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 » Râler ? Ça ne sert à rien « 

Liverpool signe une saison fantastique. Malheureusement, Simon Mignolet la vit depuis le banc. Pour combien de temps encore ?

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C’est le nombre de suiveurs de Simon Mignolet sur Twitter. Il le doit surtout au succès mondial de Liverpool. Le club de Premier League est devenu une marque. Depuis qu’il est en mains américaines, Liverpool est populaire dans le monde entier, y compris en Asie.

Mieux vaut être prudent quand on touche autant de monde. Mignolet est toujours positif. Ses messages sont encourageants et ils rayonnent parfois de sagesse, comme cette leçon de vie postée la semaine passée :  » Peu importe ce qui arrive, on ne peut que continuer à travailler dur, à avoir une attitude positive et à croire en soi-même. Merci à tous pour votre soutien constant.  »

Ce bon conseil est aussi lié à sa situation personnelle. Le gardien fait banquette depuis la victoire en déplacement à Burnley le 1er janvier, un jour où il était même capitaine. Il était déjà le second choix cet automne en Ligue des Champions, une compétition réservée à Loris Karius dès la première journée, et il l’est devenu en championnat.

Mignolet a senti le vent tourner en décembre, quand Jürgen Klopp s’est prononcé pour une rotation de ses gardiens. Depuis janvier, donc, il suit les matches du banc. Mignolet :  » Nous avons une bonne équipe, qui est en plein boom. La réintégrer est donc plus difficile. D’autant plus qu’on n’aligne qu’un seul gardien de but.  »

 » Martinez m’a toujours soutenu  »

T’attendais-tu à cette situation ?

SIMON MIGNOLET : Malgré mon excellente saison précédente, on a pratiqué la rotation et ménagé des joueurs dès le début de cet exercice-ci. J’ai demandé des explications à plusieurs reprises, sans jamais obtenir de réponse claire. Je me suis posé des questions, en sentant que quelque chose se tramait, tout en essayant de jouer mes matches, de faire mon boulot car c’est le seul aspect sur lequel j’ai prise.

Ça s’est bien déroulé mais un gardien doit obtenir de la confiance et établir la connexion avec ses défenseurs. La seule manière d’y parvenir, c’est de jouer ensemble. Selon moi, le gardien numéro un joue chaque semaine ou au moins la majorité des matches de Premier League et de Ligue des Champions. La saison passée, la succession des matches m’a permis de trouver et de garder mon rythme. J’étais au sommet de mes possibilités et j’ai pris des points pour l’équipe.

Aux alentours de la Noël, on a quasiment changé de gardien à chaque match et contre Arsenal, j’ai commis une erreur sur un tir de Granit Xhaka. Mon remplacement s’est produit peu après. C’est très dur mais j’essaie de l’accepter et de rester affûté. Il peut toujours survenir quelque chose et je veux être prêt à saisir ma chance. Et puis, il y a la Coupe du Monde. Imagine qu’il arrive quelque chose à Thibaut…

Roberto Martinez ne tergiverse pas :  » Quoi qu’il se passe à Liverpool, Simon nous accompagne en Russie « , a-t-il immédiatement dit.

MIGNOLET :C’est bon à entendre. Roberto m’a toujours soutenu, même dans les moins bons moments. Je lui en sais gré. Il a remarqué que j’étais bien dans le groupe, que j’avais ma valeur, sur le terrain comme en dehors.

 » Je dois être prêt au cas où  »

Quelles sont tes relations avec Jürgen Klopp ?

MIGNOLET : Nous avons discuté. Je lui ai souvent dit que je n’étais pas satisfait de ma situation actuelle. A trente ans, on veut jouer chaque semaine. La grande différence par rapport à la saison précédente, c’est que je ne suis pas dans le but. Ça ne change pas la relation personnelle mais ça affecte la professionnelle. (Sourire)

Comment vis-tu cette situation ?

MIGNOLET : Je ne râle pas. Parce que je ne pense pas que ça aurait un effet. Parfois, on dit que je suis trop gentil. Mais j’essaie de réfléchir : quel avantage puis-je retirer de mon comportement ?

Toby Alderweireld est confronté au même problème à Tottenham et il réagit de la même manière.

MIGNOLET : Je suis le premier à féliciter mes équipiers dans le vestiaire car je suis un joueur d’équipe. Ça ne veut pas dire que je n’ai pas tapé du poing sur la table mais il n’est pas nécessaire de le faire dans les journaux.

Comment vois-tu la suite des événements ?

MIGNOLET : J’ai encore un contrat de trois ans. Je ne peux donc pas opérer mon choix seul : je dépends aussi de la volonté du club.

Pourquoi n’es-tu pas parti en janvier ?

MIGNOLET : Le transfert d’un gardien est difficile en hiver. Nous étions encore en Ligue des Champions, il y a le Mondial… Je dois consacrer mon énergie à l’entraînement jour après jour. Être prêt, à tout moment, au cas où, car on ne sait jamais ce qui peut arriver.

Peut-on en déduire que tu vas changer de club cet été ?

MIGNOLET : Je n’y ai pas encore réfléchi. Ce n’est pas ma tâche non plus. D’autres personnes sont là pour s’en occuper.

 » Simon a 30 ans. Il doit jouer « 

Nico Vaesen, l’ancien gardien de Crystal Palace, Birmingham City et Huddersfield Town, entre autres, défend les intérêts de Simon Mignolet depuis des années. Vaesen :  » C’est dommage pour Simon mais l’entraîneur est le patron. Depuis que Loris Karius a intégré le onze de base, il a certes signé quelques bonnes prestations mais l’arrivée en janvier de Virgilvan Dijk a aussi amélioré la stabilité défensive, ce dont profite Karius.

Simon a trente ans, il est au sommet de sa carrière et il doit donc jouer. Je peux comprendre que Liverpool veuille deux bons gardiens mais je pense qu’il serait préférable pour tout le monde que Simon parte. Il s’agit de trouver un bon équilibre entre ce que veut Liverpool et les propositions qui arrivent.

Simon a la cote mais il est encore sous contrat pour trois ans. Ceci dit, les contacts sont bons avec Liverpool, qui apprécie beaucoup ce que Simon a fait pour l’équipe. Je pense que tout peut se dérouler dans une ambiance constructive et qu’on peut trouver une solution qui agrée tout le monde.  »

L’avenir de Mignolet est-il toujours en Angleterre ? Vaesen :  » C’est ouvert. Il y a des possibilités en dehors de l’Angleterre mais tout dépend des perspectives sportives offertes. Simon évolue en Premier League depuis huit ans et le moment de passer à autre chose est peut-être venu mais ce n’est pas un must non plus. Ce qui intéresse Simon, c’est avant tout de rejouer dans une bonne équipe.

Nous avons entamé les pourparlers avec Liverpool mais nous ne sommes qu’en avril. Nous avons le temps, surtout que beaucoup de clubs attendent la Coupe du Monde. Beaucoup de noms circulent sur le marché : Alisson Becker, Kevin Trapp, David De Gea, Bernd Leno, Jan Oblak, Thibaut Courtois et Simon. Ça pourrait devenir un fameux carrousel. Il suffit que l’un d’eux parte pour le déclencher. « 

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