Qui va aider Bodart ?

La descente aux enfers de Gilbert Bodart continue. Déjà inculpé dans l’affaire des paris truqués de foot, le voici également jusqu’au cou dans l’affaire du vol des Grottes de Han et des faux monnayeurs. Un mauvais roman noir qui l’a immédiatement conduit en prison et qui fait penser à d’autres vedettes qui se brûlent les ailes une fois leur carrière de joueur terminée.

Peter Kerremans, lui aussi ancien gardien à Seraing, jadis, pose un regard sur la situation. Au terme de sa carrière, il a pas mal galéré mais a cependant réussi sa reconversion en se lançant dans le commerce de lunettes.  » Bodart est malade. C’est de notoriété publique que l’alcool et les drogues rendent les gens malades et il existe des traitements pour ces assuétudes mais la dépendance au jeu est au moins aussi dangereuse et elle est beaucoup moins visible.  »

Kerremans connaît le milieu du foot et a assez d’exemples de joueurs qui ont connu la fortune sans être aptes à la gérer. Ils ont tout perdu. De mauvais amis, de mauvais placements, une bonne foi confinant à la naïveté ou simplement l’incapacité à gérer les sommes colossales qui leur sont offertes dès leurs 18 ans. Kerremans :  » En mon temps, j’ai bien gagné ma vie mais ça n’a rien à voir avec les montants actuels. Il faut vraiment être fort pour rester les pieds sur terre. Quand, à 18 ans, vous baignez dans le luxe, vous n’écoutez plus les conseils de vos parents. Vous vous opposez à eux ! Vous ne parvenez pas à relativiser, vous ne pensez pas à l’avenir. Moi non plus, à l’époque. J’ai vécu ma vie, sans prêter attention à rien. « 

Quand on gagne, on a des amis. Ils profitent de votre luxe et les clubs octroient trop de liberté à leurs joueurs, estimant que cela relève de leur vie privée. Kerremans :  » Quant aux managers, ils vous transfèrent mais vous offrent-ils un accompagnement ? Selon moi, ils ont un rôle considérable à jouer dans le suivi d’un sportif. Leur tâche ne se limite pas aux transferts. Les vrais problèmes surgissent surtout après la carrière, quand on ne gagne plus d’argent, qu’on ne produit plus. Quand le milieu n’a plus besoin de vous et ne vous octroie plus un regard. Il existe cependant des clubs qui ne restent pas indifférents au sort de leurs héros déchus. Le Bayern Munich a sauvé Gerd Müller de la rue, quand il était en proie à un problème d’alcool. Il lui a donné un travail et lui a sans doute sauvé la vie. Le Standard devrait se soucier du sort de Bodart. Pas maintenant mais plus tard : il y a encore une vie après la prison. Je sais évidemment que Luciano D’Onofrio ne le connaît pas parce que Luciano a repris le club alors que Gilbert partait. Mais Bodart a été un monument du Standard…  »

PETER T’KINT

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