RÈGLEMENT DE COMPTES À LA PORTUGAISE

Mauvaise surprise, la semaine dernière, pour les supporters d’Anderlecht et autres amateurs de football belges, subitement privés d’images du choc à Benfica. On comprit rapidement qu’il ne s’agissait pas d’une simple panne de satellite et les images ne revinrent d’ailleurs qu’à dix minutes du coup de sifflet final.

Michel Lecomte, le patron du sport à la RTBF, ne s’en cache pas : il a eu beaucoup de mal à digérer l’incident, venu jeter une ombre sur une saison sportive qui, jusque-là, lui donnait entière satisfaction.  » D’autant qu’il s’agissait du match-phare de l’été « , explique-t-il.

La RTBF mais aussi VT4 en Flandre ont été victimes d’un règlement de comptes à la portugaise. Elles avaient négocié l’acquisition des droits avec Global Sportnet, un intermédiaire allemand basé à Hambourg, détenteur d’un contrat avec Benfica. Mais ce contrat a été signé sous la présidence de João Vale eAzevedo, un avocat aujourd’hui condamné pour détournement d’argent. Ses successeurs à la tête du club contestent les contrats signés à l’époque et un autre intermédiaire, Olivedesportos (une société qui appartient aux frères Oliveira, dont l’un fut sélectionneur national portugais et entraîneur du FC Porto) revendiquait la revente des droits internationaux à RTPinternacional pour certains pays.

Comme Olivedesportos et Global Sportnet n’ont pas trouvé d’accord, Oliveira a usé de son influence sur le monde portugais des médias pour faire couper le signal. La RTBF a pu conserver le son parce que Marc Delire et Benoît Thans avaient branché leur micro sur la console radio mais VT4, n’eut même pas cette chance.

Et si les images sont tout de même revenues en fin de match, c’est parce qu’un représentant de VT4 a pu obtenir, comme dans un film d’espionnage, le numéro d’accès au satellite.

La RTBF et VT4 se concertent dès lors pour envisager une action en justice contre Global Sportnet. A charge pour celle-ci de se retourner contre Benfica. Elles vont également demander l’intervention de l’UEFA, garante du respect des contrats en cours.

Quant aux annonceurs, eux aussi victimes de ce hold-up, ils seront sans doute dédommagés par la régie publicitaire de la RTBF.

(P. Sintzen)

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