RAMER SANS PIVOTS

Commençons par une conclusion très dure : sauf véritables renforts, la tâche de Stijn Vreven s’annonce impossible. Au train où vont les choses, Waasland-Beveren sera un oiseau pour le chat. Un avantage : il peut exploiter cette analyse en l’accrochant au vestiaire pour motiver ses joueurs.

La façon dont le club parviendra à rester en dehors de la zone rouge dépend avant tout de sa motivation. Le bilan des dernières années est négatif : depuis sa création en en 2010, Waasland est un cimetière pour entraîneurs. Dirk Geeraerd, Glen De Boeck, Bob Peeters, Ronny Van Geneugden, Guido Brepoels, tous se sont cassé les dents sur la gestion confuse des transferts par la direction. Après une nouvelle saison au terme de laquelle le club a assuré son maintien in extremis, le CEO Dirk Poppe a démissionné. La direction sportive est désormais aux mains de Filip De Wilde (ex-Beveren et Anderlecht), entre autres.

 » Un éternel recommencement « , titrions-nous il y a un an. Rien de neuf de ce point de vue, même si la composition du noyau semble un peu mieux étudiée, en fonction du système que veut développer Stijn Vreven, qui effectue ses débuts d’entraîneur au plus haut niveau. Un bloc médian solide et le contre, grâce à des ailiers rapides.

DÉFENSE

La saison passée, Waasland-Beveren possédait en Coosemans et en Steppe deux joueurs qui prenaient des points. Maintenant, il doit compter sur Henkinet, relativement inexpérimenté, que Vreven a connu à Dessel Sport, en D2, en espérant qu’il poursuive sa progression.

Vreven opte pour un quatuor en ligne. L’international luxembourgeois Jans est une certitude à droite. Il possède assez de volume pour atteindre l’autre camp. A gauche, l’international suédois Demir (six caps) débutera sans doute la saison, même s’il vient d’arriver. Leemans, un produit de l’école d’Anderlecht, est une doublure.

Dans l’axe, Sousa semble être un renfort mais on n’ose en dire autant de Buatu. Un solide gaillard, formé au Standard mais trop robuste pour relancer le jeu. C’est d’ailleurs le cas de toute la défense, qui cherche trop souvent le long ballon quand elle est sous pression. Vreven veut d’ailleurs qu’on transfère un défenseur central doté de qualités footballistiques.

ENTREJEU

Deux Français sont associés au coeur de la deuxième ligne. Coulibaly est un métronome paisible, Moulin une fourmi laborieuse. Coulibaly, qui a gagné ses galons en Ligue 2, s’est rapidement avéré important pour l’équipe. Il peut être remplacé par Maric, le vieux serviteur, ou Destorme, mais ils sont plutôt destinés au milieu offensif.

Vreven a l’embarras du choix sur les flancs. C’est d’ailleurs de là qu’il attend des accents offensifs. Avec Myny, Langil, Ibou et, dans une moindre mesure, Wilmet, l’équipe recèle vitesse et créativité sur les ailes. Jellal, Luyckx et DeBelder sont réserves et ont des raisons de craindre pour leurs minutes de jeu.

ATTAQUE

En pointe, tout dépend du départ éventuel du meilleur buteur, Emond, auteur de 14 buts la saison écoulée. La préparation a montré qu’il avait la tête ailleurs et Vreven n’a pu initier de réels automatismes, ne connaissant pas l’avenir de son fer de lance. Gano et Vanzo sont considérés comme des alternatives mais le premier est imprévisible et le second manque de classe intrinsèque. A ce poste aussi, Waasland-Beveren doit obtenir un renfort.

CONCLUSION

Stijn Vreven est connu pour sa motivation, son acharnement, sa discipline. Pendant la préparation, Vermeulen, son adjoint, et lui, ont paniqué : à plusieurs reprises, l’équipe a précisément manqué de ces qualités. Un homme comme Langil est capable de forcer une action individuelle mais il ne va pas tarder à se heurter à l’exigeant Vreven. Celui-ci a choisi des footballeurs busés ailleurs et des jeunes, espérant qu’ils voudront se montrer. On peut toutefois craindre que la plupart d’entre eux soient déjà bien contents de pouvoir évoluer en D1.?

PAR MATTHIAS STOCKMANS

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