RECONVERSION

Disputant le Dakar pour la première fois, le pilote belge découvre de nouveaux horizons.

« Je ferai le Dakar lorsque je porterai une grande barbe blanche…  » La formule est de Freddy Loix mais elle n’est pas récente. La preuve, le natif de Millen a pris le départ de la classique africaine le week-end dernier à Lisbonne et il ne ressemblait nullement au Père Noël. Seuls les imbéciles…

Au mois d’août, Fast Freddy avait déjà évoqué l’épreuve à l’occasion des 24 Heures de Zolder auxquelles il participait en compagnie de l’Allemande Ellen Lohr :  » Elle m’avait expliqué qu’après avoir fait une croix sur la compétition de haut niveau en circuit, elle se lançait dans le rallye raid. Mais j’étais loin d’imaginer que je disputerais comme elle le Dakar 2006 « .

Passionné de moto tout-terrain et de sports extrêmes, Freddy envisagea d’abord de s’élancer au guidon d’une machine d’enduro.  » Mes amis motards m’ont découragé : ils savaient que je serais tenté d’attaquer, ce qui est la pire erreur pour un néophyte car on risque de se faire très mal. C’est alors que j’ai reçu la proposition de Jacky Loomans « .

Celui-ci connaît l’Afrique. Il peut se targuer d’une solide expérience du Dakar où il s’est construit un palmarès honorable. Depuis l’an dernier, il s’aligne aux commandes d’un Bowler Wildcat, un 4×4 anglais au look rustique mais très fiable, en compagnie de l’ex-judokate Gella Vandecaveye. Il cherchait une pointure pour piloter le second Bowler et son choix s’est porté sur Loix.

Gare aux pièges du désert

Le citoyen de Plan de la Tour, au-dessus de Sainte-Maxime, ne se montre guère original à l’heure de fixer son objectif :  » Je veux arriver à Dakar ! Mais cela ne signifie pas que je vais me traîner en queue de peloton et adopter une cadence de sénateur : il s’agit d’une course. J’ai bien cerné les limites de ma voiture et je me sens capable d’exploiter son potentiel sans pour autant la brutaliser. C’est un équilibre à trouver et je compte beaucoup sur l’expérience de mon coéquipier hollandais Eric Verhoef pour y arriver. Ayant disputé plusieurs Dakar en moto, il en connaît les pièges « .

On voit mal Freddy se mêler à la bagarre pour la victoire absolue qui opposera les représentants Mitsubishi ( Stéphane Peterhansel, Luc Alphand, Hiroshi Masuoka) et VW ( Jutta Kleinschmidt, Carlos Sainz, Bruno Saby et Giniel De Villiers). Il semble cependant capable de s’immiscer dans le Top 20, voire de viser plus haut si le déchet est important dans le groupe de tête. Il a hérité d’un numéro de départ favorable le plaçant d’emblée parmi les prioritaires.

Mais a-t-il pour autant abandonné tout espoir de revenir au plus haut niveau dans les épreuves traditionnelles ?  » Les sommes nécessaires pour aligner des WRC de pointe deviennent exorbitantes. En 2005, je me suis fait plaisir dans quelques épreuves dont les organisateurs s’étaient démenés pour me permettre d’être au départ dans de bonnes conditions. Mais que ce soit à Ypres, à Landen ou en Irlande, il fallait chaque fois imaginer un montage financier compliqué. Alors, que serait-ce pour une campagne mondiale complète ? » Les places sont comptées et Loix fait désormais partie de ce qu’il faut bien appeler l’ancienne génération…

Son engagement au Dakar peut donc être envisagé comme le début de la reconversion. L’horizon est plus dégagé en rallye raid où, à côté des marques déjà présentes officiellement ou par le biais de structures semi-privées (Mitsubishi, VW, Nissan, Isuzu, BMW, Ford), d’autres pourraient bientôt débarquer (Mercedes, Renault, Kia). Il est temps de se positionner sur le marché…

ERIC FAURE

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