Rebondir avec qui?

3 points sur 27 et la lanterne rouge avant de clôturer le premier tour à Anderlecht : les Dragons cherchent de bons vétérinaires.

Déjà envie de vous tirer une balle ? Alors, ne vous plongez surtout pas dans les chiffres de Mons : 10 points sur 48, une série de 3 sur 27. Seulement 2 victoires en 16 matches. Et 16 malheureux buts marqués. Plus le moindre succès depuis le 22 septembre. 5 défaites d’affilée après avoir tenu le Standard en échec. Et on ne s’attardera même pas sur l’assistance au match de la mort joué samedi dernier contre Saint-Trond : 2.750 courageux.

Mons est très malade, comme il y a un an. La saison dernière, il y a eu un deuxième tour canon et une neuvième place en fin de championnat. Avec qui le club va-t-il tenter de refaire le même coup ?

Il est déjà parti

Un premier départ a déjà eu lieu. Jen-Paul Colonval a quitté son poste de directeur technique. L’homme n’était plus bien dans ses baskets à Mons. On l’avait relégué dans un bureau à l’extérieur du stade : tout un symbole. Il n’était pas sur la même longueur d’onde que José Riga, Alain Lommers et Geo Vanpyperzeele. Entre d’un côté Colonval, de l’autre les cellules sportive et administrative, les contacts étaient presque inexistants. Il avait par exemple forcé deux transferts que l’entraîneur ne souhaitait pas : Roméo Seka et Christian Landu-Tubi. Colonval, qui avait un contrat à mi-temps, n’avait qu’un défenseur au top du club : le président Dominique Leone. Le transfert de Cédric Roussel, voulu par le président mais non souhaité par le coach, illustre aussi le manque d’unité de pensée dans le recrutement. Vanpyperzeele est désormais le directeur technique ad intérim. Pour combien de temps ? Rien ne dit qu’un nouveau DT sera nommé car la direction n’est pas persuadée qu’il faut pourvoir ce poste.

Ils sont déjà arrivés

Frédéric Herpoel a déjà joué deux matches alors qu’il ne devait pas débuter avant janvier. Le problème de gardiens était tellement grave qu’on l’a plongé dans le bain alors qu’il n’était pas en condition. Mais il a déjà prouvé qu’il était un bon renfort. Il porte d’ores et déjà le brassard de capitaine et a sorti le seul ballon très chaud dans le match contre Saint-Trond.

Alessandro Pistone aurait dû jouer samedi dernier mais une petite blessure l’en a empêché. Ses grands débuts devraient avoir lieu ce week-end à Anderlecht. On attend de lui qu’il résolve le problème du back gauche, où Danijel Krivic n’a jamais impressionné. Mais il y a une grosse inconnue : l’Italien n’a disputé que 3 matches officiels (avec Everton) depuis l’été 2005.

Antti Okkonen pourra jouer à partir de janvier. Ce médian défensif arrive de D1 suédoise (Landskrona) et compte 13 sélections en équipe nationale finlandaise. Mons devait transférer un récupérateur car Benjamin Nicaise est out pour un bon bout de temps encore et Hocine Ragued participera à la CAN avec la Tunisie.

Ils peuvent/veulent/doivent partir

Cédric Roussel est bien décidé à partir dès janvier. Le club est prêt à collaborer. La Scandinavie reste une piste mais c’est en D2 anglaise et en Ecosse qu’il y a des touches concrètes.

Roméo Seka ne fait plus partie des plans du club mais, après avoir été opéré deux fois depuis l’été, il est actuellement invendable.

Wansi Daniel, Mohammed Aliyu Datti et Charly Konstantinidis ont appris officiellement qu’ils pouvaient/devaient aller voir ailleurs. Le départ annoncé de Konstantinidis signifie que Cédric Berthelin restera, comme numéro 2 derrière Herpoel. Si une offre arrive pour Landu-Tubi, il pourra lui aussi s’en aller.

Le cas de Michaël Wiggers est différent. L’Union Belge vient de le condamner à un an de suspension pour dopage mais il va en appel. Le club attendra le verdict de l’appel pour prendre une décision. Si la sanction est confirmée, le contrat de Wiggers sera rompu. Jusqu’ici, la direction a tenu à rester très prudente pour ne pas s’attirer de problèmes juridiques. Virer Wiggers trop tôt aurait pu se retourner contre le club. Les dirigeants ne comprennent toujours pas ce qui s’est passé. Le joueur s’est-il dopé volontairement ? Le médecin de Mons a-t-il vraiment confondu deux ampoules de produits ? Lui aussi a été écarté mais c’était plus facile dans son cas vu qu’il n’était pas sous contrat : il y avait simplement une convention de collaboration entre le club et lui.

Ils pourraient arriver

On reparle de Mohamed Dahmane à Mons. Hugo Broos a définitivement tranché son cas : il ne le considère pas comme un attaquant mais comme un médian, et ses chances de figurer régulièrement dans l’équipe de Genk sont plus que réduites. Le départ de Dahmane n’a jamais été comblé à Mons et lui-même n’exclut pas d’y revenir très vite. Reste à voir si les deux clubs pourront trouver un arrangement financier. S’il ne revient pas, il y a toujours la possible solution Mohamed Amroune, arrivé à Mons lors de l’été mais directement blessé pour une longue période. Il est aujourd’hui guéri et a le profil de Dahmane. Mais dès son arrivée, le staff avait remarqué qu’il n’était pas encore prêt pour ce rôle.

Jonathan Walasiak est cité à Mons lors de chaque campagne des transferts. Encore aujourd’hui. Son retour au Standard est un flop. Walasiak, Montois pur jus, est le chouchou de Vanpyperzeele. Mais il joue à un poste où il existe déjà trois bonnes solutions : Wilfried Dalmat est indéboulonnable à droite de l’entrejeu, FadelBrahami et Alessandro Cordaro peuvent toujours l’y remplacer.

Il est plus probable que le club achètera un nouveau back droit. Du moins si la suspension de Wiggers est confirmée, car il n’y aurait alors plus que Frédéric Jay pour occuper cette place.

Malgré l’arrivée d’Okkonen, il n’est pas non plus exclu que Mons recrute un nouveau médian récupérateur. Le profil souhaité est celui d’un joueur capable de jouer à cette place ainsi qu’en défense centrale. Et Mons pourrait également acquérir un nouvel attaquant s’il y avait des départs massifs dans ce compartiment (Aliyu Datti, Wansi, Roussel, Landu-Tubi).

Quel avenir pour le coach ?

Pour beaucoup, le match contre Saint-Trond était un quitte ou double pour José Riga. Vu le nul, on n’en sait pas plus sur son futur. Il est clairement menacé mais deux éléments plaident en faveur de son maintien à la tête de l’équipe : il a resigné jusqu’en 2010 à un moment où l’équipe semblait reprendre du poil de la bête (début octobre) et le noyau dont il dispose actuellement est certainement un des plus limités de D1 en profondeur. La preuve par la composition du banc, samedi dernier. Après Roussel, le désert : Antonio Marsala, Johan Cavalli, LuigiVolpe, Landu-Tubi, Anthony Volpe, Anthony Cavallo. On ne les jugera pas parce qu’on ne les connaît pas. Et on ne les connaît pas parce qu’ils n’ont jamais joué en D1. C’est bien là le problème.

par pierre danvoye – photo: reporters

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