement fantastique d’être sur le terrain !  »

Ses contacts avec la Belgique sont restés très maigres :  » Certains amis viennent même me rendre visite de temps en temps ici mais je n’ai plus vraiment de contact à Liège. Il faudrait que j’y retourne un jour… De ceux que j’ai connus, il ne reste plus personne, je crois. Si je regarde en arrière maintenant, je pense que j’ai atteint mon meilleur niveau lors de cette saison au Standard même si j’ai eu aussi une excellente première année à Waregem lorsqu’on avait disputé la Coupe UEFA et que j’avais marqué 19 buts. Mais au Standard j’étais le plus fort. « 

Ce qui allait ensuite permettre à l’ancien Socceroo (nom donné en Australie aux footballeurs de l’équipe nationale) de tenter sa chance dans trois autres championnats européens (Pays-Bas, Suisse et Espagne), au Japon et puis de mettre toute l’expérience accumulée au profit de son club d’origine et de son équipe nationale dont il a porté à sept reprises le brassard de capitaine.

 » A 32 ans, je me suis dit qu’il était temps de reprendre le chemin de la maison. J’ai senti que je devais rentrer, voilà tout. « 

par dimitri dubuisson, à adélaïde, australie

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