Question d’ÉDUCATION

Le jeune meneur de jeu de Pepinster a explosé cette saison.

En s’inclinant à Bonn, la semaine dernière, Pepinster a sérieusement hypothéqué ses chances de qualification pour les huitièmes de finale de la Coupe ULEB.  » Mais nous voulons terminer notre parcours en beauté et mettrons tout en £uvre, mardi prochain, pour offrir un ultime match de gala à nos supporters contre la Joventut Badalone « , assure GuyMuya.

Souffrant d’une blessure au talon, le jeune meneur de jeu des Pépins était resté en civil sur les bords du Rhin et son absence a sans doute pesé lourd dans la balance. En trois saisons sous la houlette de NiksaBavcevic, cet ancien joueur de Sainte-Walburge et de Saint-Louis Liège a progressé d’une manière phénoménale, au point d’être déjà devenu, à 20 ans, une valeur sûre des vice-champions de Belgique. Outre le travail quotidien à l’entraînement, la participation à d’intéressantes joutes européennes a certainement contribué à son éclosion.  » Voici deux saisons, j’avais déjà eu l’occasion de participer à la Coupe NEBL « , se souvient-il.  » La Coupe ULEB, cette saison-ci, est encore d’un niveau supérieur. Chaque semaine, nous avons affronté de très bonnes équipes évoluant dans des grands championnats, et cela nous a permis d’élever notre propre niveau de jeu « .

Pepinster en a profité : on pensait que l’équipe éprouverait des difficultés à confirmer sa deuxième place de la saison dernière, mais voilà qu’elle démontre des atouts pour faire trembler les Spirous û qu’elle reçoit ce samedi û ou Ostende û qu’elle rencontrera en quarts de finale de la Coupe de Belgique.

Plus fort mentalement

Sur le plan individuel, outre AxelHervelle qui confirme chaque semaine tout le bien que l’on pensait de lui, Guy Muya semble encore avoir franchi un palier cette saison :  » Je pense surtout avoir progressé sur le plan mental. Je suis plus sûr de moi, j’ose davantage entreprendre, et comme l’équipe joue mieux, c’est d’autant plus facile. Je n’ai plus peur de prendre mes responsabilités en fin de match. Et si je rate, je ne me demande plus ce que les gens vont en penser. J’ai aussi appris à me concentrer aux lancers francs. Ma technique de tir n’est pas parfaite, mais je la travaille. Sur un plan général, j’accuse d’ailleurs encore de grosses lacunes au niveau technique. J’inscris encore beaucoup de paniers en poussant simplement le ballon devant moi, lorsque la défense adverse tarde à réagir…  »

Qu’on apprécie ou pas les réactions impulsives que peut parfois avoir Bavcevic, il faut reconnaître que c’est un formateur hors pair. Mais ce n’est pas donné à tout le monde de travailler avec lui : on ne doit pas avoir peur de s’investir.

Muya :  » Plus je récolte les fruits de mon travail, plus j’ai envie d’encore travailler davantage. Les résultats constituent une source de motivation, ils sont la preuve que tous les efforts fournis ne sont pas vains. Je suis trop jeune pour pouvoir comparer, mais DamirMilacic m’a confié qu’au niveau de la formation, Niksa Bavcevic était non seulement le meilleur en Belgique mais l’un des cinq meilleurs en Europe. Avec nous, les jeunes, il ne s’attache pas uniquement au perfectionnement tactique, technique ou physique. Il nous dispense toute une éducation. J’ai l’impression qu’à 20 ans, après trois saisons de travail avec lui, je suis plus mûr qu’un simple étudiant de mon âge. Il nous apprend à prendre nos responsabilités. Il est rigoureux, et exige de nous un comportement professionnel, mais il n’hésite pas à nous faire confiance. Si je prends l’exemple d’Axel Hervelle : il l’a nommé capitaine à 19 ans, c’est une belle preuve de confiance. En ce qui me concerne, il ne m’a jamais mis de pression, car il ne cesse de répéter qu’un meneur de jeu arrive à maturité plus tard. Mais en même temps, il n’a pas hésité à me promouvoir premier meneur, lorsque Damir s’est blessé en début de saison. Pepinster aurait pu, comme cela se fait dans d’autres clubs, engager un meneur de jeu intérimaire, le temps que mon équipier croate se rétablisse. Pas du tout : j’ai reçu les rênes de l’équipe. Ces nouvelles responsabilités m’ont aussi permis de progresser, plus rapidement que prévu, sans doute. Niksa Bavcevic m’a aidé à me libérer. Il m’a toujours exhorté à prendre mon shoot, lorsque j’étais en bonne position. Il m’est arrivé, en match, de louper trois tirs d’affilée. J’ai alors jeté un regard interrogatif vers le banc. La réponse du coach fut claire : – Ne te tracasses pas, continue, cela va rentrer ! « 

Le relais du coach

Milacic est revenu mais Muya a conservé son temps de jeu. Il lui est même arrivé d’évoluer aux côtés du distributeur croate, dans une position d’ailier qu’il occupait à ses débuts :  » Damir et moi communiquons énormément entre nous. Il me prodigue de précieux conseils. Nous ne nous livrons pas de réelle concurrence, il existe même une belle complémentarité car nous sommes deux joueurs au style différent. Damir Milacic n’a pas les mêmes qualités athlétique que moi, mais il est très intelligent. J’essaye de tirer de lui ce qui peut m’être utile et d’adapter certaines de ses vertus à ma propre morphologie « .

Un distributeur est considéré comme le prolongement du coach sur le terrain.  » Et c’est ce que Niksa Bavcevic me demande. Pour ce faire, je dois donc essayer de penser de la même manière que lui. Ce n’est pas facile, mais j’apprécie ce rôle. C’est très valorisant, lorsqu’on annonce tel système de jeu, de constater que ses équipiers l’exécutent… et que cela marche. A ce moment-là, je me dis que j’ai correctement accompli mon boulot « .

A 20 ans, Guy Muya peut déjà se targuer d’avoir un fameux vécu.  » J’ai beaucoup de chance d’évoluer dans une équipe comme Pepinster « , admet-il.  » J’ai déjà participé à une finale de playoffs et à deux compétitions européennes distinctes. Le fait d’avoir déjà été confronté à de nombreuses situations différentes me permettra, à l’avenir, d’être plus à l’aise lorsqu’elles se reproduiront. La Coupe ULEB constitue, à cet égard, un très bon baromètre. Souvent, après un match, je me suis surpris à constater que je venais d’affronter l’un des meilleurs distributeurs du Vieux Continent et que je n’avais pas été ridicule face à lui « .

Daniel Devos

 » Le coach Bavcevic m’a AIDé à ME LIBéRER « 

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