Quatre arrière

C’est la seule constante dans le dispositif de Lorenzo Staelens. Les autres secteurs ont souvent varié en fonction de l’adversaire et des forces disponibles.

Pendant les cinq années qu’ HugoBroos a passées à Mouscron, il n’a pratiquement jamais dérogé à son 4-4-2 traditionnel (« Les rares fois où j’ai essayé une autre tactique, cela a tourné à la catastrophe », dit-il).

Avec LorenzoStaelens, l’Excelsior s’est trouvé un jeune entraîneur novateur. Il n’hésite pas à changer de dispositif, au fil des matches et parfois même en cours de match. Une constante, cependant: il n’a jamais dérogé au principe du quatre arrière. Ce qui permet, selon lui, à ses joueurs de conserver leurs repères.

Le 4-4-2

Pour le délicat déplacement au Standard, qui marque l’ouverture du championnat, l’entraîneur des Hurlus reste fidèle au 4-4-2 de son prédécesseur, Hugo Broos. Il doit, certes, remanier considérablement sa défense et aligner à l’arrière quelques joueurs inexpérimentés, mais il ne touche pas aux deux demis défensifs ( SteveDugardein et TonciMartic), entourés par deux demis latéraux ( KoenDeVleeschauwer et ChristopheGrégoire). Une formule qui a fait ses preuves et qui permet à l’Excel de décrocher la première victoire de son histoire à Sclessin (0-3). Ce dispositif sera le plus utilisé par Lorenzo Staelens cette saison: à huit reprises en 20 matches. Le plus performant aussi: il a rapporté cinq victoires, deux partages et une défaite. Il était notamment d’application lors du 6-0 contre Charleroi, lorsque le tandem MpenzaBakadal s’était partagé six buts. L’Excel disposait alors de toutes ses forces vives.

Le 4-3-2-1

Pour le venue de La Gantoise au Canonnier, lors de la deuxième journée de championnat, le dispositif change déjà. Staelens demande à De Vleeschauwer de se repositionner légèrement dans l’axe et de former un triangle défensif dans l’entrejeu, aux côtés de Dugardein et Martic, afin de contrarier le milieu de terrain adverse. Il conserve deux demis latéraux, mais très offensifs: Mpenza et Grégoire, censés apporter du soutien à MarcinZewlakow qui parcourt des kilomètres, seul devant. Ce système permet d’engranger une deuxième victoire d’affilée (2-1) et est reconduit pour le déplacement à l’Antwerp. Pas pour longtemps: au bout de dix minutes de jeu à Deurne, Mpenza est prié de se repositionner en pointe, aux côtés de Bakadal, pour reformer un 4-4-2 classique. Cela tourne mal: l’Excel est trahi par des erreurs individuelles de ses défenseurs et s’incline 3-1.

Le 4-3-3

Pour la venue de Mons, lors de la septième journée de championnat, tente un 4-3-3. AsandaSishuba forme le trio de pointe avec Bakadal et Zewlakow. L’expérience tourne court. Dès l’entame de la partie, l’entraîneur constate que le Sud-Africain oublie de se repositionner défensivement en perte de balle et lui demande de redescendre dans l’entrejeu pour reformer, à nouveau, un 4-4-2 classique. Mené à deux reprises, l’Excel s’impose finalement 3-2 mais perdra le match sur le tapis vert.

Le 4-3-3 sera retenté plus tard, contre Lokeren, avec un partage à la clef (1-1) qui aurait pu se transformer en victoire si Martic n’avait pas loupé la conversion d’un penalty.

Le 4-4-1-1

Que l’on peut considérer comme un 4-5-1 ou un 4-4-2 selon la position de l’électron libre évoluant entre le quatuor d’entrejeu et l’attaquant de pointe. En l’occurrence, il s’agissait à Bruges de PaulClaudelAlo’oEfoulou, qui avait remplacé Bakadal après 12 minutes de jeu et qui était censé, en fonction des événements, prêter main forte au milieu de terrain ou épauler Zewlakow devant. Dans ce rôle, le jeune Camerounais sera le premier à tromper DanyVerlinden au stade Jan Breydel, mais l’Excel (qui sortait d’une autre déconvenue au Slavia Prague) s’inclinera 5-1.

Ce système sera réutilisé pour la venue du Lierse au Canonnier (1-1) et lors du déplacement à Genk, vendredi dernier. Avec à nouveau Efoulou en soutien de Zewlakow d’abord, de Mpenza ensuite. Une formule qui a permis de retrouver le chemin des filets, pour la première fois en 2003, mais pas d’éviter une nouvelle défaite sur un score spectaculaire: 5-4.

Le 4-5-1 avec trois demis défensifs

Mouscron sort d’une période où il encaissait les buts à la pelle et doit se rendre à St-Trond, qui fait feu de tout bois. Staelens en a assez des journées portes ouvertes et opte pour un dispositif prudent: un entrejeu fourni, au sein duquel militent trois demis défensifs (Dugardein, Coulibaly et Claeys), deux demis latéraux également prudents (De Vleeschauwer et Grégoire) et un seul attaquant (Zewlakow). Cette formule lui sera reprochée, surtout par les Trudonnaires, vexés d’avoir été rejoints à la marque au cours de la dernière minute de jeu, mais a rapporté un point inespéré.

Le même dispositif sera appliqué à La Louvière, où les Hurlus livreront l’un de leurs plus mauvais matches, s’inclinant 2-0 sans avoir rien montré.

Le 4-5-1 avec deux demis défensifs et un offensif

Staelens cherche le bon équilibre au sein de sa formation, entre la version ultra offensive du début de saison (où l’on marque et encaisse beaucoup) et le dispositif trop prudent qui s’en est suivi (où l’on marque et encaisse très peu). Il doit aussi tenir compte des nombreuses défections. Face à Malines, il aligne deux demis défensifs (Dugardein-Coulibaly), un demi offensif (Dejonckheere) et deux joueurs de flanc (Sishuba et Grégoire), épaulant le seul Efoulou en pointe. Ce système lui vaut une victoire malaisée: 3-1.

Le 4-5-1 avec un demi défensif et deux offensifs

Pour la reprise du championnat, en janvier 2003, Staelens est privé de ses quatre attaquants: Mpenza, Zewlakow, Bakadal et Rector. Il sait qu’il n’inscrira pas des tonnes de buts contre le Standard et prend ses précautions pour ne pas encaisser le premier. Il décide donc de meubler son entrejeu. Il n’a pas l’embarras du choix en attaque: Efoulou, seul attaquant de pointe, est relayé après une heure de jeu par le gamin Lai. Il demande du soutien offensif au duo Dugardein-Martic, qui évolue désormais devant Coulibaly. L’expérience sera renouvelée la semaine suivante à La Gantoise. Bilan: deux défaites et aucun but marqué. Il n’y avait pas de poudre dans le canon.

Conclusion

En 20 matches de championnat, Staelens a disposé son équipe de sept manières différentes. Cela peut paraître énorme, mais ce sont des petites variantes, parfois subtiles. Elles ne découlent pas d’errances de l’entraîneur, mais d’une volonté de réagir au plus vite à certaines situations, et au besoin d’anticiper. On découvre une constante: le quatre arrière en ligne est immuable. Le principe d’un dédoublement des flancs est aussi très présent. Hugo Broos tablait sur les automatismes: il utilisait toujours le même système et souvent les mêmes joueurs. Staelens change fréquemment de système et de joueurs. Au détriment des automatismes? « Aussi longtemps que le principe du quatre arrière demeure, les joueurs conservent leurs repères », argue l’entraîneur des Hurlus.

Daniel Devos

En 20 matches de championnat, Staelens a disposé son équipe de sept manières différentes

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