Quatrième mondiale

La Rochefortoise sait mieux que jamais où elle va.

Récente vainqueur du tournoi de Linz, Justine Henin était évidemment satisfaite de signer ainsi sa deuxième victoire de l’année (la sixième de sa carrière) et ce, à deux semaines du Masters qui à démarré ce mercredi à Los Angeles. Cette victoire en Autriche lui permit de se hisser à la quatrième place mondiale, soit son meilleur classement récolté à ce jour.

C’est donc une Henin détendue et confiante en l’avenir qui dresse ici le bilan d’une saison réussie. Car outre ses deux succès (à Linz et à Berlin), la leader belge a également disputé quatre autres finales en 2002, où elle fut battue trois fois par Venus Williams et une autre par Serena, ainsi que les demi-finales à Wimbledon.

Justine Henin, avant toute chose, quel sentiment votre victoire à Linz vous a-t-elle procuré?

J’étais assez contente, je dois l’avouer. Gagner le dernier tournoi européen, à deux semaines du Masters, procure une grande confiance en ses moyens. J’ai disputé un tournoi solide où j’ai réussi à me sortir de matches pièges.

Quels sont les domaines qui ont particulièrement bien fonctionné?

Le service et le retour. Le premier est une arme qui m’a fortement aidée. Elle continuera à s’améliorer à l’avenir. Quand on parle de mon service, il faut avant toute chose savoir d’où je viens. Lorsque je suis arrivée sur le circuit, il ne m’aidait pas à gagner des points facilement. Quant à ma deuxième balle, elle permettait trop à mes adversaires de m’attaquer. Aujourd’hui, et même si ma petite taille m’empêchera toujours de servir de gros coups de canon comme les soeurs Williams ou Lindsay Davenport, par exemple, je pense être arrivée à une situation où mon service me permet de compenser ma taille.

Quand vous avez décidé de le revoir de fond en comble fin 2001, cela n’a pas dû être une décision facile à prendre…

C’est vrai mais elle devait l’être. Je ne pouvais pas espérer me maintenir au plus haut niveau sans transformer mon mouvement en le rendant plus agressif. La technique est là. Je possède les mouvements nécessaires mais il faut juste que dans ma tête, tout soit clair au moment du lancer de balle. Quand j’affiche des intentions agressives, c’est à dire quand j’ai l’intention de faire mal à mon adversaire avec mon service, j’y arrive très souvent.

Et vos progrès en retours de service…

A Linz, notamment, je suis parvenue à souvent retourner des services puissants. L’important dans ce secteur est de savoir trouver à chaque point le juste milieu entre l’attaque et la patience. Parfois, il vaut mieux temporiser plutôt que de vouloir retourner à tout prix.

D’une manière générale, et sachant qu’il reste le Masters à disputer, comment avez-vous terminé la saison 2002 par rapport à la fin 2001?

Mieux, tant physiquement que mentalement. L’an dernier, j’avais été victime d’un gros coup de fatigue après l’US Open et cela s’était ressenti dans mes résultats. Ici, je termine fort. Je ne ressens aucune fatigue et le mois de décembre que je vais passer à Saddlebrook me permettra de peaufiner encore davantage ma préparation physique.Les choses de sa vie

Mais la saison est encore loin d’être achevée pour vous, non?

Après le Masters, je reviendrai disputer l’exhibition à Charleroi contre Kim Clijsters puis j’épouse Pierre-Yves Hardenne. Après quoi, voyage de noces, nouvelle exhibition à Ciney et ensuite départ pour la Floride où je préparerai la tournée australienne. C’est vrai que le programme est loin d’être terminé mais les projets à venir sont positifs. Je ne considère pas ce qui arrive comme des obstacles dans ma carrière. Ce sont au contraire des événements de la vie, tout simplement. Et puis, moi, j’aime avoir des projets pleins la tête. Cela me permet de rester positive.

Que pensez-vous de votre accession à la quatrième place mondiale?

C’est toujours très agréable de monter d’un cran en terme de classement. Cela prouve qu’on continue de progresser mais chacun sait où je veux arriver. Je n’en ai jamais fait un mystère…

Parlons un peu du Masters. Comment se présente-t-il pour vous?

On ne peut mieux. Je suis vraiment impatiente à l’idée de le disputer même si, il faut bien le reconnaître, le voyage est fort long pour un seul tournoi. Los Angeles est à l’autre bout des Etats-Unis et c’est le seul petit bémol. Pour le reste, il règne toujours au Masters un parfum de fin de saison et de gaieté puisque chacune sait que les vacances sont à portée de main.

Quelle performance espérez-vous y signer?

Je vais dire une banalité mais elle résume mon sentiment: je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour aller le plus loin possible dans le tournoi. Pour ce faire, j’essaierai d’appliquer la tactique qui a fonctionné à Linz : je ne me concentrerai que sur moi-même et pas sur ce que font les rivales. C’est encore ce qui me fait un peu trop défaut à l’heure actuelle. J’ai encore trop tendance à regarder les résultats des autres au lieu de me focaliser sur mes propres performances.

Pensez-vous pouvoir gagner à Los Angeles?

Bien sûr! Je sais que cela peut paraître présomptueux mais c’est sincère et honnête. Si ne je croyais pas pouvoir gagner le Masters, il vaudrait mieux que je reste à la maison.Incroyables Williams

D’accord mais les soeurs Williams seront présentes et qui plus est, chez elles, à LA…

Mais le revers de la médaille est qu’elles n’auront plus joué depuis un long moment. Et puis c’est la fin de la saison, on ne sait pas ce qui peut arriver.

Que pensez-vous de l’attitude de Serena Williamsqui n’hésite pas à disparaître de la circulation pendant un mois alors qu’elle est tout de même la numéro 1 mondiale. Ne devrait-elle pas s’impliquer davantage?

J’estime que par rapport aux autres joueuses, aussi bien Serena que Venus sont libres de faire ce que bon leur semble. Si elles n’ont pas envie de jouer, qu’elles se retirent des tournois, c’est leur droit. Pour nous autres, à la limite, c’est tant mieux! On ne va tout de même pas se plaindremême si je trouve que Serena nous nargue un peu en nous faisant: -Vous voyez bien, même si je m’absente du circuit pendant un mois, je reste numéro 1 mondiale. Pour les organisateurs de tournois, par contre, l’attitude des Williams est plus limite. Elles manquent de respect par rapport à des gens qui travaillent d’arrache-pied pour monter un événement et qui comptent sur leur présence pour que ce soit une réussite.

Sur le plan sportif, en revanche, tant Serena que Venus méritent de dominer le classement mondial…

Il n’y a absolument rien à redire sur ce plan-là. Elles sont les plus fortes, c’est incontestable, et les plus régulières. Particulièrement Serena. Nous avons toutes connu des incidents de parcours pendant la saison 2002, pas elle. Elle a toujours affiché une énorme constance. Chapeau!

Est-ce un hasard selon vous si les forfaits répétés des soeurs Williams interviennent pendant la saison européenne indoor?

Je ne sais pas. Ceci dit, je trouve que le risque de voir les Américaines déserter les tournois sur le Vieux Continent est chaque année plus important. Ces tournois indoor sont éprouvants pour elles. Il suffit pour s’en convaincre de voir les difficultés qu’éprouvent Jennifer Capriati, Lindsay Davenport, voire les Williams. J’espère toutefois que l’avenir ne se fera pas sans elles en Europe. Le tennis féminin dans son ensemble a besoin des Américaines.

Florient Etienne

« Je n’ai jamais fait mystère de mes objectifs »

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