Que cachent les dérapages de Charleroi-Standard

Quand des supporters veulent déstabiliser leurs clubs…

Un gardien de but touché par un fumigène, un jet de balles de tennis, l’intervention de la police et de chiens, un steward avec un enfant dans les bras, le match arrêté à deux reprises. De nouveaux hooligans surfent-ils sur la vague d’une insatisfaction qui devrait s’exprimer autrement ? Le football du sud se balkanise-t-il ?

Louis Smal, président de la Famille des Rouches qui regroupe les clubs de supporters du Standard :  » L’image des sympathisants et des clubs de supporters du Standard est injustement écornée. Il faut le dire clairement : une minorité est à la base de ces incidents. Ces gens-là ne font pas partie de nos clubs de supporters. Le gars qui a lancé le fumigène a été photographié, identifié par la police qui, d’après mes renseignements, n’avait pas de dossiers à son nom. Les pétards et autres fusées ont récemment refait leur apparition. Tout cela est très étrange. A Gand, un de ces projectiles visait notre portier. Au Mambourg, c’est à 0-2 que cela a pété. Le Standard était sur le velours et cela ne convenait pas à tout le monde apparemment. J’y vois une tentative de déstabilisation de l’équipe, du club et de Dominique D’Onofrio. Il y aura certainement des sanctions, je crains un match à bureaux fermés. Ce serait injuste. Ce n’est pas cette poignée d’irresponsables qui aura raison des vrais supporters qui sont pour le blason et pas contre l’un ou l’autre. La Famille des Rouches organise des tas d’actions sociales mais, hélas, on nous interpelle plus pour les actes indéfendables de faux supporters. Les échanges avec nos clubs sont positifs et s’intensifieront.  »

A Charleroi, on ne parle aussi que de ce match.  » Bien sûr que c’est regrettable et qu’il ne fallait pas en arriver là. La masse a pété un plomb « , explique Sébastien Mascitelli, leader des Storm Ultras.  » Mais c’est la conséquence de la politique du Sporting. Citez-moi un club qui vient de passer 26 ans en D1 et où les supporters ne réagiraient pas alors que leur club est menacé de descente ? On ne retrouve pas l’identité de notre club. Et cela prouve qu’il y a des problèmes dans la manière dont le football évolue. On nous demande d’être fair-play alors que le G4 fait de la corruption passive. On parle de communion avec les supporters mais vous voyez une communion entre dirigeants et supporters à Charleroi ? Quand il y a cinq syndicalistes qui lancent des fumigènes dans le ministère des Finances, on parle de contestation sociale mais les supporters, eux, ne peuvent pas manifester leur colère. On sait qu’il y aura des conséquences et on assumera nos responsabilités. Cependant, le dérapage n’était pas une initiative d’un groupe de supporters. Les responsables des groupes n’ont donc pas pu canaliser leurs troupes. On a donné une mauvaise image de Charleroi, c’est clair, mais que dire de l’image véhiculée par nos dirigeants depuis plusieurs années ? »

Au contraire des actes de violence, le jet des balles de tennis était prévisible.  » Il s’agissait d’une action démonstrative et originale. Cela a perturbé la rencontre mais c’est quand même moins dangereux que des fumigènes… « 

PIERRE BILIC ET STÉPHANE VANDE VELDE

Au Standard, il fallait  » provoquer le bordel car l’équipe est en progrès  » et à Charleroi  » se venger des dirigeants « .

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