Recherche INVESTISSEUR

Le mutisme des dirigeants est, en soi, un signe : la situation financière des Hurlus est bel et bien préoccupante.

Alors que Mouscron s’est quelque peu rassuré sur le plan sportif, l’inquiétude ressurgit sur le plan financier. Le club rechercherait, d’urgence, de nouveaux investisseurs. Selon certaines sources, le problème résulterait d’une décision de l’IEG (Intercommunale d’Etude et de Gestion) de ne plus financer le club. Jadis, l’IEG avait octroyé des prêts. Ces prêts û cela a été confirmé par les deux parties û ont été remboursés. Mais il n’est plus question d’insuffler, à nouveau, de l’argent frais dans le club qui en aurait pourtant bien besoin.

Au sujet de la situation financière du matricule 224, la direction se veut discrète. Ceux qui sont au courant ont reçu l’instruction de ne rien dire. Ce mutisme est, en soi, un signe : celui que l’état des finances est bel et bien préoccupant.

Lorsqu’on pose certaines questions précises, on n’obtient que des réponses bateau. Du style :  » Notre situation financière n’est pas plus préoccupante que celle d’autres clubs « . Mais on sait que la majorité des clubs belges ne se portent pas bien.

Ou encore :  » Nous ne sommes pas plus mal en point que l’an passé à la même époque « . Là aussi, c’est inquiétant. Car, si l’on a procédé à un dégraissage massif du noyau durant l’été, c’était justement pour assainir une situation financière qui se révélait alarmante. Or, si l’on en est toujours au même point, à quoi ont servi les ventes de joueurs ? Précisément à rembourser les prêts qui avaient été consentis par l’IEG.

Piterman, une piste plausible ?

L’argent que l’Excel ne recevra plus de l’IEG, il devra donc le trouver ailleurs. Et c’est là que le besoin de nouveaux investisseurs se fait sentir. A ce sujet, les dirigeants se montrent également évasifs :  » Personne ne crache sur de l’argent frais. A Mouscron, comme ailleurs, si un entrepreneur souhaite investir, il est le bienvenu « . Cela va de soi, c’est une lapalissade.

Mais, en creusant un peu plus profondément, on s’entend confirmer que le club est bel et bien à la recherche du généreux mécène providentiel. La piste d’un investisseur étranger a été citée. En fait, cette piste mènerait à DimitriPiterman, un homme d’affaires américain d’origine ukrainienne (voir encadré) qui était le président de Palamos (un club espagnol de D4) à l’époque où l’Excel effectua son stage hivernal dans ce coin de la Costa Brava, en janvier 2000. Encore une fois, on se refuse à confirmer l’information en haut lieu, mais la piste est parfaitement plausible. Depuis ce premier contact en Espagne, Jean-Pierre Detremmerie a entretenu d’excellentes relations avec Piterman, un homme fortuné et passionné de foot. Le problème, c’est que lorsqu’il investit dans un club, il veut en prendre le pouvoir. Après Palamos, il était devenu l’homme fort de Santander, un club de D1 où joua ErwinLemmens, et il avait directement viré l’entraîneur en place. Un peu plus tard, lui-même a plié bagage. Aujourd’hui, Piterman préside Alavés, un club basque de Vitoria, aujourd’hui en D2, par lequel transita autrefois RonnyGaspercic.

On comprend que Detremmerie ne veuille pas que son Excel perde son âme. Donc, si la piste menant à Piterman ne peut pas être activée, il faut en trouver d’autres. Et c’est là que l’affaire se corse. Car les candidats û que ce soit à l’étranger ou en Belgique û ne se bousculent pas. On continue donc à chercher… et il semble qu’il y ait urgence.

Il faudra faire des concessions

RolandLouf, le manager, a été engagé le 1er avril dans le but û entre autres û d’assainir les finances. Lui aussi refuse d’apporter trop de précisions. Il confirme simplement ceci :  » J’effectue, effectivement, le même travail qu’à La Louvière en son temps. Si ce n’est qu’à Mouscron, son ampleur est beaucoup plus vaste, puisque le budget est trois fois plus important. Au Tivoli, il m’avait fallu trois ans pour accomplir le travail. Je suis à Mouscron depuis huit mois. J’ai vendu MboMpenza, LuigiPieroni, SteveDugardein et StephenLaybutt pendant l’été, et j’ai réduit la masse salariale de 1,5 million d’euros. Je ne peux pas faire plus « .

Le travail n’est donc pas terminé. A La Louvière, Roland Louf s’était progressivement défait de tous les gros contrats. A Mouscron, 11 joueurs arrivent en fin de bail en juin 2005 : FranckyVandendriessche, SamirBeloufa, OlivierBesengez, JeanPhilippeCharlet, GeoffreyClaeys, AlexandreTeklak, KoenDeVleeschauwer, TonciMartic, AbdoulayeSoumare, MichaëlDescamps et KevinPecqueux, prêté à Courtrai. Beaucoup de ces joueurs avaient signé leur contrat à l’époque d’ HugoBroos, durant la période de vaches grasses. Ceux-là ont du souci à se faire.  » On fera d’abord une évaluation sportive « , précise Louf.  » Les joueurs qui auront obtenu une cote satisfaisante se verront sans doute proposer une prolongation. Mais à nos conditions. Ils devront faire des concessions « .

D’autres dossiers sont actuellement en suspens. PhilippeSaintJean affirme que, de son côté, il est prêt et n’attend qu’une concrétisation du travail de détection effectué. Si cette concrétisation traîne, ce n’est pas uniquement parce que Louf est convalescent. Le manager se remet progressivement d’une opération à l’épaule subie il y a trois semaines, mais il n’est pas handicapé au point d’être dans l’incapacité de signer un document. Le vrai problème, c’est qu’il faut d’abord s’assurer qu’on aura les moyens de sa politique avant de s’engager plus à fond.

Daniel Devos

 » J’ai réduit la masse salariale de 1,5 million d’euros. JE NE PEUX PAS FAIRE PLUS  » (Louf)

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