QUE RAPPORTE L’EUROPE ?

Hier bien davantage qu’aujourd’hui. Jusqu’à la création de la Ligue des Champions, la Coupe de l’UEFA faisait figure de compétition européenne relevée. Y prendre part constituait clairement le but et le nirvana recherché par les petites équipes comme Seraing, Charleroi ou le FC Liège.

Aujourd’hui, le championnat est la pierre angulaire d’une saison. L’Europe, quand il s’agit de l’Europa League (et qu’en plus on doit passer par des tours préliminaires) n’est qu’un dérivatif. Certains se demandent parfois s’il convient de tout miser sur cette compétition qui bouffe beaucoup d’énergie (alors que dans la nouvelle formule, il faut être très frais en avril) et qui ne laisse pas souvent présager un beau parcours aux petites équipes belges, qui ne peuvent plus lutter avec les autres championnats.

Ainsi, si Charleroi se qualifie, il devra passer trois tours préliminaires (le 2e, le 3e et les barrages), au coeur de l’été, avant de réellement goûter aux poules de cette Europa League et aux charmes des soirées européennes de l’automne. Les exemples ces cinq dernières années de Zulte Waregem (éliminé au 3e tour par Soligorsk en 2014), du Club de Bruges (éliminé au 3e tour par Slask Wroclaw en 2013), de Gand (éliminé au 3e tour par Videoton en 2012), de Lokeren (éliminé en barrages par le Viktoria Plzen en 2012), de Westerlo (éliminé au 2e tour par le Young Boys Berne en 2011), de Genk (éliminé en barrages par Porto en 2010) et du Cercle (éliminé au 3e tour par Anorthosis Famagouste en 2010) montrent qu’il est très compliqué d’atteindre le mois de septembre. Depuis 2010, il n’y a pas une année où les clubs belges ont, tous, atteint le mois de septembre !

Pourtant, l’exemple de Gand en 2010, de Zulte Waregem en 2007 (et même de Lokeren cette saison) prouvent que les équipes du subtop peuvent encore écrire de belles pages de leur histoire en Coupe d’Europe.

Reste le côté financier de l’aventure. L’Europa League ne rapporte pas grand-chose. Les recettes-guichet ne sont pas garanties puisqu’elles dépendent de l’adversaire. L’exemple de Lokeren, qui a dû se farcir Trabzonspor, le Legia Varsovie et le Metalist Kharkiv, le prouve. Les dépenses sont conséquentes dues aux déplacements souvent lointains et aux primes à payer. Sur le plan financier, le jeu n’en vaut vraiment la chandelle que si un club belge atteint les quarts de finale.

Pourtant, pour de nombreux joueurs, participer à une Coupe d’Europe demeure un must, une ligne ineffaçable sur un CV. Dans le noyau actuel de Charleroi, seuls Javi Martos (1 match), Christophe Diandy (2 matches), Neeskens Kebano (74 minutes en 4 matches) Stergos Marinos (16 matches), Karel Geraerts (37 matches) ont goûté à la Coupe d’Europe. Pour des éléments comme Nicolas Penneteau (34 ans) et Clément Tainmont (29 ans), il s’agira peut-être de la dernière occasion…

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