Quelle équipe gantoise face au Standard ?

En éliminant Oud-Heverlee-Louvain, Victor Fernandez, le coach espagnol de Gand, a franchi le dernier obstacle avant de pouvoir disputer le barrage donnant droit au dernier ticket européen.

 » Il y a quatre mois, on nous traitait de fous lorsque nous disions que nous voulions être européens « , dit Victor Fernandez.  » Maintenant, on dit que nous sommes favoris.  » Le coach espagnol sait très bien qu’il ne parlerait pas comme ça sans Pelé Mboyo, l’un des hommes du miracle des Buffalos.

Auteur de 5 buts au cours des 8 derniers matches de la phase classique, celui-ci a poursuivi sur sa lancée en marquant 5 fois dans les 6 matches de poule des play-offs 2. Bizarrement, le joueur ne figurait ni parmi les nominés du Soulier d’Ebène, ni parmi ceux du Footballeur Pro de l’Année. Et, par-dessus tout, il n’était pas repris non plus parmi les sélectionnés de Marc Wilmots pour le déplacement aux Etats-Unis.

Cet opportunisme en zone de vérité est un des points que l’entraîneur ibérique a améliorés depuis son arrivée. Les autres sont la stabilité défensive et l’esprit d’équipe. Il a également apporté des correctifs à la philosophie du club. Le manager sportif, Michel Louwagie, avait voulu jouer à fond la carte des jeunes, l’été dernier, avec des joueurs comme MamoutouN’Diaye, HannesVan Der Bruggen, BenitoRaman et Thomas Foket.

Mais celle-ci n’a pas été couronnée de succès avec Trond Sollied et Bob Peeters et Gand en est revenu à des joueurs plus expérimentés. David Hubert, Renato Neto, Ervin Zukanovic et Jorge López ont permis à l’exigeant Fernandez d’établir rapidement une nouvelle hiérarchie et de prendre plus facilement des décisions.

Le charisme naturel, le calme et surtout l’oeil avisé du coach espagnol lui ont permis de déceler rapidement à l’entraînement quels joueurs éprouveraient des difficultés à s’adapter à son style, basé sur le pressing, la circulation du ballon, le placement et le bloc-équipe.

RafaelRafinha (trop souvent déconcentré), Melli (trop limité à la relance), Mohammed Messoudi (qui portait trop le ballon), Christophe Lepoint (trop brouillon dans le jeu en un temps) et Elimane Coulibaly (dont le manque de technique ralentit la construction des offensives) ont eu tôt fait de comprendre qu’ils ne joueraient plus guère.

Tout comme Michel Preud’homme l’avait fait de 2008 à 2010, une forte personnalité comme Fernandez apposera encore un peu plus sa griffe au cours des prochaines semaines. D’autant qu’à la surprise générale, il a prolongé son contrat jusqu’en 2014.

Désormais, il est clair que le club devra se montrer un peu moins prudent et que l’augmentation de budget permise par le nouveau stade devra lui permettre d’attirer des joueurs constituant une véritable plus-value. Le transfert définitif de Hubert est un premier signal positif car il est le bras droit de l’entraîneur sur le terrain.

Fernandez compte cependant encore sur l’expérimenté Bernd Thijs, qui se remet d’une opération des ligaments croisés mais sera opérationnel à la reprise. Il ne sera pas simple de ramener ce noyau multiculturel à 25 joueurs mais Fernandez a déjà fait preuve de rigueur dans ce domaine.

L’explosif Raman, qui s’était mis en évidence pendant son prêt au Beerschot, s’entraîne avec le groupe afin de montrer qu’on peut compter sur lui la saison prochaine. Il est peut-être, avec Van der Bruggen, le seul jeune du noyau A qui puisse prétendre à une place de titulaire.

PAR FRÉDÉRIC VANHEULE

Parmi les jeunes, seuls Van der Bruggen et Raman trouvent grâce aux yeux du coach.

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