Quoi de neuf, DOC ?

Walhain réalise en ce début de saison un parcours qui ressemble aux années précédentes. En effet, les Brabançons occupent une place parmi les cinq premiers. Le coach René Hidalgo a l’opportunité de travailler dans la continuité étant donné qu’il est au club depuis bientôt quatre ans ! Rares sont les entraîneurs qui restent aussi longtemps en place. Mais le courant passe bien avec le président Serge Sprimont… L’entraîneur nous expose les raisons de son succès.

René Hidalgo : Mes joueurs assimilent très bien le travail effectué durant la semaine. Ils sont très concentrés. Ils font également preuve d’une extrême lucidité dans les trois derniers mètres. Et c’est loin d’être évident ! Dans mon noyau, tout le monde se sent concerné. La concurrence y règne de façon permanente. Le week-end, ils appliquent presque à la lettre ce qui a été travaillé précédemment. L’entraîneur de foot n’a d’autre mission que de faire passer un message. Et c’est ce que je m’évertue à faire. Le moment-clé de notre engagement est l’entraînement.

Quel est l’objectif du club pour cette saison ?

Il n’a pas vraiment été précisé. C’est moi qui le fixe… Je veux donner à mon équipe une occupation collective et tactique du jeu. Ce dernier doit être direct, technique et physique. J’essaye de réaliser un amalgame entre l’organisation, la rigueur et la discipline, et entre la fantaisie et la technique. Ces caractéristiques proviennent respectivement du jeu européen et de celui pratiqué en Amérique du Sud. Il y a du talent en Belgique, contrairement à ce que beaucoup s’accordent à dire. Il faut absolument travailler collectivement. Ma tactique est actuellement un 3-6-1 avec deux ailiers. Mais celle-ci évolue suivant que l’on soit en possession ou en perte de balle.

L’objectif évolue-t-il au vu des résultats ?

Oui, il change chaque semaine. On ne sait jamais ce qui va se passer en foot. C’est un peu comme les émotions. On ne peut les prévoir et les prévenir. Mon but est d’abord de pratiquer un bon foot et par là, de faire revenir les supporters.

Comment est l’ambiance au sein du team ?

Excellente. C’est logique aussi. Depuis quatre ans, il n’y a aucun bémol à ce niveau-là. L’ambiance est très familiale teintée d’une pointe de professionnalisme. Cela fait maintenant trois semaines qu’on ne s’entraîne plus que trois fois parce qu’on est bien lancés. Avant, c’était quatre fois. Le groupe est assez jeune. La moyenne d’âge doit être de 23 ans. La plupart travaillent pendant la journée et il fallait donc alléger leur semaine d’entraînement sans altérer les résultats. Seulement deux ou trois de mes éléments approchent de la trentaine.

Est-il compliqué de gérer une équipe si jeune ?

Non. Il faut juste instaurer la discipline. Un entraîneur est une sorte de psychologue. Il doit expliquer une multitude de fois ce qu’il tente de faire passer jusqu’au moment où ses joueurs l’ont compris. Les gars sont en général réceptifs. Mais la différence que je note par rapport à l’Amérique du Sud, c’est que beaucoup sont trop gâtés. Ils ne viennent que pour se montrer et ne travaillent pas. C’est très gai de jouer au foot mais il faut être bien organisé et discipliné. Une carrière peut vite s’emballer. Un joueur peut vite se retrouver en D1. De plus, mes gars sont assez talentueux. St-Trond, Westerlo, La Louvière et Mons ne s’y sont pas trompés et sont venus en courtiser quelques-uns. Par exemple, les Canaris voulaient acquérir Jean-François Hochstembach. J’ai vraiment de la chance d’avoir des gars d’un bon niveau et en plus assez professionnels.

 » J’espère coacher un jour en D1  »

Avez-vous une équipe-type ?

Non, absolument pas. Par exemple, contre Oud-Heverlee, j’ai eu besoin de joueurs physiques. Mais ce n’est pas toujours par rapport à l’adversaire que je forme mon équipe. C’est à lui de s’adapter et pas l’inverse !

Comment s’est déroulé le recrutement ?

Très bien. Il a été basé sur la concertation. Je suis bien entouré par mon staff. C’est en fait le directeur sportif qui a décidé avec moi. Et on ne s’est pas beaucoup trompé apparemment. Serge Sprimont donne aussi son avis.

Compte tenu du budget, avez-vous obtenu les joueurs que vous désiriez ?

Non. J’aurais voulu en avoir d’autres. Mais avec le plus petit budget de la série, on s’est bien débrouillé. Les joueurs qui proviennent des séries supérieurs veulent être grassement payés. Et par rapport à leur rendement, ils sont pour la plupart proportionnellement inintéressants. Par contre, des joueurs de Promotion ou de Provinciale peuvent être tout aussi bons. Ils ont très envie de percer mais pèchent souvent par leur manque d’expérience. Il faut leur expliquer et beaucoup travailler le jeu, la disposition et la tactique.

Avez-vous d’autres activités en dehors du foot ?

Oui, j’y suis obligé. On ne peut vivre décemment d’un salaire d’entraîneur de D3. Mais je ne crache pas dans la soupe. C’est normal à cet échelon. Je suis déjà content qui parvienne à performer depuis des années avec un tel budget. De plus, je m’entends très bien avec mon président. C’est génial de sa part de croire dans les qualités d’un entraîneur provenant de l’étranger.

Comment voyez-vous votre avenir ?

Pour le moment, je suis très heureux à Walhain. Mais j’espère pouvoir un jour officier parmi l’élite. J’ai le feeling et les qualités requises pour cette tâche. Il faut qu’on m’en donne la possibilité. Etre entraîneur, c’est un peu être médecin. Il faut perpétuellement continuer à s’informer, étudier et faire des recherches. Mes cobayes à moi sont les livres et les cassettes vidéo.

Tim Baete

 » Par rapport à l’Amérique du Sud, LES GARS D’ICI SONT BEAUCOUP TROP GâTéS « 

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