Qui va se sauver ?

Des acteurs passés ou présents des trois clubs concernés s’expriment.

LES EX-COACHES Marc Grosjean : Brussels

 » Au niveau du potentiel, Mons arrive loin en tête : des trois clubs menacés, il possède le noyau le plus étoffé qualitativement. Sa ligne d’attaque vaut largement celle d’une bonne équipe de milieu de classement. Mais son noyau est aussi composé de joueurs venus d’horizons très différents, qui n’ont pas un grand vécu collectif et qui parlent des langues différentes. C’est un ensemble très cosmopolite, ce qui complique la tâche à un moment où il est très important que chacun tire dans le même sens. L’Albert est aussi l’équipe qui doit faire face au calendrier le plus difficile. Et elle a dû démarrer le deuxième tour avec un déficit en points assez important. Rectifier le tir ne sera guère évident. En trois saisons de D1, Mons a évolué avec trois noyaux différents et avec trois entraîneurs différents. Aussi, malgré le potentiel dont dispose le club, le maintien est loin d’être acquis.

Ostende vient de donner un coup de rein assez remarquable. Mais je parle par expérience pour avoir vécu moi-même une situation similaire : avec l’Antwerp, on avait aussi réalisé une série de neuf points sur neuf grâce à des victoires contre Genk, Mouscron et le Cercle Bruges, mais on était tout de même descendu. Ce sursaut d’orgueil, généralement, n’a qu’un temps. Ostende a beaucoup de mérites. Le club a réussi un bon mercato, dans la mesure de ses moyens, en attirant notamment un EricJoly qui devrait être à Mons. L’équipe témoigne d’un esprit de groupe remarquable, mais je crains pour sa survie car elle accuse trop de lacunes et le combat à l’énergie, tel qu’elle le livre actuellement, a ses limites. Des joueurs, et même l’entraîneur, signent déjà à gauche et à droite. Ce n’est pas l’idéal pour la pérennité du club en D1.

Finalement, je me demande si l’équipe qui a le plus de chances de se sauver n’est pas le Brussels. Ses lacunes sont les mêmes depuis le début de la saison : elle encaisse au moins un but à chaque match et éprouve de grosses difficultés à concrétiser les occasions de but qu’elle se crée. Mais son calendrier apparaît comme le moins ardu des trois candidats au maintien. Si le Brussels parvient à se montrer réaliste, au niveau défensif comme offensif, dans les quelques matches-clefs qu’il lui reste à jouer, tous les espoirs lui sont permis. Ses joueurs affichent une grande volonté, à l’image d’ AlanHaydock, RichardCulek ou WerrySels « .

Harm van Veldhoven : Ostende

 » Il y a quelques semaines, j’avais déclaré que Mons ne descendrait certainement pas. Aujourd’hui, je n’en suis plus aussi sûr. Malgré tous les transferts réalisés durant le mercato, l’équipe hennuyère a connu une nouvelle période de stagnation après un très bon début de deuxième tour. Si l’on s’en tient à la stricte qualité du noyau, il n’y a pas photo : Mons se sauverait les doigts dans le nez. Mais le maintien n’est pas uniquement une question de potentiel.

Le Brussels connaît des problèmes depuis le début de la saison et ne s’en est jamais vraiment extirpé. Pour beaucoup de joueurs, le passage de la D2 vers la D1 s’est révélé très délicat. C’est un club que je connais fort bien, et j’ai ma petite idée au sujet de ce qui s’est passé cette saison, mais je ne tiens pas à entrer dans les détails et à raviver la polémique. Simplement, je trouve dommage que tous les efforts fournis l’an passé pour remonter en D1 risquent d’être réduits à néant. Je demeure persuadé que le Brussels possède suffisamment de maturité pour s’en sortir, mais je devine aussi que le club a vécu une saison très stressante, qui a probablement eu des répercussions sur le mental. La dose de confiance qui animait le groupe s’est peut-être effilochée.

Ostende présente l’avantage d’évoluer sans trop de pression. C’est un club qui a été promu en D1 alors qu’il ne s’y attendait pas vraiment. Les gens, là-bas, se sont dit : – OK, onvaassumer :onvapeutêtreredescendreenfindesaison, maisonsebattrajusqu’aubout ! Cette mentalité a animé le groupe durant toute la saison. Déjà, lors du premier tour, on avait pu déceler certains signes caractéristiques : bien que le groupe ait parfois été boudé par la chance, il a toujours continué à lutter. A un moment donné, le KV semblait condamné mais quelques victoires lui ont redonné l’espoir. Ce sont des joueurs qui ne baissent jamais les bras. Aussi longtemps que, mathématiquement, ils conserveront une chance de maintien, ils ne rendront pas les armes « .

Gilbert Bodart : Brussels

 » Sur le papier, Mons dispose à mes yeux du meilleur potentiel. Aliyu DattiNicolas Goussé, Jérémie Njock, Jean-Pierre La Placa : autant de noms d’attaquants qui peuvent faire saliver la concurrence. Les Dragons ont un fonds de jeu intéressant aussi mais, à mon sens, il leur manque la gnaque pour faire la différence. Ces dernières semaines, ils se sont souvent retrouvés les mains vides après avoir pourtant ouvert la marque face aux meilleurs. C’était d’abord le cas contre Anderlecht puis, récemment, devant Genk. Et pourtant, dans ces matches-là, comme dans tant d’autres, l’Albert n’a pas engrangé la moindre unité. Preuve s’il en est que cette formation manque de battants. Or, il en faut pour réussir une opération sauvetage. Cette denrée-là, précisément, est bel et bien présente à Ostende.

Sans vouloir me pousser du col, je pense que mon approche, tout au long du premier tour, a grandement contribué à façonner cet esprit guerrier. Ce qui ne gâte rien, lors du mercato, la direction du club a enfin songé à entreprendre les efforts nécessaires pour renforcer l’équipe. Avec une épine dorsale constituée de Dimitri Habran dans le goal, Paul Okon en défense, Eric Joly au milieu et Zéphirin Zoko aux avant-postes, le KV est nettement mieux équilibré aujourd’hui qu’à l’époque où j’en détenais les rênes. Si j’avais pu disposer du concours du Français dans l’entrejeu, les Côtiers ne se seraient pas débattus dans la zone rouge, j’en suis sûr. Car un point d’ancrage comme lui, capable à la fois de soulager la défense et d’apporter sa contribution à l’ébauche des mouvements offensifs, constitue un véritable luxe. Ma seule réserve concernant mon ancien club a trait, en réalité, à l’envie. Le KV et ses responsables ont-ils vraiment la volonté d’assurer leur pérennité parmi l’élite ? Au moment où j’étais encore en place là-bas, seul l’homme fort du club, Franklin Sleuyter, avait cette motivation. Depuis lors, il a été déboulonné par Eddy Vergeylen, qui a clairement laissé entendre qu’il préférait être sain en D2 que malade parmi l’élite.

A choisir, je préfère le discours du président du FC Brussels, Johan Vermeersch. Des trois menacés, il a peut-être le noyau qui tient le moins la route en D1. Par contre, quelle foi, aussi bien chez lui que chez ses ouailles. Cette attitude-là pourrait faire la différence au moment du décompte final « .

LES EX-JOUEURS Marco Casto : Ostende

 » Je crois que les trois équipes se valent et cela se jouera sur des détails. Pourtant, je ne vois pas mon ancien club se sauver. Cela va devenir de plus en plus difficile au fur et à mesure que les matches vont diminuer. La pression va s’intensifier et je ne crois pas qu’il va pouvoir la supporter. Je le vois basculer car quand tu as la lanterne rouge, tu débutes le sprint final avec quelques longueurs de retard. Et à ce niveau-là, cela peut faire la différence. Mons a très mal débuté le championnat et n’a jamais su s’en remettre. Quand on regarde le calendrier, on ne trouve aucun motif d’espérer. L’Albert doit se déplacer au Standard et à Anderlecht ainsi que recevoir Bruges et Westerlo. Pas évident.

Certes, ils devront miser sur leurs points forts. Des joueurs comme Nicolas Goussé ou Marco Ingrao disposent de pas mal de ressources techniques et physiques mais sera-ce suffisant ? Il faut arrêter de crier sur tous les toits que Mons possède le groupe le plus compétitif et qu’il est beaucoup plus fort que le Brussels et Ostende. Regardez Ostende ! On l’avait condamné à la trêve et il s’agit sans doute du groupe le moins doué techniquement mais il possède un c£ur gros comme cela. Et dans cette situation, c’est souvent l’état d’esprit qui fait la différence. C’est bien de savoir dribbler cinq hommes dans un mouchoir de poche mais cela ne permet pas à une équipe de se sauver.

Mons a préféré miser sur la qualité mais il a perdu du fighting spirit en se séparant au mercato de joueurs qui avaient cette mentalité. Dans cette optique, Sergio Brio a fragilisé énormément le club en voulant éliminer les personnes fortes. Il y a deux ans, Mons avait dans son groupe de nombreux joueurs de caractère comme Liviu Ciobotariu ou Eric Joly. Ils savaient gérer un groupe et un match et disposaient de qualités mentales. On ne s’est jamais retrouvé dans une telle situation. Pourtant le groupe possédait moins de techniciens.

Enfin, je ne sais pas si Mons dispose de l’entraîneur adéquat. Il fallait se séparer de Brio mais jusqu’à présent Jos Daerden n’a pas réussi à sauver le club. Tout le monde croyait le club bien parti après ses trois victoires consécutives lors du début du deuxième tour mais ils ont replongé assez vite. Je le répète : il faut des qualités mentales pour s’en sortir « .

Nicolas Flammini : Ostende

 » Ce n’est pas que j’aie une dent contre mon ancien club, mais je ne vois pas le Brussels assurer son maintien. L’année passée, tous les ingrédients étaient réunis pour une campagne d’enfer en D2 : il y avait non seulement le talent individuel avec les Ibrahim Tankary, Dieter Dekelver et autres Christophe Kinet mais aussi et surtout un collectif d’enfer. Ce coup-ci, ni l’un ni l’autre n’étaient présents chez les Coalisés au départ de la compétition. Non seulement, la direction avait décidé de faire l’impasse sur ceux qui avaient contribué à faire la différence, quelques mois plus tôt, mais l’entente au sein du noyau laissait singulièrement à désirer, elle aussi. C’est sûr que les piètres résultats ont contribué à la morosité ambiante. Mais ils n’expliquent pas tout. De fait, il y avait û et il y a toujours û trop de clivages dans le groupe pour vivre une fin d’exercice harmonieuse.

Des deux candidats restants pour le maintien, mes faveurs vont plutôt à Ostende qu’à Mons. Les Dragons disposent peut-être des meilleures individualités mais dès qu’il s’agit de faire front dans la tourmente, la plupart des gars brillent malheureusement par leur absence. C’est fou, en tout cas, le nombre de points que les joueurs de l’Albert ont déjà gaspillé ces derniers temps alors qu’ils semblaient avoir accompli plus qu’un grand pas vers le succès. C’est la preuve, selon moi, qu’ils manquent de ressources mentales et de cette foi qui soulève les montagnes. Or, c’est avec les tripes aussi qu’on fait la différence. A mes yeux, la phalange la plus complète c’est celle du KV.

Mon coéquipier à Tubize Frédéric Stilmant, actif chez les Côtiers en début de championnat, a toujours soutenu qu’il ne manquait qu’un métronome là-bas pour faire la différence, entendu que tactiquement et moralement, l’équipe était sur les bons rails grâce au travail réalisé par Gilbert Bodart. La direction a indéniablement eu le nez creux en faisant venir en janvier Eric Joly, qui a conféré un tout nouvel élan à l’ensemble. Ni le Brussels ni Mons ne sont parvenus à attirer un gars de sa trempe. Cela fera sans doute la différence lors de l’emballage final « .

Frédéric Stilmant : Mons

 » La défaite du Brussels à St-Trond risque de lui coûter très cher. Elle va faire mal au niveau mental. Moi, je vois bien Mons parvenir à se maintenir même si pour le moment, le bât blesse. Quand tu rates les rendez-vous importants lorsque tu joues ton maintien, tu ne pars pas gagnant. De plus, il y a un déficit de points à ce niveau puisqu’il a la lanterne rouge. Evidemment, le club s’est doté de solides joueurs durant le mercato. Sans oublier les nouvelles infrastructures. Il s’agit clairement du cercle qui a les reins les plus solides pour évoluer en D1.

Cependant, cela ne fait pas nécessairement la différence. Il lui manque ce qui fait la force d’Ostende : le jusqu’au-boutisme et le caractère. Mes anciens coéquipiers possèdent des petits contrats mais ont l’amour du maillot. Ils se battent pour leurs couleurs. Ce qui n’est sans doute pas le cas de certains professionnels. Au Brussels, ils ont écarté des garçons comme Nicolas Flamini ou Christophe Kinet pour d’autres joueurs qui sont plus beaux à voir jouer mais qui ne sont pas nécessairement plus efficaces. Dans une lutte contre la relégation, il vaut mieux voir certains qui jouent avec leurs tripes que des poseurs.

Ostende a compris qu’il fallait miser sur l’organisation. Avec Gilbert Bodart, on proposait du beau football mais cela ne rapportait rien. L’équipe d’ Herman Vermeulen est organisée. Les joueurs ne sortent pas de leur partie de terrain et cela marche. Ils disposent également du brin de chance qu’ils n’avaient pas au premier tour. Désormais, ils sont dans la spirale positive.

Mais les dirigeants manquent tellement de compétence que je crois que cela va quand même être très dur pour eux. Ils vont se targuer d’avoir eu le nez fin en écartant Bodart pour Vermeulen. Ils ne connaissaient pas l’ancien adjoint de Gand et ils l’ont pris uniquement parce que c’était le moins cher. Or, il s’avère qu’il s’agit d’un entraîneur costaud et compétent. Ostende ne bâtit pas pour l’avenir. Les joueurs ne s’y trompent sinon pourquoi un garçon comme Jochen Van Rumst aurait accepté de signer à Alost, qui se bat pour ne pas tomber en D3. Néanmoins, si Ostende descend, cela ne sera pas vraiment une catastrophe pour lui car il a beaucoup moins investi que ses rivaux montois et bruxellois « .

Dominique Leone :  » En D2, on joue aussi au football…  »

 » Il y a une chance sur trois que nous nous sauvions. Rien ne sera réglé avant la dernière journée. Il suffit de voir Charleroi la saison passée. Il s’est sauvé lors de l’ultime match. Je ne dispose pas d’une boule magique et je ne sais pas dire si on y arrivera ou pas mais j’y crois. Je pensais passer une année tranquille. C’est raté. Sur papier, nous avons réussi à créer une très grosse équipe pour ce deuxième tour mais, malgré une bonne reprise, nous n’avons pas réussi à emmagasiner des points contre des équipes largement à notre portée. Ce serait catastrophique de descendre mais je ne quitterai pas le club sur un échec. En D2, on joue aussi au football. On tâcherait alors de remonter le plus vite possible. Le club a grandi très vite. Contrairement au Brussels qui a pu se reposer sur les fondations du RWDM, nous avons dû tout construire lorsque nous sommes montés. Notre stade ressemblait à celui d’un club promotionnaire. On a mis toute notre énergie à améliorer les infrastructures et on a négligé la partie sportive. Cela risque de nous coûter cher. Mais, nous disposons encore de belles armes pour nous sauver. Par rapport à Ostende, nous avons un noyau large composé de 27-28 joueurs. Mais cela ne sert à rien de réaliser tous ces transferts, si on n’a pas le plaisir de se battre. De plus, il faut aussi rester lucide sur nos défaites. L’esprit n’a jamais fait défaut. Nous avons joué deux rencontres à dix contre onze. On n’arrive également pas à tenir un résultat. On s’est fait remonter contre Anderlecht et Genk. Dans cette optique, le retour de Cédric Berthelin va nous faire le plus grand bien. Il apporte plus d’assurance au groupe. On n’encaisse plus et notre attaque est de bonne facture. Il faudra maintenant prouver que l’on a encore notre place en D1. Tout le monde devra se donner à fond en espérant que toutes les équipes jouent le jeu. On sait que l’on devra au moins encore remporter quatre rencontres sans trop se focaliser sur nos concurrents. Je ne veux d’ailleurs pas émettre d’avis sur nos rivaux. Je ne sais pas comment ils travaillent la semaine et j’ai déjà bien à trop à faire en m’occupant de mon propre club « .

Johan Vermeersch :  » Attendre la dernière journée  »

 » Nous avons 33 % de chances de nous sauver. Et même un peu moins quand, comme ce fut souvent le cas ces derniers temps, nous nous sommes retrouvés sur un siège éjectable. L’essentiel, bien sûr, sera d’être antépénultième au seuil de la 34e journée. A cet égard, je ne me fais pas d’illusion : au train où vont les choses, tout se décidera lors de l’ultime rendez-vous du calendrier. Ce jour-là, par rapport à la concurrence, nous aurons sur le papier un match plus facile : nous devons effectivement nous rendre à Mouscron tandis que Mons voyagera à Anderlecht et qu’Ostende recevra le Standard. D’une manière générale, notre calendrier est plus favorable que celui de nos deux rivaux immédiats, dans la mesure où nous avons déjà rencontré tous les gros bras du championnat, alors que les Dragons doivent encore donner la réplique aux Rouches à Sclessin, et que les Côtiers devront encore se produire à Genk. Mais l’agencement et la nature des matches sont-ils importants si, dans le même temps, nous ne parvenons pas à prendre les points face à des opposants de moindre envergure, comme ce fut le cas récemment contre St-Trond ? Bien sûr, nous avons engrangé le maximum des unités contre l’Albert et nous allons encore donner la réplique, sous peu, aux hommes d’Herman Vermeulen, avec la perspective de réaliser une bonne opération face à cet autre mal loti. Mais davantage que les autres, c’est nous-mêmes que nous devons regarder en priorité. Et, à cet égard, la situation me paraît claire : tant que nous ne serons pas capables de garder le nul au marquoir, nous irons au-devant de très grosses difficultés. Tenir le zéro, c’est avoir déjà la perspective de récolter un point. Ce qui constitue une bonne opération pour une équipe comme la nôtre qui éprouve toutes les difficultés à marquer un but. Aussi, même si j’attends l’une ou l’autre étincelle d’ Igor De Camargo, Marcelo ou Kristof Snelders, la parole n’en est pas moins à la défense aussi. C’est elle qui, en priorité, est susceptible de nous tirer d’affaire. De même que le facteur chance. On dit souvent que tout s’équilibre sur une saison. Si c’est vrai, il est grand temps que la baraka se manifeste chez nous. Avec ces deux atouts-là et l’expérience de Robert Waseige, il sera peut-être permis de rêver. Sinon, un beau projet s’écroulera « .

Eddy Vergeylen :  » Une question de force mentale  »

 » Nous devrons encore arracher neuf ou dix points pour être assurés du maintien. Comparer les calendriers respectifs des équipes menacées a peu d’intérêt, à mon avis : qui aurait pu prévoir qu’Ostende irait s’imposer à Anderlecht et que Mons s’inclinerait à domicile contre le Cercle Bruges ? Chaque match sera difficile et il faudra essayer de profiter de toutes les occasions qui se présentent pour grappiller les points nécessaires. Le match contre le Brussels, dans dix jours, s’annonce crucial. Mais où en seront les deux équipes à ce moment-là ? Tout peut évoluer très vite. On a la chance d’avoir battu nos concurrents directs à domicile, par le plus petit écart, lors du deuxième tour : que ce soit St-Trond, Mouscron ou Mons. C’est peut-être un signe. Mais j’ai volontairement utilisé le mot chance, car dans la lutte pour le maintien, celle-ci est parfois déterminante. La motivation est présente dans le chef des joueurs comme dans celui de l’entraîneur. Mais les cartons jaunes, les blessures, les poteaux : tout cela peut jouer un rôle. Je suis d’accord qu’Ostende est peut-être l’équipe la moins talentueuse, mais la plus forte mentalement. Encore que tout soit relatif : EricJoly n’est-il pas un joueur talentueux ? Ostende possède sans doute le moins d’individualités en ses rangs, et doit s’en référer à son collectif. Comment expliquer cette force mentale ? Par une conjonction de facteurs : nous avons réalisé un très mauvais premier tour, durant lequel nous n’avons récolté que huit points, mais grâce au changement d’entraîneur et à l’apport de certains joueurs, nous avons pu arracher trois victoires d’affilée. A partir de là, le moral est revenu et tout le monde s’est accroché à cet espoir de maintien qui, à un moment donné, paraissait utopique. Mais le soufflé peut retomber tout aussi vite en fonction des circonstances. Je peux en tout cas vous assurer qu’Ostende mettra tout en £uvre pour se maintenir. Mais je suis tout aussi certain qu’on tiendra le même discours au Brussels et à Mons. Sans oublier les autres. Car, à l’heure qu’il est, je ne suis toujours pas persuadé que St-Trond et Mouscron soient définitivement à l’abri d’un retour des derniers classés « .

Daniel Devos, Brunos Govers et Stéphane Vande Velde

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