Quelques serrages

Pierre Bilic

Les joueurs ne pourront pas dire qu’ils ne sont pas prévenus.

Le football vit avec une société qui évolue sans cesse. Aujourd’hui, les joueurs adorent communiquer avec leurs supporters, partager leur joie après avoir signé un exploit. Présidée par Jean-Claude Jourquin, la CCA a tenu compte de ces évolutions en ce début de championnat et a tenu à rappeler certaines directives et modifications assez souvent inspirées par la task force de la FIFA où l’impact des joueurs et surtout des grands clubs est de plus en plus évidente.

Sur un plan purement technique, des précisions importantes sont à noter afin de bien comprendre une rencontre. Jourquin a fait le point de la situation en compagnie de Robert Jeurissen et Léon Schelings de la Commmission centrale des arbitres.

Zone technique

Avant: deux personnes du staff technique pouvaient se manifester devant leur banc, à condition de reprendre au plus vite leur place.

Maintenant: une seule personne pourra occuper cette zone et y rester.

Schelings: « Les entraîneurs vivent avec leur groupe. S’ils ne dérangent personne, surtout pas le quatrième officiel, n’énervent pas le public, mais sont là dans un but positif, pour favoriser le spectacle, pas de problème ».

Jourquin: « S’il le faut, ils sont renvoyés dans la tribune d’un geste. Pas de cartes pour eux ».

Fautes à distance

Exemple: jet de balle vers un adversaire.

Avant: le jeu reprenait à l’endroit où se trouvait le fautif.

Nouveau: après la sanction, le ballon est remis en jeu à l’endroit de l’impact.

Jourquin : « C’est une modification importante des règles du jeu. Si l’adversaire se trouve dans votre rectangle, c’est faute à cet endroit-là avec toutes les conséquences qui s’imposent ».

Remise ou arrêt de match

Avant: l’arbitre se chargeait de prendre la décision ou l’arrêt en fonction des réalités sur le terrain. Le public n’était pas au centre du débat. L’arbitre jugeait s’il lui était possible ou pas de diriger le match.

Nouveau: même si l’arbitre décide toujours seul, il faudra également se mettre à la place du public. Il ne sert à rien de disputer ou de continuer un match si les supporters ne discernent rien.

Nombre de joueurs

Avant: en Belgique, il était permis jusqu’à présent d’entamer un match avec sept éléments et d’aller au bout du temps réglementaire à six en cas d’exclusion.

Nouveau: on s’aligne sur la FIFA et on arrête le match si une équipe compte moins de sept joueurs sur la surface de jeu.

Le tackle

Avant: le tackle par derrière est dangereux et, quand il y a faute ou que l’adversaire est touché, la carte rouge s’impose.

Nouveau: c’est toujours vrai, mais le vrai sliding tackle n’est pas interdit. Quand il est exécuté dans les règles de l’art, l’adversaire n’est pas touché. Au temps de sa splendeur, Wilfried Van Moer était un grand spécialiste de ce geste technique. Du grand art. Il s’exécute à hauteur de l’adversaire, pas par derrière

Schelings: « Il s’agit de voir si le joueur ne commet pas une faute avec son autre jambe, s’il ne gêne pas son adversaire en se relevant. Il faut voir aussi si le joueur ne met pas volontairement, de façon ostentatoire, trop d’énergie dans l’accomplissement de son sliding tackle dans le but d’impressionner l’adversaire. Marc Schaessens est un spécialiste en la matière. Là, un mot d’avertissement s’impose ».

Retenir, pousser, simuler

Avant: c’est essentiellement le débat du tirage de maillot, une des plaies du football actuel, qui n’est pas assez sanctionné.

Nouveau: la task force n’a pas pris une bonne décision: elle demande à l’arbitre de juger si le tirage a eu un impact sur le déroulement du jeu. Si c’est le cas, il y a faute. On regrettera que tout tirage de maillot ne soit pas immédiatement sanctionné car l’interprétation de l’arbitre suscitera forcément des débats.

En cas de simulation, la carte jaune s’impose. Un adversaire peut provoquer une réaction et en cas de carte rouge pour le fautif, le provocateur est également exclu. Exemple, lors du match de Coupe de l’UEFA Bruges-Akranes. Simic répliqua suite à la faute d’un joueur islandais: exclusion logique des deux protagonistes.

Avantage

Avant: en cas de faute, l’arbitre peut laisser l’avantage. Il le fait d’un geste ou de la voix.

Nouveau: si l’arbitre estime que cet avantage n’a pas été suffisant, il peut siffler et remettre la balle en jeu à l’endroit où a été commise la faute mais il ne faut évidemment pas attendre trop longtemps avant d’estimer que l’avantage n’était pas suffisant.

Soins aux blessés

Nouveau: le footballeur doit toujours sortir de la surface de jeu et le match reprend sans lui. Le quatrième officiel vérifiera si la blessure n’est pas sanglante.

Célébration d’un but

Avant: les joueurs ne pouvaient pas ôter leur maillot.

Nouveau: si ce n’est pas souvent indiqué, c’est une façon, qui ne fait de mal à personne, de partager sa joie avec un public en fête. Ce strip-tease sera donc autorisé.

Schelings: « Un but, c’est important et le célébrer fait partie du spectacle. Si on enlève son maillot, pas de problème, on peut faire la fête mais il ne faut pas l’utiliser pour provoquer le public adverse. Un joueur pourra sauter au-dessus des panneaux publicitaires après un but. Pas de problème s’il revient très vite sur le terrain. Il est toujours interdit de s’accrocher aux grillages. Dans ce cas-là, la carte jaune s’impose ».

Bijoux

Nouveau: ils sont toujours interdits. Ceux qu’on ne peut enlever doivent être masqués par un tape. Exemple: Ivica Mornar masque sa boucle d’oreille avec un sparadrap afin de bien se protéger ou de ne pas blesser un adversaire.

Joueurs devant le ballon lors d’un coup franc

Avant: il s’agit d’une habitude énervante pour ceux qui préparent le coup franc, le but étant de leur faire perdre leurs moyens et de gagner du temps.

Nouveau: il faut être ferme et renvoyer tout de suite d’un geste l’intrus qui n’a rien à faire à moins de 9m15 du ballon. S’il insiste, la carte jaune sera de mise mais un avertissement verbal vigoureux devrait être suffisant dans la plupart des cas.

Pierre Bilic

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