Quatre arrières grand maximum

Le week-end dernier, comme par hasard, les équipes du top alignant le moins de défenseurs ont obtenu les meilleurs rendements. Le champion brugeois a aligné quatre défenseurs ( Olivier De Cock, Philippe Clement, Birger Maertens, Michael Klukoswki) et a battu Mouscron 2-0. Le vice-champion, Anderlecht, n’en a pas mis plus ( Anthony Vanden Borre, Vincent Kompany, Hannu Tihinen, Olivier Deschacht) et a écrasé La Louvière sur un score de tennis. Le Standard a joué avec Eric Deflandre, Oguchi Onyewu, Philippe Léonard, Michel Garbini pour gagner 3-1 contre le Lierse. Par contre, Genk û qui était le seul à jouer en déplacement, il est vrai û n’a pas gagné, ramenant un 1-1 de Lokeren avec cinq défenseurs : Brian Priske, Eric-Benoît Matoukou, Gert Claessens, Tomislav Mikulic, Hans Cornelis.

Les fins observateurs relèveront bien évidemment que Cornelis a été aligné dans l’entrejeu… mais c’est là tout le problème.

Ils sont de plus en plus nombreux les entraîneurs à vouloir expliquer les choses à leur manière en alignant plus de défenseurs qu’on veut bien en voir. Le cas classique est de sélectionner cinq défenseurs mais de vouloir faire croire au tout-venant qu’on aligne  » trois défenseurs, les deux autres jouant dans l’entrejeu « …

Au plus haut niveau Aimé Anthuenis est le grand maître en la matière. Mais on a déjà piégé Trond Sollied û soutenu par Marc Degryse û à tenir le même discours la saison passée. Et voici que Frankie Vercauteren s’y est mis aussi à l’occasion du match de Ligue des Champions à Neftchi. Il a aligné Vanden Borre, Kompany, Tihinen, Deschacht, Michal Zewlakow en plus de deux médians défensifs : Yves Vanderhaeghe et Besnik Hasi ! La créativité était absente et les Mauves ont été battus 1-0. Tant pis pour le coefficient européen !

Il n’y a rien à faire : même les grands entraîneurs prennent des précautions tactiques qu’ils dissimulent sous d’autres, plus oratoires, mais qui ne convainquent plus personne. Ils doivent savoir que tous les fans de D1 agissent désormais de la même manière lorsque quelqu’un essaye de leur faire prendre des vessies pour des lanternes. Ils prennent notre Spécial Compétition pour vérifier le nombre de défenseurs alignés… Si le bonhomme a une barre rouge foncé en tête de sa fiche, c’est un défenseur, point final.

Poussé dans un coin, le coach croit alors s’en tirer en sortant la fine remarque tactique sensée clore le bec à l’impétrant :  » Tout dépend de l’animation du système « . Désolé, les gars, mais c’est de la mauvaise foi pur jus. Tout le monde sait qu’un défenseur placé dans l’entrejeu n’apporte rien de constructif à son équipe. Et que tout le monde ne s’appelle pas Timmy Simons, qui a toujours été fiché comme médian en championnat de Belgique… même si à un niveau plus élevé il ne fait son trou qu’en défense ; comme en LC avec Bruges, en équipe nationale et maintenant avec le PSV.

La question fondamentale est donc de savoir pourquoi les coaches de Belgique souffrent toujours d’une allergie dévastatrice dès qu’on les accuse d’avoir aligné une équipe défensive ? Pourquoi Vercauteren n’a-t-il pas dit qu’il jouait le risque zéro ? Parce qu’on n’est pas en Italie où seuls les résultats comptent ? Parce qu’il y a trop de journalistes critiques ? Pourtant, quand les Diables Rouges marquaient des points sur la scène internationale, c’était en jouant défensivement…. mais toujours avec quatre défenseurs au maximum.

C’est l’entrejeu (avec Vercauteren) qui régulait le match quitte à sacrifier l’un ou l’autre attaquant. Qu’on nous donne plus de joueurs dont la fiche comporte une barre bleue si on veut être prudent, mais on ne veut plus voir plus de quatre barres rouges, OK ? Et plus il y aura de barres vertes, mieux cela vaudra. Y avait qu’à voir l’Anderlecht ou le Standard de samedi dernier…

John Baete

On ne veut plus voir plus de quatre barres rouges, OK ? Et PLUS IL Y AURA DE BARRES VERTES, mieux cela vaudra.

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