© belgaimage

Rami Gershon

Gand

MES TRUCS TOURISTIQUES

 » Quand je flotte sur la Mer morte, je peux facilement m’endormir et faire une sieste d’une heure. C’est l’endroit idéal pour retrouver sa sérénité. Il est impossible de s’y noyer. L’eau est tellement salée qu’elle empêche toute forme de vie, d’où son nom. Si vous y allez, emmenez un coussin pour votre cou : ça accroît le confort sur l’eau.

Mon amie et moi nous rendons souvent là-bas ainsi qu’à Eilat, car il y fait un rien plus chaud que dans le reste du pays. Eilat, c’est l’Ibiza d’Israël. Les jeunes s’y rendent pour faire la fête. Moi, ce que j’y apprécie surtout, c’est la qualité des hôtels.

Quand il fait bon partout dans le pays, je préfère me détendre à Rishon LeZion, ma ville natale, sur Palmachim, une plage où la nature n’a pas perdu ses droits. Rishon est la quatrième ville d’Israël. Elle est surtout connue pour sa viticulture, qui existe depuis les années 1880.

MA FOI

Dès mon tout premier jour en Belgique, j’ai reçu sur Facebook un message d’un Juif d’Anvers que je ne connaissais pas. Il m’a souhaité la bienvenue, ajoutant que je n’avais qu’à l’appeler si j’avais besoin de quelque chose. Quand des Juifs apprennent que quelqu’un est seul, ils essaient d’obtenir son numéro pour le contacter. C’est agréable d’être entouré d’une telle embracing community, surtout quand on se retrouve seul dans un pays lointain alors que la famille se réunit, au pays.

Pendant mes huit ans en Belgique, j’ai été invité chaque vendredi soir à manger chez une famille juive. C’est typique. Ici, je suis parfois accueilli par des Juifs orthodoxes. Ce sont les hommes qui portent une kippa. Moi, je suis issu d’une famille séculière. Les Juifs orthodoxes font le maximum en matière de religion alors que moi, j’en fais le moins possible. Je ne savais pas trop que penser de ces orthodoxes avant d’arriver en Belgique. Je n’excluais pas qu’il s’agisse d’extrémistes qui ne m’accepteraient sans doute pas.

Maintenant que j’en connais, je sais que ce sont aussi des gens comme les autres. C’est une des raisons pour lesquelles je suis heureux d’être venu en Belgique. Aucun de ces orthodoxes n’a jamais tenté de me convaincre d’être plus pratiquant. Ils pensent que chaque Juif est le même, en son âme, et ils sont conscients qu’ils n’ont pas à juger les autres.

Comme je viens d’un milieu séculier, je n’ai pas de problème à jouer le vendredi, même si ça me prive d’un repas avec d’autres Juifs. Le football occupe la première place dans ma vie. Tout le monde le sait : mon amie, ma famille et mon dieu. Je ne place la religion au-dessus du football qu’un jour par an : le Yom Kippour. L’année du titre, il y a eu un match ce jour-là et je n’y ai pas participé. Ce jour-là, nous expions nos péchés. Pour montrer notre sincérité à dieu, nous infligeons des souffrances à notre corps et à notre âme. Nous ne mangeons ni ne buvons pendant 25 heures. Nous n’utilisons pas d’appareils électriques. Nous ne téléphonons donc pas, pas plus que nous ne nous promenons. Tout ce que nous faisons ce jour-là, c’est dormir, aller à la synagogue ou parler. Ensuite, c’est comme si nous entamions un nouveau livre.

NOTRE CONFLIT

Tout ce que je souhaite dire au sujet du conflit israélo-palestinien, c’est qu’il y a deux peuples et qu’ils doivent trouver un moyen de cohabiter. Une des belles leçons que j’ai apprises en Belgique, c’est que des gens de religions différentes vivent en paix les uns avec les autres. Ça insuffle de l’espoir pour mon pays. En Israël, j’avais peu de contacts avec les musulmans et les Arabes. C’est le cas de beaucoup de gens là-bas. La plupart des personnes vivent au sein de leur communauté. Au Celtic Glasgow, j’ai eu un coéquipier israélien de souche arabe. Il est devenu un frère pour moi. Ici, en Belgique, Karim Belhocine, un musulman, est devenu un de mes meilleurs amis. Toutes ces expériences m’ont fait comprendre qu’in fine, tout le monde est égal. Si j’obtenais un poste important au gouvernement ou dans l’enseignement en Israël, j’organiserais beaucoup de rencontres entre les différents groupes qui peuplent notre pays.  »

KRISTOF DE RYCK

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire