Quel chaos!

Qu’écrire sur la saison de Malines, si ce n’est pour dire qu’elle a été dramatique? Trois entraîneurs, une volée de joueurs, un manager limogé, un directeur technique qui a passé son temps à procéder à des évaluations et beaucoup de buts encaissés. L’année dernière, Malines avait déjà reçu beaucoup de buts contre mais avait obtenu onze nuls, contre seulement quatre cette année. Et ce alors que le président rêvait tout haut de coupe d’Europe avant le début de la saison!

Qu’est-ce qui a dérapé? A peu près tout. Les transferts. Trop coûteux, trop exotiques (deux Péruviens, un Japonais et un Danois, plus une volée de Belges), sans qu’ils forment un ensemble. Trois entraîneurs ( Lei Clijsters, Valère Billen et Barry Hulshoff), ce qui implique trois systèmes différents, trois adaptations: de la couverture en zone à l’individuelle puis à nouveau en zone, avec un avant, deux ou trois, sans parler des diverses occupations de l’entrejeu. Les évaluations intermédiaires et l’arrivée de nouveaux joueurs ont désarçonné un groupe, qui ne savait plus où il en était. Viscaal a marqué à ses débuts avant de rentrer dans le rang, Hayden Foxe n’a été qu’un mercenaire indifférent, John De Jong a encore été le meilleur. Par-dessus le marché, on a tout balancé à la presse, parfois à juste titre, d’autres fois pour attribuer les responsabilités de ses échecs à d’autres.

Pas de stabilité, de tactique fixe, d’occupation pensée du terrain. Beaucoup de joueurs, toujours différents à chaque position. On ne peut reprocher aux entraîneurs successifs de Malines de n’avoir rien essayé. Toutes les positions étaient doublées, voire triplées, chaque joueur a été utilisé, parfois à différentes places. Sans qu’une ligne soit dégagée.

L’année passée, Malines jouait de manière compacte, aux environs de la ligne médiane, en exerçant un bon pressing, grâce à deux marathoniens dans l’entrejeu, Van Den Broeck et Peeters. Pas de joueurs fantastiques, mais des travailleurs précieux. Aucun d’eux n’a beaucoup joué dans son nouveau club. Joao Elias n’a pas retrouvé l’efficacité de la saison précédente.

Daniel Camus, balancé à cause de sa trop grande influence dans le vestiaire, a longtemps été le meilleur buteur de l’équipe. Van Hout ne l’a dépassé qu’il y a quelques semaines. C’est éloquent. Par rapport aux autres équipes de bas de tableau, Malines a marqué un nombre de buts raisonnable mais en a encaissé beaucoup trop, sans avoir de véritable killer. « Trop d’erreurs individuelles », affirme l’un. « Un manque d’automatismes », avance un autre. Les supporters sont restés fidèles au poste mais leur équipe a failli pendant les mois de vérité, surtout à domicile et face à ses concurrents directs (nuls contre La Louvière et Harelbeke, défaite contre St-Trond).

Malines doit maintenant former une nouvelle équipe, comme en 1997, lorsqu’une saison tout aussi turbulente s’était soldée par une autre relégation et le renvoi de son manager. Aad de Mos a renforcé l’organisation interne avant de disparaître, à la recherche d’autres nouveaux joueurs. Malines en avait déjà enrôlé quatre et doit maintenant se débarrasser d’un grand nombre d’entre eux. Le président a voulu attendre l’issue du championnat pour dire s’il poursuivrait sa tâche en D2. Il faut l’espérer pour le club.

Peter T’Kint

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