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Raging Bulls

La Gantoise a subi une métamorphose en l’espace de dix ans. Alors que les Buffalos vont recevoir l’AS Rome en match retour des seizièmes de finale de l’Europa League, ils ne ressemblent plus à l’équipe qui avait encaissé un 1-7 le 6 août 2009.  » Nous avons initié une nouvelle dynamique. « 

Michel Louwagie (64 ans) doit chercher ses mots, ce qui ne lui arrive pas souvent :  » Nous avons quand même accompli de fameux progrès « , reconnaît le manager général gantois, qui est le dirigeant belge aux plus longs états de service depuis le 15 février : trente ans.  » Nous avons progressé parce que nous sommes passés du statut d’ASBL à celui de SCRL mais aussi parce que nous avons ajouté de nouvelles dimensions à notre fonctionnement. En 2009, nous employions maximum 60 personnes alors que nous en sommes actuellement à 110-120 employés à temps plein, en comptant l’horeca et nos footballeurs professionnels.  »

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50 millions d’euros

L’organisation a pris de l’ampleur.  » Le président et moi-même sommes toujours responsables de la gestion quotidienne et du sport « , raconte Louwagie.  » Mais nous avons aussi neuf départements sous nos ordres, désormais : administration, finances, infrastructures, commerce, horeca, sécurité, sport (staffs médical et technique) et jeunes. Le conseil d’administration, auquel le président et moi rendons des comptes, est toujours composé d’une dizaine de personnes.  »

Les ambitions ont changé aussi, surtout après le titre de 2015.  » On peut dire que nous visons une place fixe parmi les trois premiers « , poursuit le CEO.  » En moyenne, nous avons évolué de la cinquième place à une éventuelle deuxième. C’est la preuve que La Gantoise continue à grandir. Notre budget tourne autour des 45 millions et nous pourrions l’augmenter si les droits TV sont plus rentables.

Si nous pouvons confirmer notre deuxième place en Belgique, un budget de 50 millions me paraît réaliste, grâce à la publicité, aux événements, aux droits TV et aux réceptions. Nous ne tenons jamais compte d’une participation à une coupe d’Europe dans l’établissement de notre budget car ces rentrées ne s’inscrivent pas dans la continuité. Ce sont des instantanés. »

Le know-how

Louwagie trouve que son club est déjà très avancé. On vient d’apprendre qu’il avait enregistré un bénéfice de 927.025 euros en Jupiler Pro League la saison dernière.  » L’étude a combiné les paramètres sportifs et économico-financiers « , confirme-t-il.  » C’est justement là que réside la principale difficulté. Il ne faut pas trop investir pour ne pas connaître de problèmes sportifs mais chercher constamment un bon équilibre.

Nous sommes champions en la matière grâce au know-how de nos employés. Il est vraiment top ! Je ne me fais pas le moindre souci. Nous devons beaucoup au département technique, à la cellule de recrutement et à l’équipe de scouting. Gunther Schepens, Gilbert De Groote et Erwin Vandendaele démontrent leur valeur depuis des années.

Tim Matthys nous a récemment rejoints et nous avons encore Tim Taveirne et David Smolders. Ce dernier, un scout spécialisé en données, a été sollicité par Peter Verbeke, notre ancien manager sportif, qui souhaite l’attirer à Anderlecht. Ce n’est pas un hasard. Nous n’avons pas de mécène qui apporte des capitaux. Nous devons donc nous appuyer sur nos moyens propres et avoir un brin de chance.

Mais si notre plus mauvaise place est la cinquième, nous n’avons pas de quoi nous plaindre. Nous sommes donc en bonne voie. En gagnant contre l’AS Saint-Étienne, qui a un budget de 120 millions, et le VfL Wolsbrug -110 millions, nous avons prouvé que l’argent n’est pas le seul facteur de succès et que le travail interne est très important.

Il est heureux qu’il soit encore possible de décrocher de telles victoires. Nous avons clairement initié une nouvelle dynamique. La Gantoise est prospère, nous le réalisons au quotidien. Nous avons atteint notre objectif. En travaillant bien, nous pouvons conserver ce niveau. »

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