Radakovic veut faire LE COUP DE VERLINDEN

Si nombreux sont ceux qui se souviennent du buteur qu’était Zvonko Varga (il inscrivit notamment six buts au cours du même match face au Beerschot), bien peu se rappellent que Radovan Radakovic a évolué au FC Liège également.

Il faut dire que le club était alors déjà en pleine déconfiture en D2. Après la fusion avec Tilleur, Vincent Burnet l’avait ramené en D2 mais des disputes surgirent alors au sein du conseil d’administration, et les directions se succédèrent. Soutenu par feu Joseph Cop, Jean Nelis reprit la présidence alors que de nombreux joueurs, dont le gardien Jean-François Lecomte, avaient quitté le club. En toute hâte, sur les conseils d’ Yves Baré, le club transféra deux Yougoslaves : un médian nommé VidakBejatovic qui ne s’affirma jamais et termina sa carrière dans un club luxembourgeois où il tenait en même temps une station d’essence, et Radakovic qui, après des débuts difficiles, s’affirma de plus en plus comme un des meilleurs gardiens de D2.

 » J’ai vécu des temps extrêmement difficiles en Belgique « , se souvient-il.  » Au début, mon épouse et moi étions logés dans un appartement miteux du bas de Seraing, au beau milieu des maisons de passe. Par la suite, j’ai fait l’avis de plusieurs menaces d’expulsion parce que le club ne me payait pas : nous avions un bébé et tout mon argent de poche passait dans l’achat de lait et de langes. En deux ans, j’ai connu trois présidents différents : l’un d’entre eux venait à l’entraînement avec son chien qui faisait ses besoins dans mon grand rectangle !  »

Radakovic affirme pourtant garder un bon souvenir de notre pays :  » Les gens étaient extrêmement chaleureux, beaucoup étaient au courant de mes difficultés et se sont mobilisés pour m’aider. Un jour, un journal a parlé de notre misère et, le soir même, nous étions invités par le patron d’un restaurant italien du centre-ville « .

Après Liège, Radakovic rentra en Yougoslavie, à Radnicki Kragujevac. Il y fut tellement bon qu’il fut appelé en équipe nationale, avec laquelle il compte deux sélections. Ce qui lui valut un transfert au Partizan, avec qui il a disputé des matches de Ligue des Champions.

 » Actuellement, tout va moins bien pour moi « , dit-il.  » Lothar Matthäus est un bon entraîneur mais sur le plan humain, c’est zéro. Il écoute beaucoup trop ce qu’on lui dit au niveau de la direction. Et je sais qu’ici, on ne compte pas trop sur moi. Le club a fait revenir IvicaKralj en début de saison mais comme il s’est blessé, c’est moi qui ai joué. Pas mal, à mon avis. Mais à Marseille, j’ai été victime des trois buts de DidierDrogba, un joueur de classe mondiale. Depuis, le club fait plutôt confiance à DjordjePantic, parce qu’il pense qu’il représente l’avenir. Je suis encore sous contrat mais j’espère trouver un arrangement pour la saison prochaine car, à 32 ans, je ne suis pas fini. Je suis même certain qu’en Belgique, on me considérerait encore comme un débutant. Dany Verlinden ne joue-t-il pas toujours à 40 ans ? »

Patrice Sintzen, à Porto

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire