Quelle équipe belge peut battre ce Standard-là ?

Pierre Bilic

Le mérite de Bölöni a été de profiter de la lancée européenne.

Il y a une semaine, le Standard était au bord de la rupture, croyait-on, après avoir signé un médiocre nul blanc à Mouscron et noté des tensions entre Mohammed Sarr et MilanJovanovic. Ces nuages ont été balayés par les succès acquis face à l’Olympiacos (2-0) et le Club Bruges (3-1) dans un stade de Sclessin qui n’avait pas encore vécu de telles fêtes cette saison. Contre les Grecs, le vieux club rouche a décroché le premier triomphe de son histoire dans le cadre de la Ligue de Champions. Mais il y a peut-être plus que trois points, et l’espoir d’être le dauphin d’Arsenal, derrière ce succès sur la scène continentale. Au plus grand bal du foot continental, les Liégeois sont capables de se dépasser, d’être collectifs, de produire un jeu moderne. Et cet acquis a fait la différence contre le Club Bruges.

Même si le match fut rapidement plié, c’est le Standard formule européenne qui a explosé la défense brugeoise. Les champions de Belgique ont pressé haut tout de suite et pris leur adversaire à la gorge. Le Standard présentait une équipe jeune mais nettement plus accomplie que celle de Bruges. Ce dernier offre souvent du beau jeu mais a mesuré qu’il y avait un gouffre entre un opposant de l’Europa League (succès 2-4 au Partizan de Belgrade) et une phalange qui a appris à mettre le turbo en Ligue des Champions. Les Reds du stade Maurice Dufrasne ont abordé Bruges comme ils le font avec Arsenal, Olympiacos et Alkmaar. Ils sont alors irrésistibles. Pour toutes les équipes belges ? On verra quand le Standard jouera contre Anderlecht en janvier.

Contre Bruges, le Standard a été emmené par un Milan Jovanovic de folie, capitaine pour la première fois et très heureux de l’être :  » C’est un honneur et cela m’oblige et me permet de bien me concentrer sur l’équipe, sur les autres et d’éviter de m’énerver « . Il avait certes marqué contre les Grecs, mais ses deux buts contre le Club attestaient de plus de maturité encore. Le lundi matin, à l’aube, Jova s’envolait pour la Serbie avec laquelle il allait jouer deux matches amicaux (à Belfast contre l’Irlande le 14 et à Londres contre la Corée du Sud le 18) pour préparer la Coupe du Monde. On était tout à coup très loin des critiques de Momo Sarr et du public de Sclessin à l’égard du Serbe… Jova, fidèle à son image de fair-play embrassa l’arbitre lors de son remplacement et alla réconforter les Brugeois après le match !

Une chose est sûre : le Standard adore les belles affiches. Il y en aura 10 lors des playoffs et ses adversaires sont prévenus. Laszlo Bölöni ne s’emballe pas et évoque régulièrement la politique des petits pas. On n’imagine pas encore l’importance de son apport dans la progression de tout un club. Il y a un an, cet expert et son staff technique ont approfondi le sillon creusé par Michel Preud’homme. Cette saison, Bölöni a refondu sans cesse son équipe en raison de nombreuses blessures et absences. Des jeunes comme Mehdi Carcela et cet Eliaquim Mangala-là, un monstre de travail dans la ligne médiane, en ont profité pour s’installer : quelle richesse. Le coach du Standard gère leur éclosion avec maestria.

PIERRE BILIC

Grâce à la Champions League, les Liégeois sont capables de se dépasser, d’être collectifs et de produire un jeu moderne.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire