Real-Gijon : géant contre nain

On a vu Real Madrid – Sporting Gijon, le champion en titre contre le promu et lanterne rouge avec zéro point au compteur. Les visiteurs viennent de prendre 1-6 du FC Barcelone quatre jours plus tôt, mais cette déroute n’a pas entamé l’enthousiasme des supporters asturiens qui, plus de trois heures avant le coup d’envoi fixé à…22 heures (ce qui est habituel en Espagne), ont déjà pris d’assaut les bars entourant le stade Santiago Bernabeu. Pour eux, ce retour en D1 est une fête et ils se font un plaisir de reconquérir ces stades mythiques dont ils avaient été éloignés pendant dix ans. L’un d’eux, nostalgique, porte encore un maillot au nom de Quini, star de la grande époque.

20 h 15. La police fait évacuer toute la rue devant l’entrée principale pour l’arrivée du bus des joueurs et sans doute de quelques VIP. Ce bouclage durera plus d’une demi-heure.

21 h 30. A l’entrée des joueurs sur le terrain, ceux de Gijon sont davantage acclamés que les Madrilènes. Le stade est encore quasiment vide, mais même de cette manière, il est majestueux.

A 22 h 00, lorsque le coup d’envoi est donné, il est garni de 80.000 spectateurs. Mais l’ambiance est feutrée. Les spectateurs viennent comme au théâtre, pour voir un spectacle. Les chants émanent seulement d’un groupe de supporters derrière le but de gauche et du coin supérieur droit, où se sont massés tous les Asturiens. Le public ne réagira qu’à la suite d’une action d’éclat. C’est le cas à la 23e minute, lorsqu’une longue passe en profondeur de Mahamadou Diarra trouve la tête de Raúl, qui prolonge vers RafaelvanderVaart. Le Néerlandais trompe le pauvre gardien visiteur SergioSanchez d’une reprise de volée du pied gauche.  » Gooooool del Real Madrid « , annonce le speaker du stade.  » El primero de la noche  » (le premier de la soirée), comme s’il avait un pressentiment. En effet, six autres buts allaient suivre, seul KikeMateo parvenant à sauver l’honneur pour les Asturiens.

Raúl est titulaire, mais ce statut est trompeur : el gran capitán, déjà évincé de la selección depuis plus d’un an, ne jouit plus d’un statut privilégié dans son club non plus. BerndSchuster a simplement choisi de faire tourner son effectif face à une opposition qu’il sait faiblarde.

Après 63 minutes, le marquoir affiche déjà 7-1. Le match est joué depuis longtemps et il se termine dans l’indifférence. Le stade Santiago Bernabeu se vide progressivement. A un quart d’heure de la fin, il est déjà à moitié désert. Les supporters asturiens, eux, continuent à chanter :  » Sporting, Sporting, Sporting.  »

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