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Erigé dans le quartier de Solna, un proche faubourg de Stockholm, l’antre de l’équipe nationale et de sa Fédération peut se targuer d’être le premier stade au monde à avoir accueilli deux finales de Coupe du Monde. En 1958, un jeune prodige nommé Pelé s’y était révélé et avait éclaboussé de sa classe l’apothéose du tournoi, inscrivant au passage trois des cinq buts cariocas (Suède-Brésil 2-5). Et en 1995, c’est la version féminine de la compétition planétaire qui trouva son épilogue dans la capitale suédoise (Norvège-Allemagne 2-0). Le Rasunda pourrait nous raconter encore bien d’autres événements historiques vécus en son sein. S’il fut officiellement inauguré par le roi Gustaf V en 1937, on y jouait déjà au football dès 1910 (2.000 places et une seule tribune en bois). On y a disputé quatre rencontres de l’EURO 92 (dont une demi-finale), la finale de la Coupe de l’UEFA en 1998 (Chelsea-VFB Stuttgart 1-0), un Championnat du Monde de boxe en 1964 ( Floyd Patterson vs Eddie Machen), des concerts parmi lesquels ceux d’ AC/DC, des Rolling Stones, de Simon & Garfunkel et Rod Stewart… Il détient aussi le record d’assistance pour un match féminin (20.302 spectateurs en 2002 pour Suède-Suisse).

Les photographies décorant le petit hall d’accueil de la SVFF rappellent aussi quelques figures légendaires du cru : Orvar Bergmark, Ralf Edström, Ronnie Hellström, TomasRavelli, Roland Sandberg, Jonaz Thern

Cette enceinte, séduisante et particulière, présente quelques influences architecturales assez diverses. Comme les spots, posés sur les deux toitures des édifices latéraux et alignés au sommet des structures métalliques, ce qui leur donne un petit relent de certains stades des pays de l’Est. Ou les deux tribunes identiques à trois niveaux situées derrière chaque but, inspirées très clairement de l’architecture des anciens stands britanniques, avec une partie basse non couverte surmontée de deux étages construits dans le même alignement vertical. Une belle réussite dont la verticalité apporte un agréable sentiment de proximité favorable aux ambiances chaleureuses. Même impression d’intimité du côté des vestiaires et des couloirs avoisinants, souvent si froids et impersonnels ailleurs, avec leurs murs de teinte chaude et une décoration variée, parmi laquelle d’immenses cadres renfermant une impressionnante collection de fanions. Le choix des couleurs des sièges décorant l’ensemble du site est, par contre, un peu plus douteux : du bleu, du gris, du rouge et du rose, le tout disposé soit en carré, soit mélangé dans un imbroglio sans logique apparente. Un bémol ne parvenant toutefois pas à atténuer le charme de cette petite merveille scandinave.

rudi katusic

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