QUI SONT LES ANTI-MOGI ?

Dans notre landerneau footballistique, Mogi Bayat compte toujours plusieurs fidèles de poids avec Herman Van Holsbeeck et Michel Louwagie en tête de gondole. L’axe Anderlecht-Gand, Bayat le connaît par coeur. Depuis l’été 2015, l’E40 l’emmène désormais jusqu’à Bruges où le transfert d’Obbi Oularé vers Watford pour le montant délirant de 8 millions d’euros a réchauffé des relations rendues tendues par le passage de Nabil Dirar à Monaco en 2012. Bayat s’était alors plaint du manque de correction des dirigeants brugeois. Quelques semaines avant le transfert de Oularé, Bayat taclait à nouveau la direction brugeoise dans une interview avec le Nieuwsblad.  » Je n’ai jamais rencontré quelqu’un qui se disait ami avec Vincent Mannaert. Il est froid. Il me donne l’impression de ne pas être heureux.  »

Mais dans un milieu où une parole est vite ravalée, de telles déclarations ne valent pas grand-chose. Surtout quand il y a beaucoup d’argent en jeu. La hache de guerre est enterrée autour d’un repas. Le directeur général du Club repart du restaurant avec la possibilité de faire un très joli coup financier alors que Bayat est mis au parfum de toutes les données contractuelles entourant le dossier Oularé. Le 31 août 2015, le joueur, la famille du joueur et les agents officiels, Daniel Kimoni et Stijn Haldermans, apprennent qu’il n’y aurait plus de place cette saison pour le jeune attaquant alors que la veille, il était pourtant buteur lors d’une victoire 7-1 face au Standard. Il ne reste donc qu’une seule option pour un clan Oularé qui se sent floué : accepter l’offre de Watford.

Le retour en grâce de Bayat à Bruges se confirme l’hiver dernier quand Benoît Poulain passe de Courtrai à Bruges alors que Gand et Anderlecht sont aussi sur les rangs.  » On ne travaille pas avec un cercle de personnes limité « , précise Vincent Mannaert.  » Nous ne fonctionnons pas en mode vendetta envers qui que ce soit.  »

Du côté d’Anderlecht, certains décideurs commencent à mettre en cause les marchandages entre Bayat et Van Holsbeeck. Car si Gand peut se targuer d’avoir bénéficié des services de Bayat, du côté de la capitale l’apport est tout autre. Pollet, N’Sakala, Colin, Harbaoui, tous sont des échecs sportifs alors qu’il est trop tôt pour juger le retour de Massimo Bruno et l’arrivée de Dennis Appiah. Seul le transfert de Kara Mbodj, pourtant longtemps critiqué, fait exception. Mais ce qui inquiète davantage certains décideurs de la maison mauve, ce sont les commissions octroyées aux agents : 36 millions d’euros ( ! ) sur la saison 2015-2016, c’est quasi le budget annuel du club. Des montants qui fragilisent la positon de Herman Van Holsbeeck, et dont a évidemment bénéficié Mogi Bayat.

Au Standard, par contre, la passation de pouvoir entre Roland Duchâtelet et Bruno Venanzi n’a pas ramené Bayat au premier plan. Ce dernier s’est même grillé tout seul en tentant d’envoyer Adrien Trebel vers Gand à l’été 2015, ce qui l’aurait définitivement blacklisté du côté de Sclessin.

Roland Duchâtelet a, lui, toujours la dent dure depuis que Bayat avait poussé Cyriac dans les bras d’Anderlecht. Et l’a fait publiquement savoir la semaine passée avant la venue du Standard à Saint-Trond :  » Est-il normal que Mehdi Bayat soit partout alors que son frère Mogi, qui est l’agent le plus influent, est partout présent aussi ? Il y a là un énorme conflit d’intérêts. Ce sont toujours les mêmes qui décident de tout, entre eux…  » Ailleurs aussi, les portes se ferment pour Mogi Bayat. Depuis le départ de Patrick Turcq, l’ex-dirigeant carolo n’est plus le bienvenu à Courtrai. A Zulte Waregem, son empreinte ne se résume qu’à la seule présence d’Alessandro Cordaro. A Ostende, Marc Coucke préfère le voir le plus loin possible de la côte tandis que le directeur sportif, Luc Devroe répond par un  » no comment  » quand on aborde la question  » Bayat » . A Westerlo, même constat, Herman Wijnants ne veut pas en entendre parler alors qu’à Beveren, Bayat a menacé de brandir la loi 78 pour permettre le départ de Thibault Moulin vers le Legia Varsovie, tout en assurant aux dirigeants waeslandiens qu’il allait tout faire pour pourrir leur saison actuelle. A Malines ou à Lokeren, Bayat n’est pas ou plus important. Il est revenu dans le circuit à l’Antwerp et peut compter sur son ami, Yuri Selak, à Mouscron. Plusieurs agents se sont réunis pour tenter de trouver une solution et faire tomber le système Bayat. L’intéressé, lui, n’en a cure :  » Même Kennedy et Gandhi étaient détestés…  »

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