De 0-2 à 3-2 en une demi-heure. Leur défaite à Patras remet les Diables les pieds sur terre. Sans organisation, sans esprit d’équipe ni concentration, ça ne va pas.

Van Buyten, nonchalant en défense, a commis la faute fatale sur Vryzas, un remplaçant qui allait encore inscrire deux buts, dont un de la tête à un moment où la défense aérienne belge ne manquait pas de grands gabarits, avec Van Buyten, Van Meir, Peeters et Van Kerckhoven.

De Vlieger: « Dans un moment pareil, l’attaquant a l’avantage. Ça prouve que nous devons être prudents sur les coups francs ».

Le gardien ne veut pas dire que, dans la dernière demi-heure, l’équipe sans les leaders ( Wilmots et Verheyen) a été balayée: « Ce serait exagéré mais nous avons revécu une situation connue. Quand nous ne parvenons plus à alimenter l’attaque et que nous devons nous concentrer sur la seule défense, nous avons des problèmes. Ce fut le cas à Zagreb et à Patras. Nous devons aussi évoluer constamment en équipe, quelle que soit l’identité des joueurs alignés. Nous avons failli sur ce plan. Nous devons assimiler ces deux leçons ».

Le portier belge vit des semaines décisives. Il va bientôt disputer son premier grand tournoi et a signifié qu’il était libre. Agé de 30 ans, il souhaite quitter son club, bien qu’il y soit encore deux ans sous contrat: « C’est le moment idéal si un club me fait une offre plus intéressante que Willem II. Le club sait qu’avec le Mondial, il a la possibilité de gagner de l’argent grâce à mon transfert. Evidemment, un joueur n’est pas maître de son sort. Un tournoi réussi m’aiderait. Enfin, est-ce que tout doit dépendre de ces trois, quatre ou cinq matches? Je pense que les gens me connaissent, grâce aux 15 rencontres disputées: qualifications et matches amicaux compris ».

De Vlieger est plus ambitieux que son club actuel: « Il a atteint son plafond. Il veut terminer chaque année entre la quatrième et la huitième place. C’est réaliste. Malheureusement, nous sommes huitièmes depuis deux ans. En soi, l’objectif est atteint. Personnellement, je peux difficilement m’en contenter. Je continue à assimiler des trucs, à progresser. J’en veux davantage. Je désire remporter des prix ou, au moins, tenter de les obtenir. Je souhaite que l’enjeu dépasse le cadre d’une simple victoire.

Nous avons bien entamé la saison mais nous avons accumulé des nuls alors que nous aurions dû gagner. Nous avons encaissé un but dans les arrêts de jeu à quatre reprises, concédant un nul. Ça fait une différence de huit unités. Nous obtenons trop peu de points en déplacement. A un moment donné, en battant Utrecht, nous avons même évité la zone rouge ».

Hans Westerhof et son adjoint, Adri Van Tiggelen, partent. Sont-ils responsables de la situation? « Leur contrat prenait fin et les deux parties avaient des sentiments mitigés quant aux objectifs du club. Mais de là à dire qu’ils sont coupables… Tout le monde a sa part de responsabilités ».

Changer d’air

Zotebier, le gardien de Vitesse, a succédé à Dudek à Feyenoord qui, lui, est parti à Liverpool. Ce fut un coup dur pour De Vlieger… « C’est vrai, j’espérais aller à Rotterdam. Je savais que j’avais une chance et ce transfert eût constitué un fameux pas en avant ».

Pour l’instant, il n’entend que des rumeurs. Le Standard le convoiterait. Il réside toujours en Belgique, il entend donc ce qu’on raconte et Eric Van Meir n’a certainement pas manqué de le tenir au courant, en équipe nationale: « Cette idée me séduit-elle? Je ne sais pas. Après, vous allez me demander ce que je pense de Bruges? Ça ne mène à rien. Je verrai bien quand il y aura des discussions. Je n’ai pas davantage envie de spéculer sur le championnat qui me plairait le mieux… J’ai conservé une offre de contrat de Bruges que je n’ai qu’à signer et je suis sous contrat pour cinq ans, mais pas à ces conditions-là! Les formations belges n’aiment pas dépenser de l’argent pour un gardien. Willem II va aussi se rendre compte qu’il doit être raisonnable. Le montant du transfert dépend de lui. Il n’y a pas de prix fixe. Willem II a déboursé 25 millions de francs pour m’enrôler. C’est la somme qu’Anderlecht avait finalement couché sur papier. Cette fois-là, le Club Brugeois s’était déjà présenté. Jusque-là, nous avions convenu verbalement d’une somme mais quand Bruges s’est manifesté, Anderlecht a brusquement demandé 40 millions. J’ai été surpris que le Club refuse le transfert pour ce montant. Indépendamment du fait qu’Anderlecht n’a pas fait preuve de correction en augmenant la somme d’un coup, je signais quand même pour cinq ans et tous les problèmes étaient réglés… On peut vraiment se poser des questions ».

Il est contre un retour à Anderlecht: « Six gardiens, c’est suffisant, non? ». Il est également cité à Genk: « Je pense que j’ai forcé ce respect grâce à mes prestations en équipe nationale ».

Bel apprentissage

Il a beaucoup appris ces deux dernières années: « En évaluant notre situation avant le début des éliminatoires, on pouvait se douter que ce ne serait pas facile. Les événements l’ont démontré. Je suis heureux d’avoir apporté ma pierre à l’édifice. Ce qui m’a fait le plus de plaisir, c’est d’être considéré comme le Diable Rouge le plus régulier. J’ai toujours réussi à obtenir une certaine constance dans mes prestations avec mon club mais en équipe nationale, le niveau est tout autre. Jusqu’à l’EURO 2000, je n’avais disputé que des matches amicaux, à part quelques entrées au jeu. C’était quand même différent. Ensuite, l’enjeu est devenu important, avec Belgique-Croatie immédiatement après le Championnat d’Europe des Nations, à Bruxelles ».

La Belgique a conservé le nul, grâce à une intervention décisive de De Vlieger dans les arrêts de jeu: « Etre couvert d’éloges fait plaisir. Toutefois, il ne faut pas s’arrêter à ce sauvetage: il ne m’a pas permis à lui seul d’être régulier durant les neuf autres rencontres. Disons que ce fut un excellent début. Ce soir-là, j’ai eu peu de travail et, quand j’ai été sollicité, j’ai réussi à conserver le nul. Ce qui m’a aidé, ce sont les arrêts que j’ai effectués ensuite, grâce à eux j’ai pu travailler avec une plus grande sérénité ».

Ronny Gaspercic couvait lui aussi l’ambition de devenir titulaire.

De Vlieger: « Je me suis tu, sciemment, mais je nourrissais la même ambition. Seulement, j’estimais qu’on devait nous juger sur le terrain. Six ou sept mois plus tard, j’ai constaté que quand on se livrait au jeu des pronostics sur l’équipe, mon nom revenait en premier. Maintenant, il n’est même plus assorti de point d’interrogation ».

Peter T’Kint, , ,

« Je n’ai pas envie de spéculer sur un transfert »

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