Qui en veut ?

Di Luca n’a pas d’équipe.

Il s’est adjugé Liège-Bastogne-Liège ainsi que le Giro. Pourtant, 2007 risque de conserver un goût amer pour Danilo Di Luca. Le Killer des Abruzzes n’est plus persona grata chez Liquigas, alors qu’après le Tour d’Italie, l’équipe ne trouvait pas de mots assez forts pour le complimenter. La situation n’a pas beaucoup changé depuis. En octobre, Di Luca a été suspendu pour trois mois suite à son implication dans l’affaire de dopage concernant le Dr Carlo Santuccione. Le coureur avait déjà raté le Tour 2004 à cause de ce scandale et les autorités italiennes ont été plutôt tièdes : sa culpabilité ne doit faire aucun doute puisqu’il a été suspendu mais il n’y a pas de preuves décisives. Sinon, Di Luca aurait été suspendu pour deux ans.

Le revirement de Liguigas est-il dû au taux anormalement bas de testostérone du coureur durant la dernière semaine du Giro ? Il n’y a aucune preuve mais cette anomalie peut parfois être la conséquence de la prise de produits masquants. Il n’est cependant pas le seul à présenter un taux de testostérone bas. C’est aussi le cas d’ Eddy Mazzoleni et de Gilberto Simoni.

Non, le départ de Di Luca aurait des motifs financiers. Le coureur pèse lourd dans le budget de Liquigas, qui doit consentir un gros effort pour débaucher Daniele Bennati de Lampre. Avec celui-ci et Filippo Pozzato, qui n’est pas bon marché non plus, l’équipe s’estime suffisamment armée pour la saison prochaine. Enrico Gasparotto, un grand espoir, doit également plier bagage.

Di Luca affirme pouvoir trouver un toit où il le veut. La presse transalpine avance maints candidats : Lampre, Acqua & Sapone, LPR, Tenax, Saunier Duval, la Caisse d’Epargne et CSC. Selon la rumeur, Di Luca aurait déjà paraphé un contrat chez CSC mais les Danois démentent avec une telle vigueur que ce bruit doit avoir été lancé par le manager du coureur, pour raviver l’intérêt des autres écuries. Saunier Duval est actuellement le seul à avoir fait une franche déclaration d’amour à Di Luca.  » Il nous reste une place qu’il peut prendre quand il le veut « , a déclaré le directeur d’équipe Josean Matxin. L’arrivée de Di Luca serait un sale coup pour Simoni et Riccardo Riccò, qui se passeraient volontiers d’un leader supplémentaire pour le Tour d’Italie.

Di Luca lui-même est en pleine bataille juridique. Il conteste sa suspension de trois mois auprès du TAS, le tribunal arbitral du Sport de Lausanne. Ces quelques semaines sur la touche lui ont coûté sa participation au Mondial et au Tour de Lombardie, où il avait toutes ses chances. Normalement, il aurait également dû assurer sans problème sa seconde victoire au classement final du Pro Tour. Di Luca estime avoir droit à des indemnités.

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