QUAND WILMOTS NE S’OBSTINE PAS…

Marc Wilmots a eu du mal à digérer les critiques après le non-match contre l’Italie, il n’a pas réussi à le cacher. Mais au fond de lui-même, il savait très bien qu’il s’était trompé dans ses choix. Il était parfaitement conscient qu’il avait perdu son combat tactique avec AntonioConte, qu’il avait failli dans la recherche de réponses au schéma italien. Et au moins, il a eu le mérite de redresser la barque pour jouer et gagner contre l’Irlande. La défaite contre l’Italie l’a convaincu qu’on ne peut pas jouer correctement au sol dans l’entrejeu avec MarouaneFellaini devant les deux récupérateurs. Il a aussi saisi qu’il rendait Kevin De Bruyne malheureux quand il l’expédiait sur un flanc. Et donc, il a fait les corrections nécessaires. On a vu contre l’Irlande que c’était judicieux. Les commentaires disent que c’était à nouveau médiocre en première mi-temps, mais il faut être très fort pour proposer un football dangereux contre un bloc pareil, aussi regroupé derrière.

Il n’y avait que deux joueurs qui pouvaient dire qu’ils avaient fait un gros match contre l’Italie : Thibaut Courtois et Thomas Vermaelen. Deux individualités seulement, ça veut dire que tu ne pouvais pas gagner ce jour-là. Contre les Irlandais, le nombre de gars qui ont assumé a été bien plus impressionnant. L’injection de Mousa Dembélé a été un élément décisif. Avec un triangle Axel WitselRadja Nainggolan – Marouane Fellaini, comme dans le premier match, tu as des chances de garder le contrôle des opérations dans le milieu du jeu mais tu sais dès le départ que tu seras à la traîne au niveau de la créativité. Avec un trio Axel Witsel – Mousa Dembélé – Kevin De Bruyne, tu parles directement d’autre chose.

Le fait de titulariser Thomas Meunier est une autre explication du 3-0 contre l’Irlande. Finalement, un seul des trois joueurs lancés dans ce match n’a pas apporté ce qu’on attendait : Yannick Carrasco. Entre celui qu’on a vu ce week-end et celui de l’Atlético, il n’y a pas de comparaison possible. Je ne suis pas si étonné, finalement. Carrasco a fait une très grosse saison en Espagne et en Ligue des Champions, mais avec les Diables, ce n’est pas la première fois que la pression le paralyse. Il avait joué contre les Italiens en novembre, en amical, et sa première mi-temps avait été catastrophique. Evidemment, il avait derrière lui un Luis Pedro Cavanda à la rue, ça ne l’aidait pas. Puis, il a eu une action de génie et son match était lancé.

Je ne le condamnerais pas sur la base de ce qu’il a raté contre l’Irlande. Carrasco reste un joueur d’instinct qui peut subitement se retrouver, rien qu’en réussissant un beau truc individuel. Dès ce moment-là, il est libéré dans la tête et il y a de bonnes chances que son match soit réussi. On se demande aussi, aujourd’hui, si les Belges doivent d’office essayer de faire le jeu, dans tous leurs matches. Contre la Suède, ils peuvent se contenter d’un point. Mais je ne sens pas un scénario attentiste. Ils doivent faire ce qu’ils font habituellement, tout faire pour prendre l’avance le plus vite possible. Après ça, gérer le résultat ne serait pas un défi énorme pour eux.

RECUEILLI PAR PIERRE DANVOYE

Ce n’est pas la première fois que Carrasco est paralysé par le stress dans un gros match avec les Diables.

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