QUE MITU GARDE CONFIANCE

Les pronostics et opinions de février 2005 lus dans Sport-Foot Magazine ne se sont pas nécessairement vérifiés.

Mitu était la star du Lierse

Il y a plus ou moins un an, d’aucuns estimaient que Marius Mitu était le Monsieur 60 % du Lierse. Il avait en effet inscrit 6 buts et délivré pas moins de 14 passes décisives. On le considérait comme le meilleur joueur de Belgique. De fait, le Lierse ne pouvait s’en passer.

Gilbert Bodart : Cette année, sa situation était loin d’être enviable : il n’a presque pas joué sous ses nouvelles couleurs. En le transférant, Anderlecht souhaitait renforcer son entrejeu. Ça n’a pas vraiment été le cas ! Or, Mitu était la star au Lierse. Tout le monde l’encensait pour son talent mais il n’a, apparemment, pas été suffisant pour qu’il s’impose chez les Mauves. Ceci met en exergue le fait qu’il existe un fossé énorme entre les grands clubs et les formations moyennes, même si on ne peut nier les qualités du milieu offensif. Il a peut-être été mis trop sous pression au Parc Astrid. On pensait également qu’avec le départ de Walter Bassegio pour l’Italie, il tomberait dans les faveurs de Frankie Vercauteren. Mais rien de tout cela ! Attention : je ne m’exprimerai pas sur l’affaire dont Mitu a récemment fait l’objet et qui a entraîné son licenciement. De toute façon, il n’a absolument pas perdu son talent. Il aurait dû recevoir beaucoup plus de temps de jeu. Il constituait réellement le numéro 10 rêvé par les Mauves. C’est un véritable artiste malgré le fait qu’il n’a pu évincer Pär Zetterberg, un autre artiste d’ailleurs ! Mais c’est la triste loi du foot. J’espère qu’après tout ce qui lui est arrivé, il n’ait pas perdu sa confiance…

Pourquoi pas un centre de formation par province ?

La saison passée, le centre national de Tubize avait reçu différents subsides. La province du Brabant wallon, la Région wallonne et l’Union Belge étaient intervenues financièrement. De nombreux terrains avaient aussi été mis à la disposition du centre de l’Union belge.

Ceci démontre que beaucoup d’acteurs publics commencent à s’impliquer dans la formation de nos jeunes qui constituent la clé du foot belge. Ils rehausseront le niveau mais on devrait créer un centre dans chaque province. La question financière demeure, évidemment… Mais dans le cas de Tubize, on remarque quand même un certain engouement des différentes institutions. La politique s’est enfin décarcassée pour nos jeunes. Car la formation dépasse la simple question du foot. Il s’agit là d’une question de santé. C’est donc éminemment important !

Assou-Ekotto était pourtant bien à Sclessin

Matthieu Assou-Ekotto déclarait il y a un an :  » Je kiffe le Standard « . Comme on le sait, il a quitté Sclessin durant le mercato d’hiver…

C’est vraiment un joueur extra. Trop bon pour la Belgique, peut-être… Ce demi défensif a rendu de gros services au Standard. Mais on ne peut empêcher un tel joueur de viser plus haut. Il avait quasi fait l’unanimité, tant chez ses coéquipiers que chez son entraîneur mais on ne connaît pas les détails de son transfert. Il y a certainement des paramètres qui resteront inconnus.

C’est quand même bizarre : il disait à tout le monde qu’il adorait Sclessin et un an plus tard, il n’est plus là. Bref, les performances de ce Français d’origine chtimi corroborent, à nouveau, le fait que la France peut se targuer d’un réservoir inépuisable de talents.

La mère de Kompany a vu juste

La maman de Vincent Kompany, qui venait de recevoir le Soulier d’or, le mettait en garde des pièges qu’il allait rencontrer dans sa carrière.  » Tout le monde est beau, mais pas toujours gentil « , déclarait-elle.

J’ai presque eu l’impression d’entendre les paroles de mes parents. Comme quoi, la famille est très importante. Vincent a reçu une éducation exemplaire. Résultat : il n’y a pas plus humble que lui dans le milieu footballistique. Il a une attitude très responsable. C’est très impressionnant, surtout au vu de son inégalable potentiel ! En outre, son niveau intellectuel est supérieur à beaucoup. Il faut toujours dire à ses enfants de ne pas s’enflammer. Et ce sont généralement ceux qui ne se font pas constamment pousser par leurs parents qui réussissent le mieux. Vincent a la chance d’avoir un entourage très fort. C’est le plus important quand on est gosse.

Lorsque tu vas voir des matches de jeunes, tu peux sans cesse entendre des parents dire :  » Mon fils, c’est un crac « . Ridicule ! Ils devraient prendre exemple sur les parents de Vincent. Mais ces gens souhaitent souvent, inconsciemment, que leur enfant réalise ce qu’ils n’ont pu réaliser eux-mêmes. Ils avaient un rêve et ils dirigent la vie de leur enfant en gardant ce rêve en ligne de mire. De toute façon, on ne devient pas pro par hasard. Quand mon fils me dit qu’il a marqué trois ou quatre buts, je lui réponds juste :  » C’est bien « . Je ne vais sûrement pas commencer à l’aduler. Au fond de moi, j’espère juste qu’il s’est amusé.

Vercauteren continue d’être bien épaulé

L’an dernier, Sport/Foot Magazine écrivait qu’Anderlecht avait rattrapé le temps perdu en optant pour Frankie Vercauteren pour la fonction de coach principal. Et notre journaliste d’ajouter :  » Anderlecht espère retrouver son style d’antan « .

Roger Vanden Stock a fait preuve d’un comportement extraordinaire en confirmant, envers et contre tout, Frankie dans ses fonctions. Je lui tire d’ailleurs un coup de chapeau. Si Anderlecht foirait, c’était la direction qui foirait ! C’est tout de même elle qui prend les décisions et qui doit faire face aux risques… Mais le public n’était pas opposé au fait que Frankie reste. Il connaît ses qualités de tacticiens. A mon avis, les dirigeants anderlechtois ont dû passer un message au coach. Ils ont vraisemblablement insisté sur le fait que l’équipe était trop souvent modifiée. Apparemment, Frankie a très vite assimilé cette directive. Surtout depuis le match contre Genk.

C’est bien la preuve qu’un entraîneur peut apprendre de tout le monde. Habituellement, j’écoute les remarques de tout le monde. Un supporter ou même un jardinier peut dire quelque chose de pertinent. Lors de la discussion, je fais toujours semblant de leur donner raison. Mais franchement, ils parviennent parfois à remettre en question mes vues sur le foot.

On a manqué de correction envers Wilmots

On écrivait que le joueur mythique, Marc Wilmots, ne s’était pas révélé assez fort pour entraîner Saint-Trond.

N’importe quoi… Saint-Trond n’est pas un club facile à entraîner. En plus, ce club a récemment mis Herman Vermeulen dehors. Je connais bien Marc et son caractère. C’est un pote ! C’était vraiment exagéré de le renvoyer aussi tôt. On ne lui a pas assez fait confiance. Fatalement, il a fini par douter de ses qualités. Mais je peux vous certifier que les qualités, il les a ! Ce n’est pas l’évolution sportive du club qui a fait que Marc a été viré ! Cette décision était bizarre. Il fallait jouer franc jeu avec Marc et lui expliquer pourquoi on l’a mis à la porte. Il a été extrêmement blessé et très déçu du monde du foot, à qui il s’est consacré durant toute sa vie. Un peu comme moi d’ailleurs… A la différence que Marc sait faire la distinction entre foot et vie privée. Ça doit vraiment lui manquer ! Par contre, il faut être honnête par rapport à sa courte expérience de sénateur. Il faut laisser la politique aux politiciens. A chacun son domaine.

TIM BAETE

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