Malgré son âge christique, il porte la bonne parole dans la Ruhr : son intelligence et ses deux pieds toujours en état de marquer continuent à faire des miracles.

Raul, l’ex-légende du Real Madrid, présente des statistiques extraordinaires de buteur. Il a détrôné, contre Valence, Filippo Inzaghi comme meilleur artificier des Coupes d’Europe : 71 contre 70. Sans être un vrai tueur dans les 16 mètres, il se comporte comme un authentique renard des surfaces. Devant le but, il fait preuve d’un feeling, d’un sens de l’anticipation et d’un sang-froid exceptionnels. Et comme ses qualités techniques font le reste, il a atteint le fabuleux total de 400 buts au top niveau.

L’ancien capitaine des Merengues fait partie des grands techniciens du monde. Il sait tout faire avec un ballon. Son toucher et sa conduite de balle sont tels qu’il se promène avec énormément de facilité, tête levée, au sein des défenses adverses. Ses contrôles et ses amorties sont réalisés sous le sceau de la toute grande classe, le tout agrémenté d’une élégance hors du commun.

La frappe de balle fait également partie de ses grandes qualités. Il enroule les coups francs de façon magistrale et ses tirs sont appuyés mais aussi d’une précision chirurgicale. Que dire de ses reprises de volée ? Du plat du pied, il cadre quasiment tous ses envois et, de plus, il parvient souvent à placer le ballon dans un trou de souris. Et ce qui ne gâte rien, pour un gaucher, son pied droit n’est pas en reste.

L’Espagnol est certainement un des joueurs au monde possédant une des meilleures lectures de jeu. Il est tout simplement exceptionnel dans sa façon de gérer la situation : que ce soit au point de vue du sens du démarquage, de la manière de servir ses partenaires ou du comportement de l’adversaire et principalement du gardien quand il se retrouve dans un face à face. Cette capacité d’analyse fait qu’il choisit généralement la bonne option.

A 33 ans, Il fait preuve d’une maturité phénoménale. Celle-ci l’aide à affronter les moments de basse conjoncture qui font partie, à son âge, de la logique d’une carrière. Son expérience de près de 900 matches officiels que ce soit en club ou en sélection lui permet de compenser le déclin physique qui s’amorce. Cela fait de lui un des joueurs les plus capés de la planète football parmi ceux toujours en activité.

L’attaquant de Schalke peut être répertorié dans la catégorie des dribbleurs. Dans ses slaloms, le ballon lui colle aux pieds et il fait preuve de beaucoup d’audace quand il provoque son adversaire en 1 contre 1. La présence en couverture d’un deuxième opposant ne lui fait pas peur et l’attaquer trop franchement dans les 16 mètres présente le risque de se voir sanctionner d’un penalty.

Son rôle, de tout temps, est d’évoluer de manière libre sur le front de l’attaque. Cette faculté à se montrer performant aussi bien à gauche, à droite ou dans une position centrale, fait de lui un joueur totalement imprévisible. Il est surtout très fort quand il peut rentrer balle au pied en venant du flanc droit. Il parvient alors à se mettre très rapidement en position de frappe sur son meilleur pied.

Quitter le Real, le seul club fréquenté pendant sa carrière, et parvenir à rebondir dans un championnat complètement différent, cela démontre soncaractère et son professionnalisme. Bien qu’il fasse partie des joueurs les plus doués de sa génération, il faut une solide remise en question pour rester au top pendant plus de 15 ans. Chapeau !

Né en 1977, il ne peut bien évidemment plus être considéré comme un espoir du football. Il est plutôt sur la pente descendante et son départ du Real en est la preuve indéniable. Ses prestations sont en dents de scie. Depuis qu’il est en Allemagne, il tente de remplacer cette faiblesse par sa grande intelligence de jeu.

Physiquement, on peut clairement affirmer qu’il est sur le déclin. Il n’était déjà pas un monstre dans les longues courses mais, il commence aussi à régresser au niveau de l’explosivité. Ces lacunes sont compensées par un placement et une anticipation affinés avec l’expérience.

Il n’a jamais et ne sera jamais une bête dans les duels d’homme à homme. C’est quelqu’un qui, depuis toujours, rechigne à se livrer pleinement face aux défenseurs les plus agressifs. Les charges épaule contre épaule ne font pas partie de ses spécialités et ses 70 kilos représentent effectivement un déficit dans les combats virils. Il s’en sort grâce à sa virtuosité technique.

Le Madrilène ne possède pas un jeu de tête exceptionnel. Sa taille (1m80) l’empêche de rivaliser avec les monstres du trafic aérien. Quand il doit couper une trajectoire ou ajuster un heading au deuxième poteau, il s’appuie sur une bonne détente et sur un coup de tête assez précis. Quand il doit émerger d’une grappe de joueurs, cela devient beaucoup plus compliqué pour lui.

Le travail défensif n’a jamais été sa tasse de thé. Autant il est capable de réaliser un très bon pressing tant il sent le moment où il faut l’effectuer, autant ses retours défensifs sur 30-40 mètres sont quasiment inexistants. Cette constatation se vérifie encore plus à Schalke où l’âge et la moindre concurrence sont des éléments incitant à moins travailler en perte de balle.

Son volume de jeu n’a jamais été exceptionnel. Depuis qu’il évolue en Allemagne, il se  » repose  » encore plus sur le travail de ses coéquipiers. Il a tendance à se déplacer vers la zone où se trouve le ballon. Il le fait en utilisant son intelligence plutôt qu’en se lançant dans de longues courses. Il a passé l’âge de se dépenser de manière intensive mais il est souvent bien placé, ce qui compense son manque d’activité générale.

Le coaching par la voix ne fait pas partie de sa personnalité. Si c’est quelqu’un qui peut être un leader par sa manière d’évoluer, il va rarement haranguer ses troupes dans les périodes de moindre conjoncture. Evidemment, sa carrière et son palmarès font qu’il est profondément respecté par ses coéquipiers.

NÉ EN 1963, ÉTIENNE DELANGRE JOUA COMME DÉFENSEUR AU STANDARD DE 1981 À 1992 (267M EN D1 ET 6B, CHAMPION EN 82 ET 83). EX-CHARGÉ DE COURS À L’ÉCOLE DU HEYSEL, IL COACHA DE LA P1 À LA D1 (CHARLEROI).

PAR ÉTIENNE DELANGRE

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