Quatre étoiles

Au guide Michelin des clubs formateurs, Pepinster mérite la grande distinction. Quatre jeunes brillent déjà.

A l’issue du match Belgique-Danemark du 25 janvier, LucienVanKersschaever adressa un compliment rare à l’égard d’ AxelHervelle devant un parterre de journalistes: – A star is born! Une étoile est née.

Le jeune capitaine pépin, qui avait largement contribué à la victoire belge face aux Scandinaves, est heureusement du genre à garder la tête sur les épaules. Mais ce n’est pas un hasard si, à l’heure du rajeunissement, Pepinster est devenu le principal fournisseur du groupe élargi de l’équipe nationale. Le centre de formation PierreRaskin (du nom de l’emblématique secrétaire du club) a déjà donné naissance à quelques belles pousses.

Axel Hervelle

19 ans, 2m04 (a débuté à Comblain, puis à Hannut St-Louis), est le capitaine de Pepinster. Evoluant au n°4, il est l’une des plus belles promesses du basket belge.

« Je dois encore progresser en musculature, explosivité, technique. Les années précédentes, j’ai beaucoup appris au contact des anciens. BenoîtRasquin, bien qu’il soit distributeur, m’a beaucoup conseillé. DavidKalut, qui évolue dans mon rôle, m’a aussi été utile. Je ne me souviens plus de mon premier match en D1. Par contre, une rencontre m’a marqué: celle disputée face au Brother Gand, voici deux ans. Le club flandrien était au bord de la faillite et alignait une équipe composée majoritairement de Juniors. NiksaBavcevic en avait profité pour m’offrir du temps de jeu. J’avais l’impression de disputer une rencontre de jeunes, mais c’était bel et bien la D1. Je n’ai pas oublié mes débuts en équipe nationale en Israël, dans ce match qui avait fait couler tellement d’encre. Nous n’étions pas trop rassurés mais s’il y en a un qui avait envie de jouer, c’était moi. Sur le parquet d’une salle aussi prestigieuse que celle du Maccabi Tel-Aviv, j’ai affronté des joueurs que je n’avais encore vus qu’à la télévision et la Belgique a… gagné. J’ai aussi été très impressionné par le match en Espagne. Avoir pu me mesurer, à 19 ans, à un joueur comme FelipeReyes, c’est un moment fort. Au début, j’étais beaucoup trop respectueux. Au fil des minutes, je suis entré dans le match. Ce qu’il manque aux joueurs belges, ce sont des confrontations plus régulières face à ce type d’adversaires ».

Guy Muya

19 ans, 1m87 (a débuté à Ste-Walburge, puis à St-Louis), est distributeur. Doublure de DamirMilacic au départ, il débute régulièrement les matches comme titulaire ces dernières semaines.

« Peu importe qui débute les matches. L’entraîneur a le choix entre huit ou dix joueurs pour choisir son cinq de base. Axel, Sacha, Dimitri et moi avons intégré le centre de formation ensemble. Nous en sommes tous les quatre à notre troisième saison à Pepinster. Ce qui est important, c’est qu’on travaille dur sur le terrain, mais qu’on rigole toujours autant dans les vestiaires.

Mon premier match en D1? C’était à Hasselt, lors de ma première saison ici. J’avais inscrit deux points, sur un lay-up. J’ai d’autres souvenirs moins glorieux: un match à Bree, notamment, où j’avais loupé mes lancers francs dans les ultimes secondes, ce qui avait entraîné notre défaite. J’ai beaucoup appris en observant les différents distributeurs qui se sont succédés à Pepinster. Et notamment, actuellement, DamirMilacic. Il ne parle pas beaucoup mais je progresse à force de l’affronter chaque jour à l’entraînement. Je pense avoir franchi un palier sur le plan tactique cette saison. Mon rêve? Comme tous les jeunes, j’ai rêvé de NBA. J’adore voir évoluer MikeBibby, des Sacramento Kings Mais sauf miracle, ce ne sera pas pour moi. Cela ne m’empêche pas d’avoir mon petit jardin secret et d’être ambitieux ».

Sacha Massot

19 ans, 2m06 (a débuté à Tongres, puis à Liers), est le cadet des deux frères. Gaucher, alors que Dimitri est droitier, il s’est fait connaître de la Belgique entière lorsqu’il fut retourné comme une crêpe par RalphBiggs devant les caméras de la télévision, à Ostende voici trois semaines.

« J’ignore quelle suites nous donnerons à cette affaire. Mon avocat en décidera. Pour ma part, je suis déjà heureux de retrouver petit à petit toutes mes facultés. Je ne me souviens pas de mon premier match en D1. Je pense avoir intégré l’équipe Première à l’occasion d’un match de Coupe NEBL, l’an passé.

Mon contrat, ainsi que celui de Dimitri, expire à la fin de la saison. Une option pour deux saisons supplémentaires est prévue. La balle est dans le camp du club. Je n’ai jamais regretté d’avoir opté par Pepinster. Au début, c’était durde passer de deux entraînements par semaine à un entraînement par jour, mais on s’y fait. La particularité du centre de formation de Pepinster, c’est qu’on travaille successivement sous la direction de plusieurs entraîneurs. Chacun d’eux a quelque chose à vous apprendre ».

Dimitri Massot

21 ans, 1m99 (a débuté à Tongres, puis à Liers comme son frère cadet) est moins utilisé par Niksa Bavcevic ces derniers temps. Leur le père, François, est collaborateur au quotidien flamand HetNieuwsblad pour lequel il couvre certains matches de Pepinster.

« Papa fait ses commentaires en toute objectivité. Il écrit très peu sur nous et n’essaye pas d’influencer Niksa Bavcevic pour que nous jouions davantage. S’il a une remarque à nous adresser, il le fait à la maison, entre quatre murs. Je ne suis pas jaloux du succès de Sacha: il joue davantage que moi à Pepinster et a déjà été repris en équipe nationale A’, tant mieux pour lui. Je reste son premier supporter. J’aimerais qu’à l’avenir, nos destins continuent à être liés. Nous avons toujours joué ensemble, jusqu’à présent. Que ce soit au basket ou au… football. Nous avons tous les deux été footballeurs: lui jusqu’à 12 ans, moi jusqu’à 14 ans. A Henis, un petit patelin près de Tongres. J’étais un milieu de terrain, il jouait comme centre-avant. C’était… JanKoller! ( ilrit). Sacha était un peu plus… fainéant que moi. C’est généralement le propre des gens qui ont la classe. Au football, curieusement, nous étions tous les deux gauchers. Je suis devenu droitier au basket. Mon premier match de D1? Je l’ai disputé à Louvain, durant ma première saison pépine. J’avais inscrit deux points et capté deux rebonds. Mes meilleurs souvenirs? Des victoires en Coupe de Belgique, deux années d’affilée, en Cadets et Juniors. Et un tournoi Juniors à Martigny, en Suisse, remporté avec Pepinster face à des équipes comme Zagreb ou Ohio State ».

(La semaine prochaine: Anvers)

Daniel Devos

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