Quels clubs belges ont la vraie dimension européenne ?

La semaine passée, des contrastes comme ceux qu’aiment les grands peintres d’autrefois ont colorié les pages de la presse sportive. On pouvait même parler de clair-obscur en comparant les photos de la visite de la délégation de la FIFA dans le cadre de l’attribution de l’organisation de la phase finale de la Coupe du Monde en 2018 et en 2022. Le ticket Benelux tellement cher à Alain Courtois a ses chances de décrocher la timbale le 2 décembre prochain. Croisons les doigts. En attendant, la cote de la Russie est en hausse et il ne faut pas négliger les atouts de l’Angleterre, des Etats-Unis et du duo Espagne-Portugal. Mais la Belgique a-t-elle montré ses plus beaux trésors aux huiles de la FIFA ? En a-t-elle encore ?

Chez nous, les visiteurs se sont arrêtés dans les installations toujours bien tenues de Tempo Overijse, un club de Promotion. Si la Belgique et les Pays-Bas gagnent le gros lot, cet îlot de verdure sera le centre d’entraînement d’une des équipes de la Coupe du Monde. Roger Vercarre, le président de ce club était aux anges et, quelque part, c’était sympa de rendre hommage à un homme qui se bat bec et ongles pour son club. Tous les Vercarre du foot amateur sont indispensables. Et le petit complexe d’Overijse est plus pimpant que celui de la fédération à Tubize. Inquiétant. Le lendemain, les voyageurs de la FIFA s’attardèrent dans le stade du PSV Eindhoven, une merveille comme il n’y en a pas en Belgique. Nos voisins sont déjà prêts pour une World Cup, nous rêvons de les imiter : quel contraste entre le clair (aux Pays-Bas) et l’obscur (en Belgique).

Les équipes de chez nous encore engagés sur les théâtres internationaux peuvent atténuer les couleurs de tableau. Mais quels clubs belges ont encore la vraie dimension européenne ? Le moment est venu de répondre à la question. Le champion en titre, Anderlecht, va se mesurer ce mercredi et mardi prochain au Partizan Belgrade qui, malgré ses soucis, reste une des meilleures équipes des Balkans. Les Mauves sont partis pour Belgrade en cherchant encore leur jeu de la saison passée. Ils ont écarté facilement le Germinal Beerschot en championnat (4-0) mais leur jeu fut loin d’être chatoyant. Pourtant, ils savent combien leurs échéances slaves sont vitales. Anderlecht doit franchir ce cap pour s’offrir une trésorerie plus confortable. C’est le moment de plonger les mains dans le fleuve Pactole. La légende raconte que ce cours d’eau charria des paillettes d’or quand le roi Midas y trempa ses mains. Mbark Boussoufa et Romelu Lukaku savent ce qui leur reste à faire pour mériter la fortune européenne.

Gand a rendez-vous avec Feyenoord en Europa League. Cela tombe mal car malgré leurs six points, acquis avec beaucoup de chance, les Buffalos ne font plus peur à personne. Là aussi, on est passé du clair à l’obscur en quelques semaines. L’Europe sera-t-il la bouée de sauvetage des Gantois ? Pour eux, l’heure est déjà grave. Et c’est encore plus évident dans le cas du Club Bruges où le coach, Adrie Koster, ne maîtrise plus rien. Son vestiaire éclate sous les coups de colère, Ivan Perisic collectionne les cartes, Dorge Kouemaha a signé un geste de voyou (coup de tête décoché à Hans Cornélis) sans oublier la défaite (3-1) lors du derby de la Venise du Nord. Que reste-t-il de la bonne gouvernance du Club Bruges ? Rien pour le moment. Et la faillite sera totale si les Flandriens ne réagissent pas contre le Dinamo Minsk en Europa League. Loin de ces soucis, Genk nage en plein bonheur. Le football de cette équipe brille de mille feux et pourrait même éblouir le grand Porto. Pour le moment, tout ce que Frankie Vercauteren touche se transforme en or. Il est le roi Midas du football belge. Georges Leekens aurait aimé en dire autant après Finlande-Belgique (1-0) : toujours ce clair-obscur…

PAR pierre bilic

« Pour le moment, Vercauteren est le roi Midas du football belge. »

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